L'année dernière la destination de vacances avait nécessité un si long voyage (l'Australie, prétexte également pour rendre visite à un de mes frères) que nous avions décidé cet été de ne pas partir loin. Un point de chute que l'on puisse atteindre facilement en voiture en partant de notre village. J'avais constaté que le Morvan, que je croyais être un pays fabuleusement éloigné et obscur de mon point de vue de parisienne était juste un peu au sud. Une émission de radio évoquant la vie de Jean Genêt m'appris qu'il avait été placé en nourrice dans le Morvan. Il le raconte dans un de ses livres. Les nourrices du Morvan sont évoquées dans l'écomusée du parc naturel régional. Cette histoire me touchait et c'était une des raison, avec les forêts, qui m'avaient donné envie de découvrir cette région (cf. ecomusée du Parc naturel du Morvan, maison de l'assistance publique).
Depuis Châtillon sur Seine, on prend la direction de Montbard et ensuite de Saulieu. Sur le chemin, au loin, j'apercevrai émerveillée les remparts et les tours de Semur en Auxois. Marc me promet de s'arrêter au retour.
De Saulieu, au lieu de prendre les toutes petites départementales à travers les forêts et les villages de Chissey en Morvan, Lucenay l'Evêque et la Grande Verrière, nous optons pour Autun. J'avais envie de voir cette ville car enfant en cours de dessin, j'avais du recopier le bas relief de l'Eve tentée du tympan de la cathédrale d'après une très belle photo en noir et blanc. En plus, Autun est une ville pleine de vestiges romains. Ironie du sort, je n'ai pas pu voir ce bas-relief qui se trouve à l'abri, au Musée Rolin (que je n'ai pas eu le temps de visiter).
Autun est vraiment partagé en deux, avec une ville basse et une ville haute située sur une colline. Avec la voiture, on grimpe vers le centre et on tombe quasi immédiatement sur une grande place avec un parking payant bien sûr (50 centimes la demi heure). Nous découvrirons plus haut, au pied de la cathédrale, une charmante petite place bordée de marronniers avec un parking gratuit (mais avec peu de places). Les rues du centre sont étroites et il nous parait absurde qu'elles ne soient pas fermées à la circulation.
Après nous êtres garés au milieu de voitures majoritairement en provenance de Hollande, d'Angleterre et d'Allemagne, nous nous dirigeons vers l'office du tourisme qui nous fournira un plan qui n'est pas à l'échelle mais au moins nous permettra de nous orienter. Nous montons donc à la cathédrale mais lundi la salle capitulaire est fermée ... Qui plus est, des ouvriers dont un arborait la même moustache que le Vercingetorix d'Alesia, venaient travailler à la réparation d'un dallage et je n'ai pu apercevoir que de loin deux magnifiques statues de donateurs à genoux du XVIe siècle.
J'ai aussi raté le tableau d'Ingres près de la sacristie, mais j'ai pu au moins admirer le tympan qui a été restauré une première fois par Viollet le Duc et une deuxième fois tout récemment.
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Au premier plan, une famille néerlandaise...
C'est, malgré cette restauration un peu parfaite et blanche, assez stupéfiant.
A l'extérieur, une fontaine que j'ai trouvé étonnante par son maniérisme :
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La cathédrale étrangement ne m'a pas "bouleversée", mais j'ai aimé y accéder par un long chemin à travers une ville ancienne dont on devine le potentiel. De nombreuses maisons sont admirablement bien restaurées. Cependant nous passerons devant des magasins dont les devantures et les enseignes jurent avec l'environnement ! On se demande comment ça peut être possible, une mutuelle avec la façade jaune et bleue à deux pas d'une maison avec des linteaux de fenêtre du XVIIe...
Je voulais aller voir le Théâtre romain. Nous avons donc quitté la ville haute, en descendant une rue bordée de beaux hôtels particuliers, passant devant le Musée d'histoire naturelle et ratant de peu celui des enfants de troupe. L'échelle du plan étant totalement fantaisiste, nous réalisons que nous pourrons pas aller à pied au Théâtre et nous redescendons vers notre parking récupérer la voiture. Nous trouverons assez facilement le chemin, nous passerons devant le lycée militaire à la splendide architecture classique (c'était un ancien séminaire construit au XVIIe) et aux dimensions dignes des Invalides.
Le théâtre est effectivement immense mais sert actuellement à un son et lumière sur César Auguste. Je n'ai pu vraiment apprécier la beauté du site, il est difficile de se faire une idée avec la photo que j'ai prise à travers le grillage
J'ai beaucoup aimé par contre la maison de l'administrateur des fouilles (certainement du XIXè) qui intègre des vestiges de tombes gallo romaines dans sa façade et qui m'a rappelé les villas de la même époque que l'on trouve sur la Via Appia antica à Rome.
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Bref. Petite déception.
Malheureusement le temps était compté et nous devions faire les courses avant de remonter vers le cœur du Morvan. Je comptais redescendre dans la ville basse et atteindre la route pour Château-Chinon sur laquelle se trouvait opportunément un Intermarché et également le temple de Janus. Ce ne fut pas possible, un énorme embouteillage nous bloquant sur le boulevard circulaire (appelé Bld de la république) à cause de travaux sur un rond point menant à l'extérieur de la ville. De guerre lasse nous sommes donc remontés sur la place du Champs de Mars où se trouvait notre parking, en tentant de trouver une échappatoire à ce goulet ! C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés par hasard au Leclerc (!), où nous avons fait nos courses. Par chance, le centre d'information touristique y tenait un stand et une femme nous a expliqué, sur le plan qui n'était pas à l'échelle, comment éviter en partie ce terrible Bld de la République et nous retrouver sur la route de Château-Chinon. C'est ainsi que j'ai raté le temple de Janus, splendide ruine romaine, mais ce faisant j'ai aperçu une des belles portes qui orne encore l'enceinte de la ville.
Nous voici donc hors d'Autun en direction de St Prix en Morvan. La suite demain.