UA-63377666-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vivre ensemble dans l'open space - Page 110

  • Images graphiques

    Dans mon métier je vois passer des images de provenances diverses et couvrant l'actualité plus ou moins urgente et capitale. Donc mercredi soir, je reçois pratiquement au même moment des images de New York pour illustrer le fait que Clark Kent, le héros de BD américain, quitte le Daily Planet dégoûté par le métier de journaliste, et des images de Syrie, des derniers carnages à Damas.

    Le sujet Superman est tourné dans une boutique de New York. Itw du directeur du marketing de Midtown Comics (éditeur du super héros) qui explique pourquoi Clark Kent en a eu marre :

    "Clark Kent had basically became fed up with way journalism works at the paper. It's more about selling ads and getting entertainement and just trying to trick people into reading the paper when he really wants there to be some real journalism...." Gros plan très graphique sur la page de BD. J'aime les COMICS.

    Juste avant ça des images des derniers bombardements à Damas: 25 personnes tuées alors qu'elles faisaient la queue devant une boulangerie. Comme d'habitude le dope-sheet (descriptif m'indiquant la date, le lieu et la source) m'avertit que les images sont dures. Le terme en anglais est "graphic image".

    Pour moi une image graphique est une image forte visuellement réussie. En anglais, il s'agit d'une image insoutenable. En l'espace d'un quart d'heure j'ai vu ça (les corps vous pouvez les imaginer - image amateur transmise par internet ) : pita.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    et ça :Clark.jpg

     

     clark 2.jpgL'ironie du "petit" sujet sur Superman qui réfléchit à son métier de journaliste ne m'échappe pas. Finalement, dans nos journaux, nous ne parlerons ni de l'un, ni de l'autre. En ce qui concerne la Syrie, nous parlerons de l'explosion d'une voiture qui a tué 8 personnes dont 2 enfants, avec images de la voiture complètement recroquevillée, pas de corps.

  • Farrow & Ball ou le Louis Vuitton de la peinture

    Ayant commencé des travaux de peinture chez moi, après une phase de tâches assez ennuyeuses, j'ai décidé d'ajouter une touche ludique au fait de :

    - balancer ma literie à cause de la présence de punaises, ce qui m'a moyennement fait plaisir

    - mettre de l'enduit sur toutes les crevasses présentes au plafond et dans ma salle de bain

    - m'abîmer les mains en ponçant tout ça

    - passer une bonne couche de peinture blanche et constater qu'il faut deux couches même si sur le pot il y a écrit "mono-couche"...

    Donc je me récompense de ces efforts en décidant de m'amuser un peu et - soyons fous - mettre de la couleur sur un mur de ma chambre. Après quelques hesitations et des tests sur des carrés de mur, grâce à des mini pots d'échantillons sehr hübsch, j'opte pour un beau jaune "Hound lemon n°2" des fabricants anglais Farrow & Ball. Manque de bol ou de connaissance, j'achète ma peinture au BHV. Le corner Farrow & Ball n'a pas le-dit jaune "Hound lemon" en stock et me le commande (sans que je sois obligée de verser d'arrhes). Au bout de 15 jours, je commence à m'impatienter. Mon amie Akiko, invitée à déjeuner mardi dernier, s'étonnant que l'état d'avancement de la peinture soit au stade 0, me conseille génialement, d'appeler le show room de F&B sis bld St Germain. Après une infructueuse recherche sur le site de la marque (qui plante) nous découvrons que le dit show room est maintenant 111bis rue de Turenne. Ni une, ni deux, après avoir appelé et appris que oui, ils ont le Hound lemon en stock, et comme il fait beau, Akiko me dit : allons-y. J'admire ce sens pratique si efficace d'Akiko que je n'ose qualifier de nippon.

    Nous arrivons dans cette magnifique boutique devant laquelle se trouve une petite place ornée d'un monument de bronze à Turenne enfant. Acceuil royal, oui la teinte Hound Lemon n°2 est en stock, et vu que j'achète la Rolls des peintures (70 euros les 2,5 l tout de même) je me laisse convaincre d'acheter également un pot de sous-couche (60 euros les 2,5 l). Ainsi j'aurais une finition parfaite et quand je vois ce que ça a donné pour la couche de blanc simple sous laquelle mon enduit transparait en plus éclatant que le reste du mur, je me dis que ce n'est pas du luxe et que je le vaux bien.

    Nous repartons donc avec un très beau pot de peinture, la sous-couche n'étant pas disponible mais devrait l'être d'ici la fin de la semaine. Au point où j'en suis, qu'importe.

    Nous décidons d'aller faire un tour dans ce temple de la branchitude déconcertante qu'est la boutique "Merci" sise rue des Filles du Calvaire, ce n'est pas loin. Nous décretons que décidemment nous n'en comprenons pas vraiment l'intérêt tout en admirant la beauté de l'espace. Je repars avec un livre sous le bras que j'ai piqué dans une caisse au pied des caisses justement. Akiko en profite pour faire une pause aux toilettes du café qui a l'air très sympa car on peut justement y lire en piochant au hasard de la très vaste bibliotèque qui abrite les titres les plus étonnants et dans des langues diverses (français, anglais, allemand ...)

    Le fait de se balader dans une boutique où le moindre pull est forcément en mérinos ou dans un précieux mélange de mohair ou cachemire et minimum au vil prix de 125 euros avec un pot de F&B autorise à tout et je constate que les vendeurs sont très aimables. Personne ne remarque "L'Ours et sa fille" que j'embarque attirée uniquement par son titre, coincé sous mon bras.

    Nous entrons dans la boutique "Le Monde sauvage" un peu plus loin, où - remarquant la peinture F&B - la vendeuse sort un nuancier et nous montre tout ce que nous pourrions assortir avec, nous autorise à tâter, discuter et partir sans aucune promesse d'achat. Je commence à croire que le pot F&B a le même effet qu'un sac Vuitton authentique (il en a les couleurs) ou un stylo Montblanc au moment de signer un chèque. 

    Nous continuons notre balade rue St Nicolas dans le 12ème car je décide de montrer la boutique Caravane à Akiko. Idem, le pot de F&B ne passe pas inaperçu. C'est comme un code. Si je peins avec du F&B et pas du 3v3 c'est que je fais partie du même monde qu'eux, celui de ceux qui vendent des dessous de lit en velours de soie dont je ne demande même pas le prix et forcement de ceux qui les achètent.

    Akiko est d'accord avec moi, le pot de F&B est magique, c'est un sésame pour être bien accueilli dans ce monde du luxe. Nous décrétons autour d'une bonne tasse de thé chez moi que nous avons passé une après-midi très amusante. Maintenant il ne me reste plus qu'à terminer mes travaux une fois pour toute. Ce soir j'ai justement un message de F&B rue de Turenne m'annonçant que mon pot de sous-couche m'attend chez eux.

    glacis-a-l-huile-farrow-ball-202317.jpg