J'aime les gares. J'ai souvent l'occasion de traverser la Gare de Lyon (dont les palmiers me paraissent si incongrus sous sa verrière) et la Gare de l'Est qui est devenue magnifique et dont j'affectionne le tableau peint en 1927 représentant les premiers conscrits partant pour Verdun. Lors des travaux de réfection il avait failli ne plus jamais re-apparaitre. Heureusement des associations de descendants de soldats morts pendant la guerre de '14 ont milité pour qu'il retrouve son accrochage originel.
Depuis les travaux j'évitais avec soin la gare St Lazare qui était devenue pour moi très anxiogène. Aujourd'hui j'y suis passée.
La verrière de la salle des pas perdus est tout simplement magnifique. Tout l'espace est baigné d'une belle lumière zénithale. Cependant je constate qu'il n'y a quasiment aucun guichet pour acheter des billets mais des machines. Je n'ai vu qu'un seul espace de voyage SNCF au niveau inférieur, pas très grand, mais j'avoue que je n'ai pas poussé l'exploration plus loin. Par contre, on y trouve plein de boutiques. On se croirait dans un centre commercial. Je crois que les gares sont toutes vouées à se transformer en galeries marchandes. Ce n'est pas une critique. J'ai adoré Grand Central à New York, où on trouve en plus de très bons petits restaurants pas chers et la Gare Termini de Rome est très bien. Mais la façon dont les espaces destinés aux voyageurs se réduisent comme peau de chagrin, notamment les salles d'attente ou tout simplement la présence rare (ou plutôt l'absence) de bancs ou de sièges avec dossier m'attriste.
Gare St Lazare, l'architecte chargé de la rénovation a gardé les vitraux aux étonnants tons sépias qui illustrent les destinations face aux quais qui les desservent. Au dessus du buffet de la gare (qui existe toujours mais, modernité oblige, a été repris par une enseigne américaine) un baromètre dont je ne sais s'il fonctionne. A gauche la pluie, au milieu le baromètre avec un discret soleil blanc, à droite le vent. En sortant vers la place du Havre, on emprunte un bel escalier avec des colonnes aux chapiteaux corynthiens.