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Bourgogne

  • Les beautés apparentes de Bar sur Seine

    Sur l'ancienne nationale 71 (qui est devenue une départementale) qui nous mène de Troyes jusqu'à notre village nous traversons plusieurs petites villes plus ou moins intéressantes qui bordent la Seine.

    La plus impressionnante de toutes est Bar sur Seine. La route la côtoie et longe le cimetière dont le mur est très joliment fleuri avec des arbustes paysagers et toutes sortes de fleurs à bulbes ou pas. Et on voit surtout l'église St Etienne, XVème siècle gothique flamboyant.

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    Et quelques maisons à colombages tout à fait mignonnes.

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    Ce samedi, une animation "cheval" attire mon oeil. Nous nous arrêtons ! Nous garons la voiture près de la Seine et nous nous promenons dans la ville qui est tout à fait charmante.

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    La Seine

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     Des hauts parleurs gueulaient du rock fm et des annonces sur les différentes animations. C'était un peu dur.

    Et bien, Bar présente quelques jolies villas 1900 Belle époque témoignant des jours fastes de la ville qui compte tout de même quelques vignobles (nous sommes en Champagne), de beaux hôtels XVIIIe et quelques anciennes maisons à colombages bien préservées.

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    L'animation cheval était un prétexte pour la foire agricole qui se déployait dans une des places et le marché couvert de la ville. Il y avait aussi des stands pour la chasse, la pêche et la chasse à l'arc !

    J'y ai découvert des chiens tout à fait sympatiques et dignes de figurer dans des tableaux d'Oudry.

     

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    Il y avait une exposition de vieux tracteurs.

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    L'église était malheureusement close, alors que les vitraux sont splendides. J'espère pouvoir y retourner. Nous avons gravis le sentier qui mène à la tour de l'Horloge, seule vestige de l'ancien château des Comtes de Champagne. De là on jouit d'une belle vue sur les toits pentus des maisons de la ville.

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    Nous sommes redescendus et avons retrouvé notre voiture. Une demi heure de route nous séparaient de notre village. Nous avons traversé les vignes de la Celle sur Ource, et vu que nous étions en mode tourisme, nous avons cherché le pont romain près de Landreville !

     

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  • La commanderie templière d'Epailly

    Lors de mon dernier séjour en Côte d'Or nous avons visité cette commanderie templière qui nous avait tant frappé par sa majestueuse et simple beauté au gré d'une de nos promenades. Pour cela il fallait téléphoner directement à la propriétaire, Madame Elizabeth Hiller von Gaertringen.

    Alors évidemment ce n'est pas si simple de tomber sur Mme Hiller. On téléphone, on laisse un message sur un répondeur qui ne semble pas prendre de message, mais une fois le contact établi tout est très facile.

    Quand on gare la voiture à l'extérieur du mur qui ceint le domaine et qu'on entre finalement par le grand portail on est saisi par l'espace qui s'ouvre devant nous. On comprend mieux aussi que répondre au téléphone ne soit pas immédiat.

    Vers la droite, on voit la chapelle qui n'est pas immense, mais sa simplicité et sa pureté vous coupent le souffle. Qui imaginerait une chapelle du XII-XIIIème au milieu d'un corps de ferme ? Une ferme toujours exploitée, en entrant, nous cotoyons un grand hangar dans lequel sont garés des tracteurs et des remorques. A gauche par contre un grand corps de logis qui abritait les écuries, ensuite une magnifique tour-pigeonnier, au milieu la maison de maître, en belle pierre bourguignonne blanche, bâtie au début du XIXe. Et puis, la chapelle templière !

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    Madame Hiller est allemande. C'est une de ses arrières grandes-tantes qui a acheté Epailly en 1938, fuyant l'Allemagne nazie. Hélas, ses deux fils ont été déportés après dénonciation à la milice et le domaine attribué à une famille d'agriculteurs qui avaient huit enfants. Un des deux frères mouru en 1955 à Cologne et l'autre pu finalement récupérer le domaine mais il mourut quelques années plus tard, en 1959. N'ayant pas d'enfants ni l'un ni l'autre, ils léguèrent Epailly à leur nièce, Marie Anne Hiller, la mère de l'actuelle propriétaire.

    L'histoire familiale nous est racontée par Mme Hiller elle-même, alors qu'elle vous explique comment ils ont retrouvé les traces de tel ou tel élément datant du XIIe. On est vite captivé par cette femme pas très grande, aux yeux magnifiques qui vous transpercent. Elle est pleine d'énergie ! Il faut vous l'imaginer, alors qu'elle nous montre les bâtiments, accompagnée de ses deux chiens, un setter irlandais, d'un âge certain, et une chienne berger belge noire qui parfois lance un aboiement rauque des plus étranges.

    Dégager le terrain, restaurer la chapelle, consolider des murs, tout ça a demandé un temps et une énergie fous, et de l'argent. Personnellement, je trouve qu'elle a du mérite. En nous montrant la chapelle, elle nous raconte comment la voute s'est effondrée d'un coup, une nuit. Elle a été réveillée par les vibrations qui lui ont fait croire à un tremblement de terre. Je me rend compte de la chance inouïe que cela soit arrivé en pleine nuit, alors que personnne ne se trouvait à l'intérieur. La restauration du toit a coûté 1millions d'€, 500 000 ont été donnés par le Ministère de la culture. Et là il faut recommencer ! Il y a tellement de choses à faire ! 

    Le clou de la visite, quand elle nous fait descendre à la cave, qui est voutée et date des templiers bien sûr. 

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    Le drame est que le maire du village tout proche a cédé aux offres d'une compagnie d'électricité, la compagnie Qadran, les autorisant à implanter 8 éoliennes de 150 mètres de haut ! Pourquoi des éoliennes aussi hautes ? Parce qu'il n'y a pas beaucoup de vent et qu'il faut aller le chercher très haut.

    Il n'est pas le seul. En consultant un dossier constitué par une association s'intéressant aussi à la préservation du patrimoine "Villages anciens, village d'avenir", je découvre que 346 éoliennes sont en projet...

    Evidemment, il existe une association des amis de la Commanderie, ironie du sort, le maire du village de Courban en était le trésorier. La Fondation du patrimoine a suivi de près les travaux de préservation lancés par Mme Hiller, mais elle ne peut pas tout faire. Dans le sens que si même nous, dans nos petits appartements de ville, sommes découragés quand il faut repeindre un mur, refaire une cuisine ou changer une fenêtre, nous pouvons facilement comprendre la fatigue qui peut gagner le propriétaire d'une maison aussi grande.

    Oui, elle a certainement des moyens, mais pas suffisament, quand on voit l'ampleur du domaine, et  la taille de ses adversaires. En ce moment elle est préocuppée : elle revient souvent en Allemagne au chevet de son frère qui a un cancer, donc, se battre contre des moulins à vent, elle n'a pas vraiment le temps.

    Nous avons bien sûr tous adhéré à l'association. C'est la moindre des choses que nous pouvions faire.

     

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    http://www.commanderie-templiers-epailly.com/

     

     

     

  • Musée Gorsline - Bussy le Grand

    Quand on sort des sentiers battus il est plus facile d'avoir des surprises, de très bonnes surprises.

    En cherchant un accordeur de piano dans les pages jaunes, nous rencontrons Jean-Jacques et son amie Gabrielle.

    Habitant tout deux dans le 11ème, ils ont depuis une dizaine d'années acheté une maison en Bourgogne. Musiciens amateurs, Jean-Jacques bien que réparateur et accordeur de pianos joue du violoncelle, et Gabrielle qui est anthopologue joue du clavecin, ils ont créé un petit festival de musique auquel participent des musiciens, des amis, et ceux qui ne le sont pas le deviennent très vite, comme avec Eric Franceries.

    Ils organisent des concerts à Bussy le Grand, dans l'église où dans le musée Gorsline. Le musée est au fait une belle grange bourguignonne qui a été restaurée et aménagée avec intelligence, pour abriter les tableaux d'un américain, Douglas Gorsline installé à Bussy en 1964.

    On ne s'attend absolument pas en gravissant la colline qui vous mène à Bussy le Grand à trouver ce musée.

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    "Une ancienne grange transformée en galerie moderne expose, durant toute l’année, les œuvres du peintre et illustrateur américain Douglas Gorsline (1913-1985).

    De 1964 à sa mort, cet amoureux de la Bourgogne a vécu à Bussy-le-Grand.

    En 1992 sa veuve Marie Gorsline, tenant à faire connaître et rayonner l’œuvre de son mari, commissionna l’architecte parisien Christian Lochon et le maçon bourguignon Jean-Pierre Bouillot pour créer un musée en conservant la structure d’origine ; de l’extérieur, c’est toujours la bergerie posée dans le paysage de l’Auxois, à l’intérieur, un escalier en fer forgé relie trois niveaux d’exposition où les murs en pierre et la luminosité grâce à la verrière au sommet, donnent un relief spécial aux couleurs chaudes des tableaux.

    Une exposition temporaire a lieu chaque année, de juin à septembre, invitant
    des artistes dont l’oeuvre présente un rapport avec celle de Douglas Gorsline. Ont ainsi été exposés des peintres de portraits (Paolo Gioli, 2004), de paysages (Michael Dorsey, 2006), de natures mortes (Roger Chastel, 2007) des illustrateurs (William Ivey Long, 2012), des photographes (Joachim Bonnemaison, 2001), etc."

    Gabrielle et Jean-Jacques avaient organisé un récital du gutariste Eric Franceries dans ce lieu. Il suffit de faire une recherche sur internet pour comprendre la dimension de ce musicien. Nous avons vécu un grand moment musical. A la fin du concert, les spectacteurs sont invités à laisser une contribution libre. En toute simplicité.

    Plus tard, Gabrielle me raconta qu'ils avaient été contactés par Eric par courrier. Il avait vu qu'ils organisaient un festival et il leur a demandé s'ils voulaient bien de lui. Gabrielle lui explique très gênée qu'il s'agit d'un évènement modeste et qu'ils ne sont pas en mesure de lui offrir le cachet auquel sûrement il a l'habitude. Eric Franceries lui a répondu que ça n'avait aucune importance. Après cette première rencontre, ils sont devenus amis. Voilà 10 ans qu'il vient à Bussy.

    Dans la grange sont exposées des oeuvres de Gorsline, qui est un peintre remarquable. Ce jour là, il y avait aussi des photos d'un photographe américain Gene Fenn, un ami de Gorsline. Fenn s'est d'ailleurs installé en France à la fin de sa vie et est mort à Paris en 2001. Comment deux new yorkais en sont venus à découvrir l'Auxois dans les années '60 reste pour moi un mystère. Hasards d'une rencontre ?

    En glanant des informations sur le net, je découvre que Gorsline né à Rochester (New York) en 1913 a étudié la peinture à Yale. Il rejoint la Art Student League de New York où il se sentait plus libre qu'à Yale et y étudia de 1933 à 1935.

    Il y rencontre Elizabeth Perkins, une jeune fille de bonne fille. Elle est en effet l'arrière petite-fille de William M. Evarts qui avait été secrétaire d'état (ministre des affaires étrangères) du président Hayes. Maxwell Perkins, le père d'Elizabeth, admiratif du travail de son gendre, commissiona un portrait du jeune écrivain Tom Wolfe, et lança la carrière de Gorsline. En ce moment sur les écrans vous pouvez voir un film racontant l'amitié entre Maxwell Perkins (l'éditeur de Fitzgerald et Hemingway) et Tom Wolfe, "Genius". Ils sont respectivement incarnés par Colin Firth et Jude Law.

    Vous comprenez mieux dans quel contexte historique et social évolue Gorsline. En plus de son activité de peintre il devient un illistrateur recherché, "The Night before Christmas" est un de ses livres les plus connus. Il publie un roman "The Farm Boy" et un livre sur les costumes "What people wore". C'est à ce moment là, vers le tout début des années '50 qu'il commence à se remettre en question, comme l'explique une notice du Musée Gorsline :

    "In the early 1950s, however, in the midst of his success and while working on his costume book, he came to seriously question the basic tenets of his art and the direction he had taken as an artist."

    Il arrête de peindre et d'exposer. Il découvre les oeuvres des chronophotographes Etienne Jules Marey (1830-1904) et Eadweard Muybridge (1830-1904). Il rencontre Marcel Duchamp. Son art prend un tournant très différent. En 1959 Elizabeth et Douglas Gorsline divorcent. Il se marie avec Nel King, qui ecrit pour le cinéma, pour la quitter assez rapidement. Il fera la rencontre de Marie Carson vers la fin des années '50 et ils partiront ensemble en France pour s'installer en Bourgogne, à Bussy le Grand, en 1964. Ils ne purent se marier qu'en 1977. Hélas, Gorsline mourut d'une attaque en 1985. Sa femme reste à Bussy et en 1994 inaugure le musée consacré à l'oeuvre de son mari.

     

    • 1913 Born in Rochester, NY
    • 1930-1931 Attends School of Fine Art, Yale University
    • 1932-1935 Attends Art Student League, New York
    • 1936 Marries Elizabeth Perkins
    • 1939 Illustrates The Web and the Rock
    • 1947 Illustrates Look Homeward, Angel
    • 1948 Illustrates The Compleat Angler
    • 1949 Illustrates Pride and Prejudice
    • 1950 Writes and illustrates Farm Boy
    • 1952 Writes and illustrates What People Wore
    • Mid 1950s Starts to develop in his later style of painting
    • 1955 Illustrates “The French Broad” in the Rivers of America series
    • 1959 Divorces Elizabeth Perkins Gorsline
    • 1959 Marries Nel King
    • 1961 Illustrated Citizens of New Salem
    • 1962 Begins a long association with Sports Illustrated magazine
    • 1962 Illustrates They Had a Horse
    • 1964 Designs a commemorative postal stamp
    • 1964 Moves to France
    • 1964 Illustrates William Henry Jackson, Pioneer Photographer of the West
    • 1971 Illustrates The Vicksburg Veteran
    • 1973 First American artist invited to China
    • 1977 Marries Marie Carson, his third wife
    • 1985 Dies in Les Laumes, Dijon, France
    • 1994 Gorsline Museum is inaugurated

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    http://www.musee-gorsline.com/