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Journées du Patrimoine, épisode 2

Dimanche, je me dirige vers le 10ème arrondissement. Je parcours la rue d'Hauteville, qui malgré le soleil est plutôt sinistre. La visite est payante, mais tant pis, cet hôtel de Bourrienne me paraissait très intéressant.

03 Mme la Propriétaire.jpgLa facade n'est pas géniale, c'est l'intérieur qui est extraordinaire, mais aucune photo n'est autorisée par la propriétaire des lieux qui nous accueille à l'entrée (c'est elle que vous entrevoyez assise, d'ailleurs elle m'a disputée parce que je prenais des photos de la façade!) Je ne suis pas déçue de la visite car il s'agit d'un hôtel directoire dont le décor est resté tel quel. La maison est habitée et les propriétaires bien qu'aisés (un belle Citroën est garée dans la cour) ne me paraissent pas vraiment avoir les moyens d'entretenir un tel bâtiment. Tout me parait un peu vieux et nécessitant d'un bon nettoyage, d'une nouvelle installation électrique, voire de nouveaux rideaux... En faisant un petit tour sur internet j'apprends cependant que l'on peut louer la maison pour des réceptions et des coktails ! Mais je suppose que ce ne doit pas arriver trop souvent vu l'état et donc les 9 euros du billet ne seront pas de trop. Le clou de la visite : une salle de bain en marbre, très rare exemple d'une salle de bain de cete époque. M. de Bourrienne était fournisseur de l'armée napoléonnienne. C'était un ami de jeunesse de Napoléon Bonaparte. Malgré les millions qu'il a détournés, il n'a pas pu conserver longtemps cette splendide demeure et l'a vite revendue à une Merveilleuse, Madame Hamelin, grande amie de Joséphine de Beauharnais. C'est elle qui a fait faire cette splendide salle de bain en marbre. Elle aussi vivait visiblement au dessus de ses moyens et a vite revendu l'hôtel, mais nous lui devons une partie du décor. La maison possède aussi un petit jardin.

Partout sur les gueridons empire ou les petites tables en acajou des photos de famille, de mariage etc. Moi personnellement, ça m'amuse. Sur ce lien, les interieurs sont absolument magnifiques, je vous assure que tout est bien moins en ordre que ça, mais c'est très beau quand même : http://regardantiquaire.canalblog.com/archives/2010/09/13/19055313.html

Après plusieurs passages de mains, l'hôtel a été acheté par Charles Tuleu (ancètre de l'actuelle propriétaire) en 1886. Il fait construire une fonderie qui se trouve juste derrière le jardin et qui a récemment été restaurée pour être transformée en logements (Ville de Paris). C'est un bel exemple d'architecture industrielle en brique et carreaux de céramiques. Le problème est qu'on ne peut y accéder qu'en passant par un souterrain, l'accès par la Rue Martel ne pouvant plus se faire. Là j'avoue que j'ai un peu décroché et je n'ai plus trop suivi les explications de l'élégante femme qui nous servait de guide. 

Ensuite je suis redescendue vers le Marais et j'ai fait mon premier loupé du week-end, je me suis pointée devant un hôtel particulier rue du Pont Louis-Philippe (auquel on ne peut accéder que par une cour) qui n'était ouvert que samedi. Pas grave, je croise un jeune couple qui était muni d'un papier avec les monuments à visiter dans le Marais et qui me conseille d'aller voir l'hôtel de Châlon-Luxembourg, Rue Geoffroy L'Asnier à deux pas de là. Je les remercie et m'y précipite. Je constate qu'il faut faire la queue, mais après l'expérience de l'hôtel Potocki je suis prête à tout. Au bout de 20 minutes on nous fait entrer et je découvre dans la petite cour, la facade en brique d'un très joli hôtel du début XVIIe dont l'intérieur est totalement ou presque dégradé.

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06 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpgLe vieux monsieur qui nous explique les particularités architecturales de l'édifice est adorable et parle d'une voix très basse.

L'escalier XVIIe est à moitié écroulé et la Ville de Paris (qui en est l'actuel propriétaire) a mis des boisseaux de soutènement.

15 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpgNotre gude (qui doit certainement être un bénévole de l'association du Vieux Paris) nous explique que l'avant dernier propriétaire, le caricaturiste Charles Huard a laissé l'hôtel à l'abandon en le dépouillant de ses boiseries peu après la Première guerre. C'est M. Walter (un architecte qui a légué sa collection de tableaux au musée de l'Orangerie, la collection Walter -Guillaume) qui l'achetera pour 1 franc symbolique et s'engage à le restaurer. Il en fera don à la Ville de Paris en 1948. L'hôtel devient ensuite le siège de la Commission du Vieux Paris. La notice Wikepedia n'est pas à jour, car le monsieur nous apprend que l'hôtel a été récemment mis en vente (avis aux amateurs).

Après avoir traversé la majestueuse entrée et un salon de réception (murs dans un triste état) nous descendons au jardin.

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10 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpg13 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpg14 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Un couple d'un certain âge s'était arrêté pour poser quelques questions à notre guide et au fil de la discussion la dame nous entraîne dans l'immeuble mitoyen qui, ô miracle, n'a pas de code. Nous entrons sous un porche, traversons une petite cour, passons sous un autre porche et découvrons un autre hôtel du même style, avec une facade élégante bien que toute noire, un magnifique escalier carré avec une rampe en fer forgé d'origine. Tout semble vaguement entretenu, un peu à l'abandon bien qu'habité. Il y a un appartement par étage. Je resiste à l'envie de pousser une porte qui a été laissée entrebaillée pour jeter un coup d'oeil à l'intérieur. La dame nous explique qu'une de ses amies habite là et qu'il s'agit également d'appartements de la ville de Paris. Je suis abasourdie par cet endroit incroyable dont on ne peut soupçonner l'existence de l'extérieur. Nous nous quittons en nous serrant la main bien chaleureusement.

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