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  • Bus et hasards de la vie

    Ce soir lasse d'avoir trop parlé et m'être débrouillé de pleins de problèmes pratiques chornophages, je choisi de rentrer en bus. Il est 19 heures, et j'éviterai ainsi de me retrouver dans le métro avec des collègues et en plus à l'heure de pointe.

    Le 84 passe rue de Courcelles. A cette heure là, il est généralement vide. Il a un parcours plus que bourgeois car il remonte la rue de Courcelles jusqu'au Parc Monceau qu'il contourne, redescend l'avenue de Messine, à St Augustin il descend vers la Madeleine où généralement ça bouchonne. Passée la Madeleine, il file par la rue Royale vers la Concorde et l'Assemblée nationale pour ensuite remonter le bld St Germain. Sauf que ce soir, j'avais oublié, il y avait une manifestation contre la loi travail devant l'Assemblée nationale. Nous avons donc été détournés. Dommage car tout avait admirablement bien commencé, avec un bus vide et un parcours plus que tranquille du 17ème au 8ème arrondissements... Ca s'est corsé bld des Italiens ! Ensuite nous avons pris l'avenue de l'Opéra, nous avons un peu stationné Place du Palais Royal où nous avons pris une dame en imper impression léopard très chic. Et là ce fut un peu cahotique jusqu'au Louvre. Bref. C'est une fois sur les quais rive gauche, où jamais le 84 n'est censé rouler, qu'à un autre arrêt de bus je reconnais ma cousine Pamela, que je ne vois plus que très rarement attendant un improbable ou hypothétique 67 pour rentrer chez elle à la Butte aux Cailles ! C'est elle qui m'a initié aux bus. Avant de la fréquenter, je ne prenais jamais les bus parisiens qui m'inquiétaient car je n'en comprenais pas les parcours ni la logique de la numérotation !

    Hasards de la vie. Sans la manifestation, jamais je ne serais passée par le quai de la megisserie et je n'aurais pas revu ma cousine avec laquelle je me suis brouillée pour un stupide malentendu il y a dix ans. Nous nous sommes revues depuis. Elle semblait à chaque fois ravie de me revoir. La dernière fois ce fut hélas aux obsèques de son père. Mais la vie nous a séparées. Les rapports qui étaient si forts à une époque se sont distendus. Certains traits de son caractère me paraissent aujourd'hui difficilement supportables. A un moment donné, les chemins se séparent. Mais ce soir, ils se sont recroisés. Je lui ai envoyé un texto pour lui dire que je l'avais vue à l'arrêt de bus. Que je l'avais trouvée très chic dans son imper imprimé léopard et ses chaussures argent. Je ne sais pas si elle me répondra mais dans le fond ça n'a pas d'importance. Je suis contente de l'avoir fait. J'ai prêté du sens à ce hasard qui me l'a fait voir alors que je ne m'y attendais pas. Je verrais ce que cela apportera par la suite.

    Ce qui extraordinaire, est de penser que tout ça arrive dans le 84, un bus évoqué par Queneau dans Exercices de style, à l'époque il s'agissait de la ligne S.

    84.gif

     

     

     

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    Voir les explications ici :

    https://spacefiction.wordpress.com/2010/05/13/exercices-de-style/