Vivre ensemble dans l'open space - Page 78
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Porte de garage Paris 18ème
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Etrange Samourai rue Keller 11ème
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Journées du patrimoine
Cette année je ne m'étais absolument pas préoccupée des Journées du Patrimoine. J'avais un autre programme qui a sauté au dernier moment et donc, pour m'occupper, faute de m'être organisée, je suis retournée au Ministère de l'Economie qui a le double avantage de se trouver à une distance raisonnable de chez moi (à pied) et de ne pas attirer les foules. En effet j'y étais passée complètement par hasard à l'époque où Christine Lagarde était ministre. On y entre en 5 minutes, après être passés à travers les portails de sécurité. J'en conseille vivement la visite, ça vaut le détour.
La vue depuis les bureaux des principaux ministres, ceux qui se trouvent au niveau 7, 6 et 5, donne sur la Seine côté Notre Dame. Elle est époustouflante.
Les oeuvres d'art - provenant de la commande publique et du 1% artistique - m'interrogent (à part quelques très rares exceptions je les trouve assez laides).
A part ça, sachez que Pierre Moscovici - que nous avons raté de peu, damned ! - se prépare à regarder la saison 3 de Borgen (cf Arte), le coffret des DVDs se trouve sur son bureau.
Benoit Hamon expose les dessins de sa fille et une grande carte des départements de la banlieue ouest et sud est aimantée sur le mur à sa droite.
Tous ont des modèles réduits de lanceurs Ariane ou de satellites sur leur bureau. Arnaud Montebourg (photo ci-dessous) a gardé une paire de gants antistatiques reçus lors de sa visite d'une usine Toyota (dixit l'impressionnant huissier qui a eu la bonté d'éclairer ma lanterne) et une tuile, tâchée de lychen et visiblement ancienne, au sujet de laquelle nombreux se perdent en conjecture.
Bernard Cazeneuve a hérité du magnifique bureau empire de Charasse. En effet c'est lui qui en tant que ministre du budget a fait venir à Bercy tout le mobilier qui se trouvait au Louvre, détestant l'architecture moderne de Bercy. Tous depuis ont le privilège de travailler sur le bureau même de Cambacérès (dont le symbolisme n'échappera à personne). Sur une desserte ornée de têtes de lions en bronze et couverte de livres et de dossiers, j'aperçois un paquet d'aspirines Bayer effervescentes entamé.
Quant à Nicole Bricq, elle doit avoir un peu froid : elle a fait apporter un radiateur d'appoint. L'hiver, les grandes baies vitrées doivent être tout à fait réfrigérantes et la climatisation difficile à régler comme dans tout bureau moderne.
Avant de sortir, dans le hall, se trouvent les portraits de tous les ministres qui ont exercé depuis les années '30, une kyrielle de photos toutes de la même dimension et pour la plus part en noir et blanc (sauf celles de Christine Lagarde, François Baroin et Valérie Pécresse qui sont en couleur). Même Dominique Strauss-Kahn, figé dans un éclat de rire tranchant avec les mines compassées de ses collègues, y figure. Il reste de la place pour les suivants. Et c'est à cet instant que je constate qu'il manque quelqu'un. Oubli volontaire ? Retrait de portrait après sa conduite infamante (dans ce cas pourquoi M. Strauss-Kahn y est toujours) ? L'absence de Jérôme Cahuzac fait tâche, d'autant plus que tout le monde s'accorde pour dire qu'il a été un excellent ministre du budget.