UA-63377666-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Tous ensemble...

Aujourd'hui, la France entière était une nouvelle fois appelée à la grève comme le 7 septembre dernier.

Cette fois-ci j'étais là et j'ai demandé dans ma boîte qui faisait grève. Évidemment, ce fut très discret.

Concrètement, grâce au débrayage de la régie de diffusion, le journal du matin ne s'est pas fait. Une monteuse avait également débrayé, une rédactrice a débrayé une heure, la responsable des sources d'images idem. Donc, il n'y avait pas de sujet.

Moi j'avais annoncé que je débrayai pour le journal du déjeuner. Mais j'avais préféré venir dès le début de ma vacation pour qu'on ne me remplace pas. Mon collègue hier a été littéralement harcelé par sa directrice qui voulait savoir qui faisait grève ou pas. Réponse qu'il n'est pas obligé de lui donner, qui n'est pas de son ressort ni de sa responsablilité et que de toutes façons techniquement, il n'est pas en mesure de lui donner. Voilà. On se demande où est le drame. Nous sommes dans une entreprise publique, dans une démocracie, et voilà que faire grève semble une activité digne d'un dangereux activiste. La chose me semble abhérrante.

Ce matin, j'ai admiré la discrétion de certains de nos D.S. A 14 heures nous étions huit filles à nous attendre, devant l'entrée avec banderole et drapeaux syndicaux pour aller place la Bastille. Huit nanas alors que notre entreprise doit compter avec le personnel intermittent 450 personnes. Bref.

Ce fut formidable une fois arrivés à Denfert de se rendre compte du nombre de participants. Je suis repartie avec un collègue par le boulevard Arago et là nous voyions l'immense cortège de la CGT qui remontait lentement vers la place Denfert-Rochereau.  Le temps de descendre jusqu'à la Seine, le cortège n'était toujours pas terminé. Et nous pensions tous les deux que la majorité se repose toujours sur la petite minorité militante qui va se battre pour elle.

Que risquent-il à dire ce qu'ils pensent ? A se battre pour ce qu'ils pensent être juste ? Rien. Au contraire, plus on est nombreux plus on a de poids. Les 25 millions d'actifs qui sont restés travailler plus ou moins tranquilles, vont bénéficier du courage citoyen des deux ou trois millions qui sont descendus dans la rue à l'appel de leurs syndicats ou tout simplement parce qu'ils pensaient qu'il était juste de le faire.

Si seulement, une fois, nous étions vraiment tous ensemble.

David Seymour - Juin 1936 - Dans les fauxbourgs de Paris - Manifestation pour la semaine de 40 heures.

PAR74196.jpg

 

Les commentaires sont fermés.