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  • Dietz & Schwartz

    Mon père n'aimait pas la variété. S'il y avait quelque chose qui le hérissait, c'était quand nous écoutions des émissions de télé de l'après-midi, celles où les chanteurs viennent vendre leur tube du moment. Plastic Bertrand, les Mattia Bazar, ou i Ricchi e Poveri, tout ce qui a fait ma jeunesse était banni de la maison. Même Brassens ne trouvait pas grâce à ses yeux : il chantait faux disait-il (ce qui est vrai, Brassens est d'un demi ton plus bas que sa guitare, mais qu'importe, nous adorions La Chanson de l'Auvergnat). Bref. Quand il n'était pas là, Maman mettait la BO d'American Graffiti et nous apprenait à danser le twist. Nous écoutions Simon & Garfunkel (Cecilia était la chanson préférée de mon petit frère qui avait à peine 4 ans quand le 33 tours est arrivé à la maison). Ca n'a pas empêché mon autre frère d'écouter les Beatles à 10 ans et de vite passer à Iron Maiden, Led Zeppelin, Alan Parson's project et la new wave anglaise... Tout ça pour dire qu'à la maison la différence entre "grande musique" et l'autre, la musique commerciale ou populaire, existait. Or, quand j'écoute certaines chansons de Dietz & Schwartz je trouve qu'il faut être un pur génie pour atteindre ce résultat d'excellence en seulement 2'30. 

    Je pense plus particulièrement à "A Shine on your shoes" (1932) chantée par Mel Tormé. Fred Astaire l'interprète dans la Comédie musicale "Band Wagon" (vous la trouverez facilement sur internet), mais Mel Tormé possède un swing qu'Astaire n'a pas. On peut entendre sa version ici : 

    http://www.musicme.com/#/Mel-Torme/albums/My-Kind-Of-Music-0731454379526.html

    (Profitez en pour écouter aussi "You and the night and the music", toujours de Dietz & Schwartz)

    Les paroles sont toutes simples mais d'une efficacité extraordinaire. Ca raconte que si on a les chaussures qui brillent, ça change tout, c'est comme si on avait une petite musique dans le coeur et que ça vous fait affronter le monde avec entrain chaque jour.

    Très naïf, très américain, mais parfois on a besoin de petites choses comme ça. Et quand on écoute Mel Tormé, on oublie la simplicité un peu béate des paroles tellement il nous épate par l'élégance absolue avec laquelle il interprète cette mélodie.

    When there's a shine on your shoes 
    There's a melody in your heart 
    With a singable, happy feeling 
    What a wonderful way to start 
    To face the world every day 
    With a "deedle-um-dee-di-di" 
    Little melody that is making the world go by 
    When you walk down the street 
    With a happy-go-lucky beat 
    You'll find a lot in what I'm repeating 
    When there's a shine on your shoes 
    There's a melody in your heart 
    What a wonderful way to start the day

    Ci dessous la compilation d'où est extrait "A Shine on your shoes". 
    Dietz and Schwartz sont les auteurs de "Dancer in the dark"... Quand même !
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  • Michael Lonsdale et moi

    Je ne suis pas ce qui s'apelle une groupie, et les scène d'hystérie auxquelles j'assiste à la fin des concerts ou lors de signatures dans des magasins m'étonnent. De même, la célébrité me laisse plutôt froide, bien que ça m'amuse de reconnaître quelqu'un dans la rue et me dire, tiens, mais c'était Carole Bouquet, et elle porte des nike. Oh mon Dieu, mais c'est bien Isabelle Adjani ?

    Aujourd'hui j'étais à la Librairie du musée du Louvre et je vois un monsieur immergé dans un livre d'art. Je m'approche pour regarder les livres sur la table, et je m'aperçois que c'est Michael Lonsdale. Je commence à croire qu'il y a un truc spécial avec Michael Lonsdale et moi.

    En effet, je le croise deux fois par an, à la veillée Pascale et la veillée de Noël de St Gervais et Protais (sans le faire absolument exprès) depuis bientôt quatre ans. Cet été, je prenais le bus 63 à Iena. Michael Lonsdale était dedans.  Peut-être qu'un jour je me trouverai véritablement nez à nez avec lui et je lui dirai que je le croise très régulièrement, au moins deux fois par an dans les endroits les plus improbables de Paris. Je doute que je l'aborde pour lui dire un truc pareil...

    Il y a 15 ans j'ai lu le journal d'Edgar Morin, Rire aimer pleurer comprendre. Je découvre qu'il habite rue St Claude. Je me dis que je vais certainement le croiser un jour et que je pourrais lui dire combien j'ai aimé son livre. En effet j'habite le 11ème. A l'époque je travaillais rue des Tournelles. Les magasins dont il parle je les connais aussi. Et bien je ne l'ai croisé qu'une fois, il y a huit ans, justement rue St Claude - je sortais d'une galerie d'art. J'ai eu envie d'aller lui parler mais il était justement au téléphone. Donc j'ai laissé tomber. Je ne l'ai plus jamais revu. Ce matin il parlait sur France musique. J'ai du coup repensé à lui.

    http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/musique-matin/emission.php?e_id=70000039

    Michael Lonsdale - photo Patrick Swirc

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  • MacDo le mercredi

    L'experience du MacDo le mercredi à 13 heures est tout à fait réjouissante. Il est blindé d'enfants et d'ados. Le niveau sonore est donc indescriptible, sans compter la bande son très actuelle qui me ressert le meilleur de la bande FM sans les pubs. Je me retrouve à manger assise entre un immense black de 17 ans et un môme de 11 ans, tous les deux écoutant de la musique avec leur smartphones respectifs (Iphone à l'écran brisé pour l'un, vieux blackberry hérité d'un parent pour l'autre).

    Autour de moi rires et reflexions plus ou moins astucieuses de lycéens. Ils sont six tassés autour d'une table de quatre. Un seul a acheté une salade au poulet, une jeune fille mange du taboulé et des carottes rapées Fleury Michon achetées au monop, moins cher qu'un menu mac do et surtout plus équilibré... J'admire ce sens de la débrouille.