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Voyager (impressions au retour d'Australie)
Je suis allée en Australie pendant un mois, en vacances. Le choix de la destination est induit par le fait que mon plus jeune frère est désormais installé la-bas avec sa femme. La-bas convient tout à fait à ce pays qui est vraiment loin ! En plus, tous les deux sont des spécialistes du tourisme. Donc, je peux dire que j'ai de la chance.
En arrivant chez eux je me suis rendue compte que nos attentes étaient bien différentes. Eux, habitués, ou presque, car faisant partie prenante de ce pays depuis 7 ans, moi touriste mais pas tout à fait.
En voyage dans un pays aussi grand que l'Australie, disposant finalement de pas tant de temps que ça, nous sommes forcément obligés de faire des choix. Par ailleurs, il est oui nécessaire de préparer un peu son voyage, mais même si en ce qui me concerne, j'y étais déjà allée, je ne m'étais pas fait de liste de ce que je ne voulais absolument pas rater en Australie... Je revendique donc le droit de ne pas être "organisée", de perdre du temps, de passer à côté d'incontournables !
Nous nous faisons tous une image plus ou moins colorée du pays que nous voulons visiter. Pour certains, c'est plus simple, car il nous sont proches, genre, l'Ecosse ou l'Irlande. Quitte à avoir des surprises ! Ou alors nous partons sans avoir aucune idée préconcue de ce que nous allons voir. Quand je suis partie en Inde, accompagnant une amie qui écrivait une thèse de doctorat, mon seul souhait était de voir des éléphants. Je n'en ai pas vus car nous n'étions pas dans la région où on en trouve et ce n'était pas la saison des mariages ! Mais ce n'était pas bien grave. J'ai suivi mon amie où elle devait se rendre. J'ai absorbé les lieux où elle m'a emmenée sans me poser de questions. Tout était nouveau pour moi et en même temps, c'était en 1995, l'organisation du pays ne me choquait pas moi qui vivait à l'époque entre l'Italie et la France et dont les parents habitaient dans une maison à la campagne, sans téléphone, avec des sautes de courants fréquentes et des transports en commun défaillants. Je me suis retrouvée comme chez moi sans être chez moi.
De la même façon j'ai suivi une de mes cousines - qui écrivait aussi une thèse - sur son terrain, en Transylvanie roumaine et hongroise, avec une petite halte à Bratislava. C'est l'Europe, mais c'est si différent. J'ai suivi. Je n'avais pas d'envies précises. Découvrir ces petits villages tziganes qui abritaient des églises aux fresques parfois merveilleuses fut un enchantement. Découvrir les gens, ses amis à elle, dont cet étudiant en théologie au prénom de Calin qui nous a donné des peintures sur verre et est allé dormir chez des amis pour nous laisser son deux pièces ! C'était en 2005. Peut-être que les choses ont changé depuis avec l'euro.
Donc je pars en Australie avec une vague idée de ce que je veux faire. Lors de mon dernier séjour j'étais restée longtmeps à Sydney et j'avais passé une semaine dans un coin magnifique, Jarvis Bay, avec mon frère et sa femme qui m'ont baladée un peu partout notamment dans les Blue Mountains. Je voulais donc voir d'autres choses. Pour une fois je n'étais pas seule, ce qui me laissais aussi plus de latitude.
Je lance l'idée d'aller dans le Centre Rouge, ce sera le printemps donc possible. Ensuite, j'avoue que je n'ai pas beaucoup d'idées. J'attends un peu que mon frère et sa femme - qui tous les deux sont des spécialistes du voyage ! - me fassent part de leurs idées. Eux évidemment ont eu l'occasion de par leur travail et par goût personnel de voyager à travers ce continent qu'ils aiment. Mais justement, ils aimeront certaines choses et pas d'autres, nous le savons d'ailleurs et nous nous amusons de nos différences. Ils ont des moyens que nous n'avons pas ! Par exemple, ils ont pu aller dans cette sublime île au large d'Adelaide, dans le sud du pays, Kangaroo Island. Île dont je ne soupçonnai pas l'existence avant qu'ils m'en parlent. Rien que le ferry coûte pour une voiture 198 $ (ce n'est pas Marseille Bastia la distance, mais plutôt La Rochelle l'Ile de Ré). Ensuite il faut réserver sur place. Oui, c'est un endroit de rêve avec des paysages magnifiques et des animaux (phoques et oiseaux) accessibles. Bref, il a fallu faire des choix.
Après le Centre Rouge, nous ferons la route en voiture entre Adelaide et Melbourne. En une dizaine de jours.
Le désert et Uluru (le grand rocher qui identifie l'Australie) sont magnifiques. Il faut un peu de temps pour les appréhender et comprendre comment s'y déplacer quand on n'est jamais allé dans une région aussi inhospitalière. Donc, à notre retour, quand nous expliquons à mon frère que non, nous ne sommes pas allés voir le King's Canyon et les Olgas, il est un peu déçu pour nous, mais selon nos critères d'Européens qui ne sont jamais allés en Australie c'était un peu normal. Il faut du temps pour comprendre comment ça fonctionne la-bas.
Une fois après avoir quitté Alice Springs, nous regrettons de ne pas être restés plus longtemps mais nous ne pouvions pas le savoir avant d'y être allés !
Pour la suite du voyage, sans connaître, en regardant une carte nous tombons d'accord pour nous arrêter dans un parc naturel près de l'embouchure d'un fleuve important en Australie, la Murray river. Je dirais que c'est un peu comme la Loire, d'un point de vue symbolique il s'entend. Cette région s'appelle "The Coorong". Par hasard, nous découvrons un paysage magnifique et nous passons deux jours merveilleux. L'étendue d'herbe et de marais salant le long de la petite route me fait penser aux Pays-Bas. Nous dormirons dans une chambre merveilleusement sale et peu entretenue dans un village dont je ne sais plus comment on prononce le nom, Meningie, mais une fois nous être perdus pour trouver l'entrée de ce fichu parc (pas de carte précise, pas de GPS) nous finirons pas trouver notre chemin.
Au fait tout au long de notre voyage, nous avons toujours tatonné, un peu comme des enfants qui se lèvent la nuit et cherchent la porte dans le noir pour aller aux toilettes. Une fois après avoir reconnu les lieux, ça va mieux. Mais le but du voyage, n'est-il pas justement de tatonner un peu ? L'Australie pour ça est parfaite car les distances sont énormes ! Pour les Australiens, prendre la voiture et faire 800 km en une journée ça ne pose pas de problèmes. Prendre le train et mettre 11 heures entre Melbourne et Sydney non, ils préfèreront prendre l'avion. Il est vrai que si je prends le train à Nice à 7 heures du matin j'arriverai à Rome vers 18 heures, et j'aurai changé de pays. La-bas, dans le même temps, j'ai juste changé d'état en traversant pendant des heures des paysages immuables, alternant collines herbues (nous sommes au printemps), des troupeaux de centaines de vaches ou de moutons, kangourous bondissants, et bouquets d'eucalyptus. Rien à voir avec notre ligne d'horizon à nous. Donc, errer, s'apercevoir au bout de 60 km que peut-être nous ne sommes pas sur la bonne route, ça fait partie du voyage. Je pense même que c'est normal car ce n'est pas un voyage organisé, et donc, la "perte de temps" qui finalement n'en est pas une, fait partie intégrante du fait de nous mettre en mouvement.
L'esprit même du voyage c'est de choisir un chemin sans forcément savoir où il va vous mener. On imagine savoir où il va vous porter. On s'attend à être depaysé, sinon nous resterions chez nous. Evidemment nous sommes plutôt contents quand nous arrivons tout de suite à destination mais si ça nous prend un peu plus de temps que prévu ce n'est pas si grave que ça. Si j'avais su que Meningie aurait été si crade, je ne m'y serais peut-être pas arrêté et je n'aurais pas connu son gérant, Chris, ni mangé de si bons poissons, ni bavardé avec l'employé de la voirie aborigène, ni vu les vieilles dames jouer avec ses machines à sous. Ni vu ça :
http://www.environment.sa.gov.au/managing-natural-resources/wetlands/Coorong_and_Lakes_Alexandrina_and_Albert_wetland_Ramsar_site
L'imprévu fait partie du voyage. La rencontre fait partie du voyage. Justement parce que nous sommes en vacances, nous avons le temps d'écouter ce que nous raconte cette vieille dame que nous croisons alors que nous prenons notre petit-déjeuner à l'Outback Lodge d'Ayer's resort. Conversation au cours de laquelle nous découvrons son parcours de vie incroyable. Ce qui l'a amenée, elle française de Lyon, à Brisbane en passant par la Nouvelle Zélande et la Nouvelle Calédonie. Et que la veille, en regardant le Rocher, elle lui a exprimé sa gratitude et reçu de la gratitude. Et elle nous a demandé d'être ouverts à la vibration que le Rocher emet, tout en nous disant qu'évidemment rien nous oblige à "entendre" quoi que ce soi.
Voilà pourquoi arrivés à Adelaïde nous trouvons finalement que cette ville n'est pas si mal. La chambre de notre auberge de jeunesse est plutôt confortable et vu que nous sommes entraînés aux douches communes, celles de Glenelg, quasi privées et impeccablement nettoyées par une famille philippine qui a du faire un stage avec Mary Poppins, sont luxueuses, nous restons deux jours. Nous apprecions le charme d'Adelaïde et de ses musées même si nous en avons fait qu'une petite partie, à notre rythme.
Nous poursuivons notre chemin, découvrons que nous arrêter 4 jours dans notre charmant camping sous les koalas c'était peut-être un jour de trop. Décidons que nous n'en pouvons plus de cette route côtière, trop fréquentée le week-end et d'aller vers l'intérieur des terres, nous perdre à Colas, charmante bourgade qui possède un lac salé mais à part ça n'a pas grand intérêt ! Et toujours ces offices de tourisme avec d'adorables bénévoles qui vous remplissent de brochures vous donnant plein d'idées sur leur région et avec des cartes approximatives ... Saint IGN priez pour nous !
Bref. Changement d'itinéraires, détours, routes interminables, arrivées à destination, découvertes, comme Woodend et Hanging rock. Serviables employés du train Melbourne Sydney qui prennent votre commande pour un repas qui nous rappellera étrangement ce que l'on mange dans l'avion... Les discussions avec les amis de mon frère et ma belle-soeur, maintenant installés depuis un certain temps et qui nous font part de leur expériences. Tout ça donne envie d'y retourner, avec les idées un peu plus claires, mais aussi l'envie de se perdre encore un peu.
PS : les lectures qui ont accompagné notre voyage :
- Les enfants du capitaine Grant, de Jules Verne
- Mistress Branican, de Jules Verne
- Le Chant des Pistes, de Bruce Chatwin
- The adventures of Blinky Bill, de Dorothy Wall
- I can jump puddles, Allan Marshall
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Une histoire australienne, et de chat...
L'hsitoire qui tourne sur les sites anglo-saxons... En France je ne pense pas que ça arriverait...
En bref. La famille Perceval a mis en vente sa belle maison victorienne dans la banlieue de Melbourne. Des dizaines d'acheteurs ont visité la maison et personne n'a fait d'offre. Tous se sont complimentés sur la beauté de leur chat, Tiffany, un ragdoll cat aux longs poils soyeux âgée de 4 ans. L'agent immobilier, pour faire une boutade, leur propose de mettre le chat en option pour réussir leur vente, et effectivement, une famille prend l'offre au sérieux et propose même 140 000 $ en plus pour être sûrs d'avoir le chat, leur petit garçon ayant craqué sur elle !
Préoccupation des amis des bêtes, mais est-ce que Tiffany est d'accord, ne va-t-elle pas être malheureuse ? Non affirment les propriétaires, car elle sera confiée à une famille aimante, avec un plus jeune enfant (leur fils a 19 ans) qui s'occupera bien d'elle et qu'elle sera contente de ne pas changer d'environnement. Evidemment elle leur manquera, mais finalement, comment résister à l'appel des dollars ? Et en plus ils vont pouvoir rester avec elle encore deux mois, le déménagement ne se fait qu'en décembre...
Ici la video, de la chaîne de télé de Melbourne "7", avec accent typique de la jeune journaliste envoyée spéciale devant la maison en question...
https://au.news.yahoo.com/vic/a/25253369/melbourne-family-sells-pet-cat-for-140-000-to-seal-house-deal/
Ci dessous Tiffany.