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Grâce à DSK on se parle dans le métro !

Je rentre du travail très heureuse d'avoir échappé à la spéciale DSK, mais oui, à 17h30 heure française, il était à nouveau convoqué par le juge de New York, le témoignage de Nafissatou Diallo ayant été décrédibilisé.

Entre dans ma rame une jeune femme africaine, très chic, longue chevelure, épaule dépassant d'une élégante blouse rebrodée, bijoux en or, sac griffé. Son smart phone de marque sonne, elle s'écrie, oui il est libre ! Mais c'est super ! Je lève les yeux vers elle. Avec mes lunettes et mes cheveux tirés en arrière je dois donner l'impression d'un regard critique alors que je ne suis qu'étonnée. "Mais oui, c'est très bien, me lance-t-elle, cette histoire a donné une si mauvaise image des Africains." Je suis un peu interloquée mais je ne dis rien. Elle continue sa conversation et ensuite cherche un autre portable avec coque toute strassée en micro diamants rouges pour envoyer fébrilement des textos. La jeune fille à côté de moi se reveille de sa lecture du gratuit et appelle une copine pour lui communiquer la nouvelle. "Oui, DSK apparement serait disculpé, il devrait être libéré." Je lui précise, il est libre, mais il resta assigné à résidence. Ah oui, elle répète mon info. J'ai l'impression d'être l'AFP du métro. Debout devant moi, un jeune homme n'en perds pas une miette. Il descend à la même station que moi. Avant de sortir, je fais un signe à la belle Africaine et lui dit : bon, on n'a plus qu'à regarder la télévision ce soir pour avoir les détails de toute cette histoire ! Bonne soirée !" Dans le couloir le jeune homme me murmure, "et bien moi je ne regarderai certainement pas la télé, je n'en ai rien à faire de toute cette histoire, on en a bien trop parlé !" Et il rajoute une remarque sur l'actu qui a été particulièrement saturée avec les otages. On échange quelques mots et des sourires et chacun part de son côté.

J'étais plutôt réjouie de toute cette interaction. Moi-même j'en ai soupé des otages, hier matin j'ai été tirée du lit pour une inutile spéciale, au fait il s'agissait juste de tenir l'antenne avant de passer la main à notre partenaire. Quand à 6h2O j'apelle un taxi, je suis trés étonnée de trouver quelqu'un d'autre dans ma rue qui attend aussi un taxi pour aller à Villacoublay. La jeune pigiste, fraîchement sortie de sa douche, avait bien commandé son taxi la veille mais il n'est pas venu. Elle m'aurait volontiers piqué le mien (qui ne peut m'amener qu'au bureau vu qu'il est pre-payé). J'ai pu au moins la déposer à une station de taxi où elle a immédiatement trouvé une voiture. C'est plutôt cool non ? Inespérement, une bonne samaritaine survient alors qu'elle désespère de ne pas voir arriver de taxi et je la dépose à une station où il y en a plein. Mais dans les 5 minutes du trajet elle ne m'a pas demandé comment je m'apellais, où je travaillais, ce que je faisais. Elle ne s'est pas présentée, ni dit pour quelle média elle travaillait. J'ai su son nom de famille car elle enguirlandait la G7 de son portable... Finalement, nous étions presque collègues (bien que je ne sois pas journaliste moi !) mais dans son stress elle a complètement oublié les règles élémentaires des rapports humains. Moi j'ai trouvé très cocasse cette coïncidence, qu'au 25 en face du 22, une jeune fille avait été tirée du lit par la même actualité que moi et que nous nous retrouvions à partager un bref instant un taxi. En regardant les images de France 3, je me suis surprise à la guetter dans la foule, mais je ne l'ai point vue.

Finalement, ce soir je me dis que le journaliste n'est pas très causant, mais nous femmes et hommes de la rue et du métro, oui, surtout quand le sujet s'y prête !

1517050_bras2_640x280.jpgDominique Strauss Kahn avec son épouse Anne Sinclair aujourd'hui à la sortie de l'audience. Photo Don Emmertt/AFP

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