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vie quotidienne - Page 50

  • De la framboise dans le métro

    C'est très étrange mais quand je suis dans le couloir du métro qui me mène à la ligne 3 direction Gallieni à la station Opéra, là où le couloir se partage en deux pour rejoindre le RER A et les escaliers de la ligne 3, justement, ça sent tès fort la confiture de framboise. Je me suis toujours demandé d'où venait ce parfum. Quelque soit l'heure ou la saison, au moment de descendre ces marches, l'odeur de framboise me frappe à plein nez. C'est une odeur réconfortante. Une odeur pour moi très française car il n'y a pas de framboises à Rome. La confiture de framboise représentait le luxe pour ma grand-mère. Nous les enfants, nous étions autorisés à manger de la confiture "prune-pomme", celles de fruits rouges étant réservée aux adultes. En vacances, nous étions toujours accueillis les bras ouverts par Tante Odette, la grand-tante de ma cousine Caroline, où nous goûtions avec force confiture de framboise et brioche vendéenne achetée chez le boulanger.

    Le matin, ou vers 15 heures, quand je suis à Opéra direction Gallieni je pense donc à Tante Odette et je me sens mieux. Avec ce qui se passe au Japon, j'apprécie ce sentiment de réconfort que me donne cette bonne odeur de fruit.

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  • L'électricien m'a posé un lapin

    Hier j'attendais l'électricien qui m'avait donné rendez-vous entre "8h et 8h et demi". Donc je mets mon réveil à 7h30 pour être prête quand il sera là et j'attends. Vers dix heures je laisse un message sur son portable car point d'électricien. Je suis un peu vénère travaillant de 15 à 23 heures de m'être levée si tôt mais du coup ça m'a donné l'occasion de prendre un vrai un petit déjeuner, d'aller au marché et de me faire un excellent déjeuner à base de purée et saucisse à l'ancienne.

    Il se pointe avec son acolyte (celui à qui j'ai laissé le message hier et qui n'a pas rappelé, M. Fernandez) aujourd'hui à 9 heures, en me tirant du lit. Pendant un bref instant j'ai pensé faire la morte, partagée entre la honte de me montrer en pyjama de pilou et la possibilité de re-obtenir un r-v qui ne soit pas aux calendes grecques. Cette hésitation a durée 15 secondes. Je me suis précipité hors de mon lit et j'ai ouvert.

    Finalement il répare la prise et constate que tout est à refaire (je m'en doutais) et je me dis que ma résolution de 2011 de déménager devra être tenue. Quand il était à quatre patte devant ma plinte je me suis dit que la salopette est un vêtement moins embarrassant que les jeans d'aujourd'hui (il avait un slip rouge foncé un peu delavé) et je revoyais cette photo de Roloff Beny dans un livre sur l'Italie offert à mes parents pour leur mariage où le photographe canadien entre d'admirables photos de ruines ou de villages siciliens avait aussi immortalisé des cantoniers torse nu sur le bord d'une route, l'un nonchalemment appuyé sur le manche de sa pelle, le pantalon roulé sur les hanches laissant apparaître la raie des fesses. 

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  • C'est la guerre...

    J'habite un petit immeuble ancien dans le 11ème arondissement.

    Dans mon quartier, plutôt bobo depuis quelques années, très sympa et agréable, cohabitent beaucoup de personnes différentes. Au carrefour devant le jardin public traîne une petite bande de jeunes. Ils se réfugient parfois dans ma cage d'escalier pour fumer des joints. Evidemment cela cause des désagréments. Tout d'abord ça sent le shit dans les appartements (nos portes ne sont pas hermétiques), ensuite ils font du bruit. Donc régulièrement l'un ou l'autre des locataires, leur demande de faire moins de bruit, d'aller fumer ailleurs. Ils squattent ainsi quelques immeubles de la rue dont ils ont les codes ou dont ils parviennent à forcer la porte. A force de les engueuler, de discuter et/ou d'appeler les flics, nous en sommes à un point mort. Ces temps-ci, il faisait particulièrement froid, et du coup ils sont venus plus souvent. Ils donnent un coup de pied dans la porte et ils s'installent au bas des escaliers. Pour finir, ils cassent la vitre de la porte d'entrée ainsi ils peuvent atteindre l'interrupteur qui ouvre la porte. Le trou a été patiemment colmaté avec du carton et du gaffer en attendant que les propriétaires se décident à remplacer la vitre (déjà cassée deux fois). Peine perdue, tout a été arraché la nuit du 30 décembre.

    Et bien ce matin, alors que je me préparai à cette vision déprimante de ma porte d'entrée dévastée je vois que quelqu'un a vissé une plaque de contreplaqué bien épais là où se trouvait le panneau de verre. Il a marqué au feutre : "à cette guerre, vous avez perdu."

    J'ai été soulagée de voir que quelqu'un d'autre que moi se preoccuppait de cette question et frappée par la phrase qui y avait été inscrite. La personne qui l'a écrite, considère que les jeunes nous occuppent, et la plaque de bois c'est un acte de résistance. D'un côté j'ai été très contente, finalement quelqu'un prend une initiative, et de l'autre j'ai été un peu attristée.

    En effet, il s'agit de ce qu'on appele des incivilités. Dans le fond, rien de grave, dirons certains, mais à la longue, tous les jours, ça devient invivable, c'est ça la définition de l'incivilité.

    Quelque soit l'ampleur du problème, c'est la réaction des gens qui cohabitent avec qui est intéressante. Si moi, ou d'autres voisins (rares), descendons en pantoufles et pyjama vers une heure du matin en leur demandant de partir car nous avons envie de dormir et leur fait ramasser leurs ordures (chips, coca, pizza) avant de partir, d'autres préfèrent se taire de peur de représailles. Quant au bout de je ne sais combien de mises en garde, épuisée, j'apelle la police qui passe dans les cinq minutes provoquant l'éparpillement de toute la bande telle une volée de moineau, je passe pour une fasciste mais je vois que tout le monde est content. J'ai plutôt l'impression, comme l'a écrit le voisin qui a vissé la plaque de contre-plaqué, qu'il s'agit d'une guerre et j'en suis désolée.

    J'ai reperé la grosse Audi qui bat le rappel en fin de soirée. J'ai reperé également la petite Smart qui traîne la nuit dans les parages. Je les connais tous, je les croise dans le quartier souvent, j'ai presque enve de leur dire bonjour! Je me demande comment ils peuvent passer la journée dehors sans avoir rien à faire et que vers 21h30, ils se regroupent pour fumer dans une cage d'escalier. Je trouve ça glauque. Et que du coup, moi, habitante de l'immeuble je doive marquer mon territoire et leur expliquer qu'ils ne peuvent pas rester je trouve ça triste. C'est une guerre des nerfs. Je te casse ta porte, je te mets une plaque de contre-plaqué et j'écris dessus "à cette guerre, vous avez perdu".

    Mais la guerre nous l'avons perdue tous. Notre immeuble dont les propriétaires refusent de s'occupper en ne l'entretenant pas, les locataires qui restent chacun dans leur appart (16 appartements) sans quasiment se parler (moi la première qui n'a plus vocation à mobliliser mon prochain) et déménagent dès que l'occasion se présente, et les jeunes de ma rue qui dans une ville comme Paris ne trouvent rien à faire.

    La porte, il y a quelques semaines :

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