Hier soir, le vernissage de l'exposition "French touch" aux Arts décoratifs rue de Rivoli était certainement un des évènements mondains parisiens de la rentrée. J'ai été invitée par une jeune diplômée de l'école du Louvre qui y travaille depuis janvier. Dans la galerie du dernier étage sont exposés les graphistes qui ont contribué au succès de la house française.
C'étaient les années '90, je ne sortais pas au Palace ni au Queen mais je me rapelle très bien de ça :
Et de ça : http://www.youtube.com/watch?v=iLSDjz11ga4
Mais à l'époque je ne savais pas du tout qui était Michel Gondry.
Imaginez un peu qui est invité à ce genre d'exposition... Quelques célébrités (Coeur de Pirate dans une robe en flanelle de coton à carreaux noirs et rouges "vous pourriez sourire pour la photo Mademoiselle ? Merci !), quelques DJs (était-ce Laurent Garnier ? quelqu'un me garanti avoir vu un des deux "Air"), quelques officiels (Jacques Toubon et Madame, plus à l'aise au Théâtre des Champs Elysés que dans la bulle noire de la première salle d'expo, et qui est parti cinq minutes après être arrivé, révulsé par la musique, il était exactement 20h24). Dans le public, de très chics dames en total look noir avec badge lumineux, ou en tailleur à gros pois évoquant vaguement une Yayoi Kusama assagie. Des créatures arborant buns (cf. Fonelle pour tout savoir sur le bun) et stilettos décolletés de 12 cm en cuir pailletté bleu. Bcp de jeunes trentenaires, barbus, avec ou sans casquette de base-ball, en veste ou en chemise écossaise, gay arborant des pantalons aux teintes pastel, couples avec ou sans enfants de moins de 4 ans car maintenant ils sont rangés des voitures comme on dit.
L'enfant est fatigué...
Dans chaque pièce un écran diffusait ces clips. Ca donnait vraiment envie de danser mais non, ce n'était vraiment pas le cas... Dommage.
Les pochettes et flyers étaient exposés sur des plots en alluminium brossé de différentes hauteurs. 9 fois sur 10 je me heurtais à ceux qui étaient bas. Parfois l'ombre portée d'un cube m'empêchait de bien voir l'oeuvre exposée juste à côté. Tant pis. En général, la lumière était très inégalement distribuée. On partait du noir total de l'entrée (ça faisait boîte de nuit, avec les tubes néons qui enchassaient le podium où étaient exposées les platines d'un célèbre DJ - Etienne de Crecy) à des couloirs violemment éclairés en passant par des pièces genre ampoule à filament 40 watt. Dans ces cas je sens l'âge me frapper en plein. Je sors mon portable et j'allume la torche pour lire l'étiquette qui me détaille la liste des instruments et appareils utilisés par je ne sais plus qui (honte à moi, ou faute à la presbytie) pour faire leur disque ...
En somme, des pochettes et des flyers au graphisme fort et qui ne se prend pas au serieux : il vaut mieux aller sur le site de l'expo, mes photos sont totalement nulles...
Bref. Ces années n'étaient pas si mal, mais n'étaient-elles pas si mal parce que j'avais 30 ans ?