UA-63377666-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le metro me fait des films

Jeudi j'ai pris le metro pour faire la traversée de Paris.

A Balard, je me retrouve assise en face d'une très jeune fille. Elle portait des derbys en cuir naturel, des chaussettes en jacquard noir et blanc, un jean en toile rouge un peu délavé slim, dont le bas était roulotté au dessus des chevilles, un manteau caban noir. Elle avait les cheveux coupés court avec une sorte de grande mèche sur le dessus et blanchis platine, des lunettes en écaille, quelques piercings, une peau diaphane. On aurait dit la jeune fille de Millenium sauf qu'elle n'avait pas les cheveux noirs. Elle s'est endormie en écoutant sa musique.

Dans la ligne 3 direction Pont de Levallois montent à St Lazare quatre jeunes chinois, trois garçons et une fille, portant sur leurs dos ou à la main de volumineux étuis noirs contenant des instruments de la famille des cuivres. Ils écoutent de la musique sur leur smart phones en se passant mutuellement les écouteurs et commentent. Un des garçons pose son sac juste à côté de moi et je lui demande s'il s'agit bien d'un tuba, il me dit oui et reprend sa conversation en chinois avec ses amis. La fille a de longs cheveux, une mini jupe, des collants noirs épais, elle semble tout droit sortie d'une oeuvre de Wong Kar Wai. Les trois garçons ont des visages impénétrables comme dans les polars de Johnny To ou Alan Mak. Ce mélange de cuivres, de Chine de France et de casques MP3 dernier cri m'épate.

En descendant à Opéra, sur le quai, un homme noir avec une barbe, lunettes de professeur, pantalon en velours cotelé, pardessus, chapeau, avait installé toute une série de magazines français, anglo-saxons, récents et moins récents avec deux petits bouts de carton ondulé qui indiquaient sur son étal improvisé 1 € et 2 €. Il y avait le Vogue de février (4,90 € en kiosque), Time Magazine, The Economist, Jalouse, AD, etc etc.  Ravie je lui achète Polka, le magazine de photoreportage, à 2 € et je lui fais remarquer que d'habitude il est en vente à 5 €. Il me répond avec un accent anglais et beaucoup de distinction. Je suis impressionnée par son élégance.

Ce sont les moments où je regrette de ne pas avoir le courage, les Anglais ont une expression plus appropriée, ils disent "to have the nerve", de prendre des photos. Ce sont des trajets comme celui-ci qui me font aimer le métro parisien et presque oublier les jours où j'en sors avec des envies de meurtre parce que je me suis fait bousculer, parce que je vois des gens rester assis au lieu de proposer leur place à des femmes enceintes, ou parce que l'énième pauvre a traversé le wagon en faisant la manche.


Ici "Infernal Affairs" d'Alan Mak et Andy Lau, le film qui inspira Martin Scorsese pour "Les Infiltrés" - en anglais "The Departed"  - avec Leonardo Di Caprio et Matt Damon.

Andrew Lau Tony Leung.png

Les commentaires sont fermés.