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Vivre ensemble dans l'open space - Page 48

  • Psychologie enfantine

    Je me détend dans un très joli jardin pas loin de la rue des Francs-Bourgeois, celui de la maison de l'Europe. Pour y accéder, il faut traverser la cour de l'hôtel XVIIIe, aller tout de suite à gauche, dans le hall on aperçoit sur la droite un petit couloir qui vous mène au jardin, peu fleuri, doté d'un grand rectangle de pelouse avec quelques jeux en bois pour enfants de 2 à 4 ans. Des bancs et des fauteuils en teck en garnissent les côtés.

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    Je m'installe dans un coin. Tous les bancs sont occupés. Sur la pelouse un groupe de jeunes hommes qui parlent en français et puis reviennent à leur langue maternelle, l'anglais. Un surtout est parfaitement audible, raconte ses déboires dans son job actuel avec un chef de service sadique et des clients débiles. Je crois comprendre qu'il travaille dans une boutique...

    Arrive une famille traînant un cabas sur lequel est accroché un bouquet de ballons gonflés à l'azote aux charmantes couleurs.

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    Une petite fille blonde avec une très jolie robe de fête me fait immédiatement comprendre la situation. Il s'agit d'un goûter d'anniversaire. Les invités vont se joindre au goûter pic-nic. Le papa, anglo-saxon, s'occupe de gonfler les ballons pouf, sa fille se saisit immédiatement du rose et part rebondir sur la pelouse.

    Peu à peu d'autres enfants arrivent, qui apportent des cadeaux qui ne sont presque pas regardés par l'intéressée. Une des invitées, charmante bambine blonde en jupette jean et t-shirt design, tente en vain de lui tendre son cadeau. Quand à son tour elle veut jouer à la balle, la reine de la journée la lui arrache des mains en lui disant que c'est sa balle. Quand on lui explique que ce n'est pas gentil, elle part à l'autre bout du jardin rouge et en larmes. Le père tente un "It's just a ball". Finalement, l'invitée lui court après avec la balle et la lui rend.

    La mère, française, sort un flacon de bulles de savon. Tout de suite, sa fille le lui prend des mains et commence à souffler. C'est hyper joli. En voulant montrer comment faire des bulles à une petite amie, elle ne se rend pas compte qu'elle ne tient plus le flacon droit et elle le vide quasiment dans la pelouse. Sa mère n'a pas eu le temps de la mettre en garde. Re-larmes et crise. Sa maman la console, la prend dans ses bras et tente de la calmer. Une autre invitée arrive et veut tout de suite lui donner son cadeau, mais elle ne quitte pas les bras de sa maman et continue à hurler. Sa maman lui dit, ne t'inquiète pas, je t'en donnerai d'autres...

    La nouvelle arrivée s'intéresse aux ballons de baudruche. Immédiatement, la reine de la fête se précipite et dit ils sont à moi ! Sa maman tempère et explique qu'à la fin de l'après-midi chacun repartira avec un ballon. La petite continue en se saisissant des ficelles, ils sont à moi. Elle est si brusque, qu'elle arrache le noeud et tous les ballons s'envolent dans le ciel ! Pleurs évidemment ! Je vous laisse deviner la réaction de la mère. Ma pauvre chérie, ce n'est pas grave. Regarde comme ils sont jolis dans le ciel !

    J'ai trouvé très étrange comment cet enfant sabotait littéralement sa fête d'anniversaire. 

    Je suis partie avant que la nourriture soit déballée... (Je me demande ce qui se serait passé avec le gâteau !)

    J'ai été frappée par son comportement. Il me parait que cette petite, alors qu'on tente de lui éviter toute frustration, se met constamment et paradoxalement toujours en condition d'être frustrée. Par ailleurs, elle contrôle toujours tout. Ce qui est à la longue épuisant.

    En somme, elle a tout pour être heureuse, mais ne me parait pas si heureuse que ça.

  • Ma nièce est connectée !

    La semaine dernière j'ai la bonne surprise de recevoir un email de ma nièce, 9 ans et demi !

    Je me dis, voici des parents bien modernes. 

    Le mail était écrit sans une seule faute de frappe ou de grammaire. Elle me rapelle à l'ordre quant à une proposition que je lui avais faite il y a un certain temps de l'emmener au Parc Asterix.

    Elle me relance d'ailleurs ce qui montre qu'elle a parfaitement compris ce à quoi sert un courrier électronique. Chapeau !

    Je trouve ça super qu'elle ait une adresse mail plutôt qu'un téléphone portable.

    Pour respecter la net étiquette nouvelle, je lui ai répondu en mettant en copie ses parents...

    Elle signe, ta nièce Luce.

    Je signe, ta tante Elena...

  • La piscine

    Le luxe pour 3 euros, c'est ce que je me suis offert après ma matinale, tuante comme d'habitude. Sur le site de la mairie de Paris j'avais repéré une piscine qui ne me semblait pas trop loin de mon bureau. Elle est admirablement bien située, un peu après le parc Monceau, dans une petite traverse de la rue de Courcelles que l'on ne reconnait pas de prime abord car on peut légitimement penser qu'il s'agit de l'entrée des fournisseurs de l'Hôtel des Connaisseurs (5 étoiles).

    Une fois qu'on a compris que le garage c'est l'accès pour l'allée Louis de Funès, on arrive au milieu de la zone Beaujon en pleine construction, d'où surgiront des HLMs, des écoles maternelles, des crèches et un complexe sportif dont on aperçoit sur la droite la piscine.

    Moderne, d'une architecture agréable et légère tout en métal et en verre, c'est un rectangle posé dans un renfoncement du sol dont l'éclairage est donné par les deux côtés longs grâce à de larges baies vitrées qui étaient ouvertes en ce début d'après-midi. Un solarium sera bientôt disponible. Après l'étape des vestiaires, je me suis retrouvée dans un petit bassin de 25 mètres avec 7 couloirs, deux réservés pour les cours et j'ai commencé des longueurs.

    Premier heurt avec un nageur qui nageant en dos crawlé se projette contre mes pieds. Je m'excuse et m'apprête à continuer quand une dame m'interpelle pour dire que le monsieur gêne, et qu'elle s'était déjà fait engueuler. Equipée de lunettes et d'un casque audio amphibie, elle faisait des longueurs avec une petite planche en mousse. Sur ce le nageur réplique qu'il y a de la place pour tous mais manifestement pas pour certains, le ton monte ... Ça fait à peine 5 minutes que je nage et il y a déjà un problème ! Je tente de calmer les choses en disant qu'effectivement il y a de la place pour tous et lance des regards désespérés à la jeune nageuse au casque audio pour lui signifier de ne pas surenchérir. Elle s'en va, hautaine, d'une brasse hésitante qui se veut sportive. Le nageur après avoir lancé un dernier anathème finalement change de couloir.

    Je nage, admirative d'un petit garçon joufflu d'à peine 9 ans qui enchaîne les longueurs infatigable sans une seule pause et avec un rythme régulier. Je décide de changer la brasse et de faire un peu de dos crawlé, ça se passe à peu près bien même si une dame avec palmes nage encore plus lentement que moi. Je repasse à la brasse et après 4 longueurs retente du dos, cette fois-ci avec les jambes seules. C'est dur, lent, et excellent pour les cuisses. Et c'est là que la casquée me rentre presque dedans. Je m'excuse poliment de nager doucement, et elle me lance excédée, il y a des couloirs pour les nageurs lents. J'attends que la distance se creuse et repart dans un autre couloir. Au bout de 20 minutes, je constate qu'elle a - telle un brochet dans une mare, viré presque tout le monde : la vieille dame qui faisait des exercices au bout de chaque longueur, le monsieur velu qui nageait comme un phoque, le nageur athlétique et moi. Il n'y a que l'enfant concentré qui ne bouge pas et la lente avec palmes qui est l'amie avec laquelle elle est venue à la piscine (sehr tüpisch). Je comprends qu'il s'agit de l'archétype de la connasse de piscine. Celle qui t'empêche de nager à ton rythme, décide de nager à contre-sens alors que tout le monde tourne pour rebrousser chemin, et engueule tout le monde d'un ton plein de morgue tout ça pour avoir son couloir à elle !

    Victime d'une crampe, je sors et constate que ce couloir était justement pour les nageurs lents, les deux suivants étant pour ceux "rapides"... Je passe dans le petit bain qui est doté de jets d'eau, d'un espace bain bouillonnant et est aussi bcp plus chaud que la piscine (qui est à 28°). Génial, le spa et la thalasso pour 3 euros seulement! Il n'y a que deux enfants avec leurs mamans, deux petits filles, deux jeunes filles, la vieille dame de tout à l'heure et moi. Autant dire que personne ne se gêne.

    Je me fais masser pas les jets d'eau, me prélasse dans le "jacuzzi", fais quelques mouvement d'aquagym et replonge pour 4 petites longueurs dans la piscine remarquant que la connasse - ouf - est sous la douche.

    Une fois dehors, je me retrouve sur le Fbg St Honoré à ne croiser que des femmes parfaitement coiffées et en sac Vuitton. Ayant oublié mon peigne, ma tignasse mi mouillée mi séchée ne ressemble à rien. C'est assez libérateur. 

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