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  • Les mètres carrés...

    Je fais partie du Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail - autrement dit CHSCT - de ma boîte.

    Donc dans ce cadre, avec trois de mes collègues, je me tape des réunions palpitantes à l'ordre du jour desquelles figurent des points tels que :

    - consultation et information sur l'aménagement du bureau au 4ème étage

    - consultation et information sur l'aménagement de deux salles de montage au 2ème étage

    - consultation et information sur l'aménagement des bureaux de la comptabilité au 7ème étage

    Plus d'autres joyeusetés du même type. Bon, tout de même le CHSCT c'est sérieux, si d'ailleurs on le prenait plus souvent au sérieux, des hommes et des femmes ne se jetteraient pas par la fenêtre de leurs bureaux de France Telecom Orange rue Méderic Paris XVIIe ou ne se suicideraient pas sur le site de leur unité de production comme il est arrivé si souvent à Renault.

    Bref. Ce n'est pas encore le cas dans ma boîte, je vous rapelle, nous ne faisons que de la télé, ce n'est pas si grave que ça !

    Moi étant quelqu'un qui a un peu de mal avec un plan d'étage attaché en format PDF de la taille d'une feuille A4, pour me rendre compte précisement de ce qu'il en retourne au 4ème, au 2ème et au 7ème, je suis allée y faire un tour. Ce fut fort instructif notamment au 7ème.

    Donc, on va repousser les cloisons de toute une série de bureaux côté est de notre bâtiment. Tous ou presque vont devoir se contenter d'espaces plus petits afin de récupérer de la place là où il y en plus tellement. Comme a dit je ne sais plus qui "la nature a horreur du vide", et bien c'est exactement la même chose pour le monde du travail. J'en profite pour regarder le côté ouest de l'immeuble, alias, de l'autre côté du couloir et je constate que le bureau du responsable d'établissement, le type qui est en charge de tous les aspects pratiques de notre immeuble depuis les chiottes bouchés jusqu'à l'alerte à la bombe, est logé dans un tout petit bureau de 12 m2dont l'exiguité est accrue par la présence d'une armoire, de cartons de fournitures posés un peu partout et de multiples écrans de contrôle correspondants aux caméras de surveillance. Le bureau mitoyen du sien est presque une suite impériale par comparaison, et pour cause, c'est celui de la responsable de la logistique ! Elle bénéficie de 40 m2 pour elle toute seule, et son assistante idem.

    Du coup, comme parfois je ne réfléchis pas avant d'agir, vu que je n'ai pas arrêté de poser des questions à des salariés qui m'ont expliqué comment on allait rapetisser leur bureaux mais que tant pis ce n'est pas grave, ils vont s'adapter... Je demande à Mme Logistique au milieu de ses orchidées si, vu qu'elle était en pleine action de déplacer des cloisons, elle n'envisageait pas de déplacer un peu les siennes pour que son voisin ait quelques metres carrés de plus.

    J'ai dit ça, très simplement, j'oserai même dire, naïvement, sans intention sous-jacente. Et bien ça a été TRES mal pris ! J'ai senti que j'avais franchi la ligne jaune.

    A l'heure du déjeuner, je croise le responsable d'établissement et je lui confie mon initiative malheureuse. Ce à quoi il s'écrie, avec une pointe d'ironie, "Malheureuse ! Qu'as-tu fait ? Elle va croire que je t'ai sollicité, ça va faire un drame." Effectivement ça a fait un drame. Je découvre qu'au fait il y a un conflit larvé entre ces deux personnes.

    Ce soir, au moment de partir de la tôle, je croise Mme Logistique et lui dit que la remarque que j'avais faite au sujet de son bureau était totalement spontanée, ce qui est vrai et que son collègue responsable d'établissement n'y est absolument pour rien. J'y ai mis suffisament de conviction pour estimer qu'elle m'a cru.

    N'empêche que, avec mes collègues du CHSCT, nous avons décidé de mettre la question sur le tapis à la prochaine réunion. Tant pis. C'est ce qui s'apelle mettre les pieds dans le plat n'est ce pas ?

    AristotePhyllis2.jpg

    C'est Aristote qui a écrit l'aphorisme "La nature a horreur du vide". Le voici ici chevauché par la courtisane Phyllis, allégorie de la Sensualité asservissant la Sagesse. De qui est cette gravure ? La personne qui l'a publiée sur internet n'a pas eu la correction de l'indiquer. Le trait est d'une telle qualité que ça m'évoque Dührer.

  • Tubéreuses

    bouquet tubereuse.JPGbouquet tubereuse6.JPGbouquet tubereuse12.JPG

    12 tubéreuses, 5 feuilles d'Aspidstra, amaranthe et un cédrat de Calabre

  • Herbsttag


    J'écoutais vendredi soir la RTBF qui passait un documentaire sur un poète belge. Il parlait flamand. Tout était sous-titré. Mais parfois il se mettait au piano et chantait en français ou se mettait à déclamer un poème allemand et le voici qui dit :

    Herbsttag

    Herr, es ist Zeit. Der Sommer war sehr groß.

    Leg deinen Schatten auf die Sonnenuhren,

    und auf den Fluren lass die Winde los.

     

    Befiehl den letzten Früchten, voll zu sein;

    gib ihnen noch zwei südlichere Tage,

    dränge sie zur Vollendung hin, und jage

    die letzte Süße in den schweren Wein.

     

    Wer jetzt kein Haus hat, baut sich keines mehr.

    Wer jetzt allein ist, wird es lange bleiben,

    wird wachen, lesen, lange Briefe schreiben

    und wird in den Alleen hin und her

    unruhig wandern, wenn die Blätter treiben.

    Rainer Maria Rilke 1902

    Un jour j'ai du apprendre par coeur ce poème, je pense qu'il devait s'agir de ma classe de seconde, je faisais Allemand deuxième langue. Je ne me rapellais que du premier vers : Herr es is Zeit. Der Sommer war sehr gross.

    Du coup, j'ai cherché une traduction sur internet et je la trouve sur le site d'une Anglaise d'une trentaine d'année, spécialiste de littérature féminine, ayant écrit une thèse sur le sujet publiée chez Oxford University Press. Elle s'intéresse à la littérature allemande également. Comme elle a travaillé dans une librairie quand elle faisait ses études, sa maison est remplie de livres dont elle n'arrive pas à se séparer, mais le problème s'est posé au moment de son déménagement ! Ses notes à ce sujet sont très poétiques. C'est aussi une fan de tricot. D'ailleurs elle habite en Ecosse avec son compagnon et un labrador noir qui s'apelle Bruce, et elle est récemment partie dans les îles Shetland pour apprendre à tricoter des jacquards splendides.

    Dans un post sublime auquel des dizaines d'internaute ont publié des commentaires extraordinaires sur les mérites de telle ou telle traduction de Rlile nous trouvons la traduction anglaise qu'elle trouve la meilleure de ce merveilleux poème qui parle de l'automne, ou de la fin de l'été  :

     

    Lord it is time: Great was the Summer’s feast.

    Now lay upon the sun-dials your shadow

    And on the meadows have the wind released.

     

     

     

    Command the last of fruits to round their shapes;

     Grant two more days of south for vines to carry,

     To their perfection thrust them on, and harry

     The final sweetness into the heavy grapes.

     

     Who has not built his house will not start now

     Who now is by himself will long be so,

     Be wakeful, read, write lengthy letters, go

     In vague disquiet pacing up and down

     Denuded lanes, with leaves adrift below.

    Trans. Walter Arndt (1989)

    A nouveau je suis fascinée par le fonctionnement de la toile, qui grâce au réferencement de certains mots clés, en fonction de vos intérêts vous amène preque par magie sur les sites de personnes dont vous ne soupçonniez pas l'existence. Allez rendre visite à Kate Davies. Elle a certainement des idées pour tricoter des pulls shetland aux pingouins new zelandais.

    http://textisles.com/

    Le post sur Rilke :

    http://textisles.com/2011/09/19/herbsttag/

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