C'est la rentrée

C'est un des maronniers de la saison et on n'y échappe pas ! Les visages et jambes bronzés des clients au marché. L'effroi devant les prix. Les échanges de banalité. Les titres de presse convenus. Tout ça peut être vite lassant. Mais pour éprouver la douce sensation de dépression de rentrée il faut être parti ce qui est tout de même assez positif.

Pour ma part, je suis aussi rentrée.

Je constate dans le désordre : que mes plantes ne sont pas mortes (grande satisfaction de la réussite de l'effet serre de ma salle de bain), que ma maison est sale, que mon robinet d'eau froide goutte donc qu'il faudra que je change le joint (mais pourquoi diable puisque les robinets sont neufs ?). Que je n'ai aucune envie de faire le ménage. Que je n'ai pas bcp pris de photos en vacances. Qu'il n'y a pas bcp de bruit dehors.

J'ai une semaine avant de me remettre vraiment dans le bain, quelle chance. Les enfants eux repartent pour une vie haute en couleurs et en péripétie mardi. 

Pas de pétard, je loffe

Avec mon cousin Jean à part nos futures retraites, nous avons évoqué un souvenir familial que je ne connaissais pas. 

C'est ma maman qui voyant mon cousin traîner seul dans le jardin de la maison de vacances l'a emmené avec elle à la Pointe pour l'inscrire au club de voile comme elle l'avait fait avec mon frère et moi, décidant ainsi de son destin de futur skipper de talent. Mon cousin me raconte donc, tout en étant très reconnaissant à ma mère de cette initiative, une anecdote nautique inédite au sujet de mon père.

Il ramenait quelques uns de ses frères et soeurs ou cousin avec le bâteau dessiné par son père (le Zinou) sur la Grande plage vent arrière. Les vagues sont grosses, ça doit tanguer un peu,  tous étaient morts de trouille quand il s'exclama : "Pas de pétard, je loffe ..." Et mon cousin d'enjoliver la chanson de gestes familiale "il devait tenir l'écoute entre les dents, barrer d'une main et remonter la dérive de l'autre..."

L'histoire m'a fait mourir de rire.

Je n'imaginais pas mon père ainsi mais je sais qu'il adorait faire du bâteau.

Le Zinou est mort de sa belle mort dans le jardin du cousin germain de papa. Il ne nous reste qu'un palais de rame. Ci dessous une photo récente de la Grande plage à marée montante, trouvée par hasard sur le net. Je ne puis hélas citer le photographe car il n'a pas signé son oeuvre. Je m'en excuse.

L'été on moissonne.

Samedi 18 août j'assiste à ça :

 

 

 Il fait chaud, c'est normal c'est l'été, nous avions un peu oublié (!) Il n'y a pas de vent mais la paille vole. Virginie me fait remarquer que les animaux qui sont dans le champs s'enfuient à tour d'aile.

Lundi vers 11 heures, le fils de l'agriculteur qui avait moissonné samedi est venu avec une incroyable machine qui avale tout ce qui est au sol et recrache de magnifique balles toutes rondes :

 

 

Mardi soir, en descendant la rue de Rennes dans le 96 à peine arrivée de mon TVG j'étais abasourdie par les affiches de cinéma (Total Recall juste en dessous de la belle enseigne en néon bleu clair du Bretagne) et par la quantité de magasins. La magie du train me fait passer en 3 heures de la moisson d'orge à la société de consommation. Un soir nous parlions de nos futures vies d'anciens avec mon cousin, qont le jardin est  en face de ce champ, et nous concluions que même si j'aime la campagne, je suis et resterais un rat des villes.