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  • Administration

    Notre société change de mutuelle. La RH nous envoie à tous par mail un formulaire à remplir et à imprimer "en couleur et recto verso".

    A priori cela semble simple. Or, il faut savoir que nous avons deux systèmes informatiques parallèles qui ne communiquent pas forcément entre eux. Tout ce qui relève du travail sur l'info - fil afp, conducteurs, banque d'images - se trouve sur PC. Tout le reste - base de donnée sur les programmes, intranet, mail - se trouve sur Mac.

    Sur mon poste de travail je n'ai qu'un PC.

    Les PC sont reliés à certaines imprimantes, les Macs à d'autres. Si je veux une impression couleur, je dois donc aller ouvrir mon mail sur un Mac.

    C'est ce que je fais. Je vais me chercher un Mac en libre service et je commence à remplir mon papier. Numéro de sécu, adresse, date d'entrée dans l'entreprise. Je commence un peu à piger le truc avec les tabulations, je dois m'y reprendre quand même trois fois. Je suis donc un peu énervée quand je suis arrivée au bout du machin. Je me prépare à l'envoyer sur l'imprimante couleur 1. Tiens, elle ne se trouve pas dans la liste des imprimantes dispo sur mon poste. Il y a toutes les imprimantes du 2ème jusqu'au 8ème étage, mais pas celle de mon étage... De guerre lasse, j'imprime au 8ème, car au moins je sais où se trouve exactement cette imprimante et je me dis que je n'aurais qu'un étage pour déposer le papier à la RH. En le récupérant, je relis les pièces qu'il faut joindre. Il me manque l'attestation carte vitale.

    Je redescend à mon étage et me connecte sur le site de l'Assurance maladie. Je me dis que ça doit être bête comme chou d'obtenir une attestation. Et bien non, il faut d'abord créér un compte ! Et il faut au moins 15 jours pour qu'un identifiant et un mot de passe vous soient envoyés ! Là je crise. J'abandonne le coup. Je sors m'acheter un balisto à la machine au rez-de-chaussée. Je remonte, je me calme et me dis que je devrais pouvoir obtenir une attestation dans un centre de sécurité sociale. Je re-ouvre internet et me reconnecte au site AMELI.FR. Je cherche mes centres de sécu. Il y en a un à deux pas du bureau. Je me dis que j'irai le lendemain la-bas, en dehors des heures d'affluence (voir fichier joint) pour avoir mon attestation. Temps utilisé dans toute cette procédure : 40 minutes. Je me rend compte que la patience n'est pas ma qualité première...

    Ce midi, avant ma prise de service, j'étais tellement à la bourre que j'ai oublié d'aller 59 rue de Tocqueville. Je tâcherai de ne pas oublier demain.

    Je vous raconterai un autre jour le temps que j'ai mis à acheter un billet Toulouse-Paris pour le 30 avril, sur le site d'Air France cet après-midi.

    Ce fut la journée où je me suis sentie très vieille, ou d'une autre génération, celle qui avait besoin de parler à quelqu'un assis derrière un guichet et qui détenait le savoir.

    http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/tableauaffluenceagence.pdf

  • Les chiens Belges sont sympatiques

    Une de mes amies d’enfance, passionnée de chiens depuis toujours – elle avait un grand caniche noir quand nous nous sommes connues à 9 ans – élève maintenant des chiens dans le Périgord.

    Comme elle est mariée à un belge, elle a choisi une race de son nouveau pays d’adoption le Schipperke. Ke est un suffixe que les Flamands ajoutent à un nom et qui signifie petit. J’avais une amie belge dans ma classe – toujours quand j’avais 9 ans – qui s'appellait Mineke, qui était un diminutif affectueux. C'est la même chose en russe. Anne Lazarev s'est toujours appelée Annouchka. Elle aussi était aussi dans ma classe quand j’étais petite et nous l'avons toujours appelé Annouchka - jamais Anne - jusqu’à la terminale. Je ne trouve pas d'équivalent en Français, nos grand-mères se limitant à nous appeler ma grande, mon canard ou ma chérie, ce qui est déjà pas si mal.

     

    Bref, le schipperke est un donc un petit chien vif, au poil noir, au nez et aux oreilles pointues, que les mariniers emportaient volontiers sur leurs péniches car il chassait les rats et gardait la maison efficacement.

     

    Mon amie s’est donc procuré une petite schipperke qui répond au nom d’Atilla (et pas Attila), qui du haut de ses 40 cm et 6 kilos (certains juges la trouvent un peu trop grosse) et sa double fourrure derrière le cou qui lui forme une sorte de crinière de lion, est ma foi tout à fait respectable.

     

    Ayant remporté le meilleur de sa race, elle a été invitée à se présenter au Salon de l’agriculture. Elle n’a pas figuré sur les affiches que nous avons pu voir dans le métro (d’ailleurs pas très réussies graphiquement parlant, où les stars Floca – chienne berger de Beauce, ou Douce - chèvre des Alpes, nous souriaient en nous invitant à venir les voir Hall 5.1 Porte de Versailles), mais c’est une consécration.

     floca.jpg

    Mardi après-midi j’ai réussi à pénétrer dans le Hall 5 et à me frayer un passage jusqu’au fond du pavillon où un petit ring (c’est comme ça qu’on appelle l’espace où on fait défiler les chiens lors d’un concours, bien que cela soit un enclos carré) recouvert de moquette rose ( !) accueillait différentes races de chiens de berger. En effet, le schipperke est un chien de berger au même titre que le loup de Tchecoslovaquie (95 cm) ou le corgi (30 cm) et le bouvier des Flandres (grand chien lui aussi).

     

    Les juges de la société canine française, fait exprès ou pas, avaient réuni tout un groupe de races belges. J’ai ainsi découvert le Laeckenois (sorte de grand chien jaune au poil dur très sympatique), le Terveuren, le Groenendael et le Malinois (que nous voyons souvent à l’œuvre avec les pompiers à la recherche de blessés dans des tremblements de terre).

    Atilla a été jugée comme meilleure de sa catégorie et donc a été amenée à concourir avec d’autres bergers. Les chiens les plus disparates ont donc tourné devant mes yeux sur cette moquette rose, dans un tintamarre pas possible du aux animations des stands voisins. L’exhibition est accompagnée d’une musique commerciale, j’ai cru reconnaître à un moment le thème du film Robin des bois avec Russel Crowe, et commentée au micro par un juge…

    Un bouvier des Flandres, un malinois qui répondait au doux nom de Canelle, un berger australien (très mignon), un corgi (argh), Atilla, un splendide Loup de Tchécoslovaquie, un grand loup blanc dont j’ai oublié le nom et un bearded collie dont le maître n’arrêtait pas de brosser les longs poils ont cavalé sous nos yeux.

    Ont été choisis, Canelle, Atilla et j’ai oublié le 3ème chien (pour vous dire la confusion). Sa propriétaire s’est vu remettre une petite plaque en plomb avec écrit 2ème catégorie bergers – femelle - Salon de l’Agriculture Paris 2013. Après la photo du podium, mon amie nous a rejoint avec sa chienne dans la tribune où nous assistons à la fin du concours. Je constate qu’Atilla est très sympathique. Elle est visiblement contente que ça soit fini. Elle regarde autour d’elle. Deux petites filles assises devant nous se retournent, la caressent, nous posent plein de questions, bref la trouvent très mignonne. J’apprends qu’elles ne peuvent avoir de chien car leur papa voyage beaucoup, d’ailleurs elles habitent à Istanbul. Atilla se laisse faire prouvant ainsi sa nature de bon chien bien élevé.

     

    Ensuite sa maîtresse est repartie chercher ses affaires à l’hôtel et je suis restée l’attendre avec son mari dans l’espace délimité par les cages où les propriétaires des chiens ont le droit d’entreposer leurs affaires et leurs bêtes. J’ai donc passé une heure auprès d’heureux propriétaires de chiens belges que je n’avais jamais vu auparavant et qui étaient tous d’excellente composition malgré la fatigue et le nombre d’enfants et d’adultes qui voulaient les toucher et les photographier (merci les téléphones portables).

     

    Je ne sais pas si vous avez été dans un salon comme exposant. Moi il m’est arrivé souvent de le faire. Que ce soit le salon nautique, ou Musicora, ou le salon des formations étudiantes (sur le stand du ministère de l’agriculture justement) : on est épuisé. Le bruit, la lumière zénithale provenant de larges tubes néon, les spots halogènes, le passage incessant, les sollicitations continuelles, l’impolitesse de certains visiteurs. A la fin de la journée, l’épuisement et le découragement vous guettent. Imaginez donc le stress que cela représente pour des animaux, même s’il s’agit de bêtes de concours qui normalement ont l’habitude et en plus aiment un peu ça.

    A la fin de l’après-midi ils sont donc fatigués. En plus ils ne peuvent faire leurs besoins. Ils n’ont pas l’opportunité de se dégourdir les jambes. Ils attendent patiemment. Je les admire.

     

    A 17 heures, ça y est, on remballe tout. Quand on est propriétaire de chien, c’est toute une organisation. Il y a les chaises pliantes (nécessaire car le Salon ne vous donne rien pour vous asseoir), les gamelles, les couvertures, la nourriture, les bouteilles d’eau, etc. D’abord on a fêté au champagne le prix de l’un même si on a rien remporté soit-même, dans le paddock des bergers belges on est fair-play.

    On se raconte les anecdotes des autres expositions. On n’en veut pas à son chien s’il n’a rien gagné.

    Je fais donc la connaissance de Zoubida, sympatique Laeckenoise. Son maître m’explique tout, qu’il s’agit d’un chien de travail. Que les bergers écossais travaillent le troupeau à distance alors que le Laeckenois est un chien de contact. Que son chien n’était jamais sorti d’un élevage avant qu’il ne l’achète et que la première fois qu’elle a rencontré d’autres animaux et des humains elle était complètement autiste ! Qu’il l’a re-éduquée petit à petit et que la première fois qu’elle a vu des moutons, tout lui est revenu, comme quoi, c’était dans sa nature ! Pendant ce temps je flattais les flancs rêches de la chienne qui se laissait faire. Puis j’ai discuté avec la propriétaire de Canelle, la grande gagnante, qui était épuisée et ne voulait pas se faire toucher. Ensuite j’ai fait la connaissance de Maxime le Tervueren. Magnifique. Impérial dans sa cage. Ne tournant pas la tête quand on le photographie. Les maîtres bavardent. Répondent patiemment aux questions. Se font interviewer parfois même par une mystérieuse chaîne de télé.

    Pendant une après-midi j’ai été coupée du monde, de la nouvelle intifada qui commence à Hebron, de DSK, de la crise de l’euro. Ici on ne parle que tempérament, douceur, gentillesse, portées, concours, route à faire pour revenir en Mayenne… L’univers de personnes qui passent la moitié de leur journée – au moins – avec leur animal. Qui sont fiers de le montrer. Heureux quand on leur dit que leur chien est beau et qu’on soit venu l’admirer. Finalement ça fait du bien. Je constate que l’amour du chien est totalement démocratique et efface toutes les barrières sociales.  Chevalière en or et gourmette en argent se côtoient dans le ring. On ne parle qu'une seule et même langue : le chien.

    Vers 18 heures j’emmène mon amie, son mari belge et Atilla vers le RER C pour dîner chez ma mère. Atilla se tient bien droite sur les genoux de son papa. Elle provoque beaucoup d’intérêt chez les passagers du RER C – généralement totalement éteints à cette heure ci – direction St Quentin en Yvelines.

    A notre station petit problème de passage de tourniquet, nous farfouillons dans les poches à la recherche du ticket. Un contingent de police ferroviaire est là qui nous observe, car je parle en italien avec mon amie, français avec son mari. L’air vif et cordial du chien qui ne pipe pas mot provoque un mouvement de sympathie immédiat : ils nous ouvrent le tourniquet avec leur passe, nous demandent quel type de chien c’est. J’explique qu’il s’agit d’un chien belge, comme le Malinois. Que je suis française, que Monsieur est belge et Madame italienne, une assemblée bien européenne. Grands sourires et au revoir.

    http://www.cpaf.be/cpaf/tableaufr.htm

    http://www.chiens-online.com/actualites-10751-les-champions-du-jour-2-schipperkes.html

    Atilla schipperke_267_251_filled.jpg

    Et voici la grande gagnante.

    Admirez le style totalement désuet du portrait avec la cocarde, l'exceptionnel bouquet de fausses fleurs à l'arrière plan qui ne rend pas justice à la bête, mais c'est le genre qui veut ça, comme les photos de classe des enfants, avec leur crayon et leur cahier assis devant un bureau avec un sourire idiot sur leur visage d'habitude bien plus expressif que ça.