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  • Histoire de sauvetage

    Les gardes côtes italiens qui tous les jours ramènent des centaines de migrants sains et saufs sur les ports de Sicile ont aussi le temps d'aller repêcher des chatons qui se noient.

    C'est arrivé vendredi. Les gardes-côtes de Marsala alertés par des enfants, ont vu le tout petit chat qui se noyait dans le port, un a plongé et l'a ramené à bord. Il lui ont fait du bouche à bouche et un massage cardiaque.

    Ce qui m'a touché, c'est entendre le garde côte  l'encourager "Sù, dai piccola" allez ma petite vas-y. On voit bien comment il masse le tout petit corps. "Forza" Il continue à l'encourager. il lui souffle dans la gueule "dai genia, dai sù" il continue à l'encourager "allez vas-y" , comme s'il s'agissait d'une personne.

    Son collègue lui dit "è svuotata" elle est vidée  Mais il continue son travail. Son collègue lui fait remarquer que l'eau est en train de sortir de son nez de sa bouche (dal naso sta uscendo). Il l'a retourne et la caresse ensuite tout doucement. On entend comme un vague miaulement. Et l'exclamation "Respira ! Respira !" elle respire, elle respire ! "chiamate un veterinario, respira !"  Appele le vétérinaire !  "Dai che ci sei" dit le garde côte, avec un sourire dans la voix ça y est, tu y est arrivée. Et son collègue lui dit de la mettre à l'ombre "Mettiamola all'ombra".

    Et voilà. Leur boulot c'est de sortir en mer et récupérer parfois des cadavres. Ils souffrent de cette misère humaine qu'ils côtoient tous les jours - je le sais car parfois des reporters danois passent la journée avec eux sur leurs bâteaux et je sais que c'est dur, on les voit étouffer des larmes. Et bien ces hommes ils ont le temps de sauver un chaton, pour faire plaisir à des enfants et ils sont tout contents que le chaton soit vivant. Moi de voir cette video lundi, ça m'a mis du baume au coeur.

    Le chaton a été "adopté" par les gardes côtes de Marsala et appelé Charlie.


     

     

  • Albert Besnard, peintre

    Une de mes collègues a eu la gentillesse de me donner l'énorme catalogue de l'exposition consacrée à Albert Besnard qui se déroule en ce moment au Palais Lumière d'Evian. Nous pourrons la voir au Petit Palais à partir du 25 octobre prochain. Mais la lecture de l'ouvrage m'a donné presque envie de prendre le train (ou un car Froissard...) pour descendre vers la Haute Savoie.

    Qui était Albert Besnard, dont un tableau représentant sa famille orne la couverture du catalogue ? Pourquoi n'en avais-je jamais entendu parler ?

    catalogue-albert-besnard-1849-1934-modernites-belle-epoque.jpg

    Ce tableau se trouve dans les collections du Musée d'Orsay. Je ne me souvient pas de l'avoir vu, mais il est vrai que je ne vais pas souvent à Orsay, hélas ! Il l'a peint en 1890 dans sa maison de Savoie, à Talloires.

    On y voit tous ses enfants : Robert 9 ans, Philippe 5 ans, Germaine 6 ans et le petit Jean âgé de quelques mois dans les bras de sa mère, le sculpteur Charlotte Besnard. Dans le fond on aperçoit la belle-mère du peintre, Marie-Jeanne Aglaée Cecconi, femme du sculpteur Vital-Dubray debout à côté d'elle. Personnellement, je le trouve très beau. Il me donne aussi une vision d'un homme qui aimait sa famille, et je trouve intéressant que sa femme ait été sculpteur. Un couple moderne dans un sens. Il rencontre Charlotte Dubray à Rome, où il était pensionnaire de la Villa Médicis. Ils se marient en 1879 et partent en Angleterre où elle devait honorer plusieurs commandes. C'est donc Charlotte Dubray qui commence une carrière avant celle de son mari ! Ils vont rester trois ans à Londres où il va faire la connaissance des pre-raphaelites, d'Edward Burne-Jones, de Lawrence Alma-Tadema. Plus tard, quand il fit construire sa maison en Savoie, il y mit des papiers-peints William Morris et s'inspirera de l'Art and craft anglais. Tout cela m'a semblé très original.

    Le catalogue fut une découverte. En effet, j'ai certainement vu des décors de Besnard, qui a été commissionné pour faire de nombreuses salles de mariage de mairies d'arondissement, les plafonds au Petit palais (musée que j'affectionne) mais je n'avais aucune idée de qui était le peintre qui les avait peints. Quand on visite un musée, Orsay ou le petit Palais par exemple, on se souvient des tableaux qui sont dans les collections permanentes, dûment étiquettés. Or je ne me rapelle pas d'avoir vu des tableaux de Besnard. J'ai l'impression qu'il a du être considéré un peu comme Boldini (auquel il me fait un peu penser par sa carrière), comme un peintre mondain car il a fait des portraits de femmes et d'hommes célèbres de son époque. De plus, il est le contemporains de peintres considérés comme "majeurs", Degas, Lautrec, Manet, Renoir et les impressionnistes. Or Theo Van Gogh (le frère de Vincent) lui a acheté des tableaux. Ce n'est pas un peintre maudit, mais quelqu'un qui a eu une carrière, qui a très bien vécu de sa peinture.

    Alors pourquoi se souvient-on plus de Renoir que de Besnard ? Tout est question de goût. J'adore cette époque, la Belle Epoque, Proust (dont le portrait peint par Blanche est exposé à Orsay), la princesse Bibesco (dont Boldini a fait le portrait que vous voyez ci-dessous) giovanni-boldini-la-princesse-marthe-bibesco.jpget je ne connaissais pas Besnard.

    Je me demande si ne pas courir à Evian (et y voir par la même occasion le magnifique bâtiment Belle époque du Palais Lumière) afin de me régaler de ça :

    albert-besnard-portrait-de-madame-roger-jourdain-femme-du-peintre-n-7283254-0.jpgarton2860.jpg

    poster-lenivrement-des-roses-1270692.jpg