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  • Le défilé du 14 juillet

    Comme les avions, Rafale et autres, me reveillent chaque 14 juillet à 10h30 pile, j'allume ma télé et regarde le défilé.

    Cette année, hommage spécial à nos anciennes colonies, le défilé était donc ouvert par les soldats de 13 pays africains. Dommage, j'ai raté le passage des Amazones du Dahomey, troupes de choc béninoises, au crâne rasé sous leurs bérets verts.

    Pluie diluvienne qui cesse au moment de l'atterrissage des parachutistes qui rejoignent des soldats africains et forment une ligne, unis les uns aux autres par leurs drapeaux nationaux. C'est la fin officielle du défilé, notre omniprésident s'approche pour serrer la main des soldats et des chefs d'états africains sous la tribune. Et là, hasard de la programmation de la fanfare de la garde républicaine ou vrai sens de l'a-propos, j'entends résonner un poil trop rapide d'ailleurs, la Marche du Grand Turc du ballet-comédie "Le Bourgeois Gentilhomme" de Lully.  Ah ah ah ! Involontaire ? effet recherché ? A vous de voir.

    Je crois que la France ferait bien de régler son compte à deux mythes fondateurs de son imaginaire, le siècle de Louis XIV et Napoléon. Dans ce défilé je vois regroupées ces deux époques, d'un côté la marche de Lully de l'autre l'Ecole Polytechnique héritage de l'Empire. Et pile au moment où notre monarque serre démocratiquement la main de ses homologues africains voici que retentit par les cuivres de la Garde Républicaines, la musique qui le mieux incarne le Grand Siècle. Moi je n'y vois pas de hasard...

    Ce qui est paradoxal, c'est que la Garde Républicaine, pour toute républicaine qu'elle soit, est la récipiendaire de cette tradition héritée de Louis XIV, le cheval, l'école de dressage française, la musique. La révolution a beau être passée par là, les Français restent attachés à cette grandeur toute mythique : la grandeur du siècle de Louis XIV, la grandeur des armées révolutionnaires, la grandeur de Napoléon...

    Le pire, je ne crois pas Nicolas ait reconnu de quoi il s'agissait. Il n'y a que moi et mes amis fondus du Centre de musique baroque de Versailles qui ont bondi sur leur divan!

    Peut-être s'est-il rendu compte qu'il s'agissait de musique baroque, celle d'un siècle où la France "éclairait le monde". Je me demande si certains chefs d'état africains ont eux reconnu le mamamouchi de Molière, et du coup perçu l'ironie de la situation. Je ne pense pas. Il n'y a que nous pour avoir trouvé que c'était peut-être de mauvais goût !

    Un extrait du film "Tous les matins du monde" où Jean-Pierre Marielle incarne M. de Sainte Colombe et Gérard Depardieu campe un convaincant Marin Marais au sommet de sa carrière dirigeant à la cour cette fameuse marche. On reconnait Hugo Reyne, portant perruque, à droite, avec sa flûte à bec.

    http://www.youtube.com/watch?v=grbq6AoquhI&feature=related

    Valentin de Boulogne - Le concert - Musée du Louvre

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  • DHL vs Obama

    J'ai croisé une camionnette TNT aujourd'hui. Sur la portière, le slogan de l'entreprise : "Sure we can !".

    Et Barack Obama quand il a fait sa campagne, il savait que le slogan de TNT c'était celui-là ?


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    TNT explique sur son site qu'ils ont créé ce slogan en octobre 2008 car il incarne bien la philosphie de l'entreprise. Entre le "sure" et le "yes", il n'y a qu'une petite distance sémantique. Cependant, elle est de taille. "Sure," bien sûr nous pouvons, il y a une note de bienveillance. "Yes we can", oui nous pouvons, c'est la force de l'affirmation. Cela retentit, comme une imprécation. Ca me rapelle les cérémonies de baptême, quand le prêtre demande à l'assistance de répéter les mots que l'enfant ne peut dire, dans le cas où il ne s'agisse pas de baptêmes d'adultes "rejetez-vous le péché ?" "Oui, je le rejette". On ne va pas dire "Bien sûr", cela va de soi, on l'affirme.

     

  • Caffè Kimbo

    Aujourd'hui je ne suis pas foncièrement gaie. Je m'arrête dans un café qui porte sur la vitrine la mention "Caffè Kimbo, il vero caffè di Napoli". Je me dis que ma journée va se trouver grandement améliorée si je bois un bon café. L'endroit est propre, tenu par deux dames typiques du quartier, sombre et frais.

    Rien qu'à la façon dont elle fait fonctionner sa machine les larmes me montent aux yeux. Au lieu de l'expresso que je comptais avoir, elle me sert une espèce de bouillon allongé, qui a bon goût mais sans aucun corps. Voilà ce que je ne m'explique pas à Paris, avec la machine italienne et le café italien, servir un immonde jus de chaussette.

    Au moins une raison objective d'être triste.

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