Depuis cet après-midi, je vois les journalistes passer auprès de l'iconographe pour lui demander des illustrations. On dit "illustre". Il s'agit de cartes, ou de scans de couvertures de livres etc, que l'on habille en fonction du cadre de leur utilisation.
Ce qui me frappe, c'est leur comportement. Ils arrivent, avec leur requête et n'attendent même pas la réponse de la personne au sujet de leur demande. Ni bonjour ni au revoir,
- Est-ce que tu pourrais me faire une carte de la Moldavie montrant la Transnistrie ?
- As-tu pu avancer sur l'illustration pour ma chronique ?
- Pourrais-tu nous préparer une carte pour le 18h ?
Et hop, ils tournent les talons sans même attendre la réponse. C'est magique. A la télé, tout est magique. Il suffit de demander et c'est fait. C'est stupéfiant. L'inconographe a à peine le temps de lever le nez de son ordinateur que le journaliste est déjà parti je ne sais où dans l'open space. Elle reste bouche bée en regardant autour d'elle. Elle n'a même pas eu le temps de leur dire si effectivement elle était en mesure de faire ce travail et quand il serait fait. Même l'échance leur est égal. Au fait, c'est magique, ils savent que l'iconographe a intuitivement intégré cette donnée, il n'y a même pas besoin de lui demander. Elle va le faire, vite et bien. C'est féérique !
Or la Transnistrie c'est un peu le désert des Tartares d'aujourd'hui. Une notion géographique et historiquement très complexe. Pour ne pas mourir idiots, voici un lien qui va vous faire entrevoir l'amplitude du problème :
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/moldavie200201
En général, il est difficile de faire une carte tout court, sans en connaître le contexte, a fortiori, celle de la Transnistrie...
Pour terminer sur la féérie de l'open space, donc, pas d'explicatons, finalement la carte on n'en a pas besoin parce qu'un autre journaliste s'est rendu compte de la complexité de la chose et surtout de la pertinence d'illustrer ou pas le sujet avec une telle carte, et l'iconographe aura tout juste perdu une partie de sa soirée de hier pour rien.
Ni bonjour, ni merci.