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Musique - Page 3

  • Les mystères de la vie culturelle et sociale parisienne

    Il y a quelques temps, je réponds avec enthousiasme à l'invitation de mon amie Akiko pour aller entendre Anne Sofie von Otter dans un répertoire baroque italien à la Salle Gaveau. Akiko me prévient, les places sont moyennement chères, 40 euros.

    Je la retrouve dans le hall encombré par des petites tables et des chaises du café-restaurant. Bonne surprise, à l'accueil on nous prévient de nous arrêter à l'orchestre, une ouvreuse nous installera : il reste des fauteuils libres. Au premier étage c'est ce qui nous arrive, nous sommes placées dans une des loges sur le côté, au niveau du 6ème rang d'orchestre. Visibilité parfaite. Nous sommes comme des enfants découvrant leurs cadeaux à Noël. Un coup d'oeil circulaire me montre que les premiers et deuxième balcons sont vides. A l'orchestre les places sont presque toutes occupées.

    Nous assistons à un concert parfait, avec un ensemble baroque excellent, une soprane qui chante en duo avec le grande Sofie parfaitement et Mme von Otter est incroyable dans le Lamento de Caterina di Svezia de Provenzale, pièce que j'ai entendue chanter par le haut de contre Pino De Vittorio avec la Cappella dei Turchini de Naples (on peut entendre un exemple du style et du répertoire de Pino De Vittorio ici http://www.youtube.com/watch?v=9tzEILLBJeo). J'étais donc totalement subjuguée par Mme von Otter s'attaquant à ce répertoire qui me semblait être éloigné des années lumière de son style. Elle s'en est sortie sublimement bien en en donnant une interprétation pleine de finesse et d'intelligence (sur internet quelqu'un a une opinion diamétralement différente de la mienne, il s'est ennuyé...). Evidemment, nous aurons du Luigi Rossi et du Monteverdi. Pour finir des bis tous les un les plus étonnants que les autres, pour moi qui n'ai jamais entendu Anne Sofie von Otter en récital : Kate Bush et Barbara (j'étais à ce stade du concert en larmes). Akiko m'expliquera qu'elle a donné un récital où elle chantait ce genre de chansons avec Brad Meldhau, et qu'elle adore faire ça. Moi je me souviens de comment l'équipe d'enregistrement l'avait trouvée glaciale quand elle avait gravé pour Erato "Werther" de Massenet. J'en étais restée là.

    Bref. Une générosité totale. Un silence palpable dans la salle après les dernières notes du Rossi. Beaucoup de complicité avec le public. Et une salle vide! J'ai compris pourquoi on nous avait royalement surclassées à l'orchestre.

    Que s'était-il passé ? Moi naïvement je pensais qu'un récital d'Anne Sofie von Otter se ferait à guichet fermés. Et bien non. Heureusement le concert a été enregistré par Radio France et sera diffusé le 30 mai.

    Ce lundi je vais cette fois-ci écouter le pianiste turc Fazil Say. Le site de Gaveau me propose des places de première catégorie à 25 euros. A ma surprise, je peux en acheter deux sans difficultés. Une fois arrivée je suis étonnée par le monde. Foule sur le trottoir, foule dans le hall, foule dans les escaliers ! Un public enthousiaste qui réserve à Fazil un accueil digne d'une rock star. Il va littéralement nous achever avec les tableaux d'une exposition de Moussorgski (splendides), le Steinway nécessitera d'un réglage pendant l'entracte, et ensuite avec la Toccata de Bach par Busoni et la Sonate 111 de Beethoven. Public debout. Smartphones dégaînés pour prendre des photos et quelques VIPs croisés à la sortie (genre Laure Adler).

    Je suis très contente pour Fazil Say, qui a débuté en France en 1996 à l'Auditorium du Louvre et que à l'époque peux appréciaient, mais que quelqu'un m'explique pour Anne Sofie von Otter. Les deux artistes enregistrent pour la même maison de disque française, Naïve. Quels efforts publicitaires le label a-t-il déployés pour l'un ou pour l'autre ? Les Français n'aiment pas la mezzo suedoise ? Les places sont-elles trop chères ?

    En tous les cas, à quelques jours d'intervalle j'ai eu des émotions fortes, par des musiques et des interprètes très différents. Ce qui me laisse dire que le spectacle vivant a, je l'espère, encore de l'avenir devant lui.

    Ici, Barbara qui chante : http://www.youtube.com/watch?v=jkwaT2mLrtA

    Ici Anne Sofie von Otter dans Sogno Barocco : http://www.youtube.com/watch?v=eWtYwbrOgKw

  • Dietz & Schwartz

    Mon père n'aimait pas la variété. S'il y avait quelque chose qui le hérissait, c'était quand nous écoutions des émissions de télé de l'après-midi, celles où les chanteurs viennent vendre leur tube du moment. Plastic Bertrand, les Mattia Bazar, ou i Ricchi e Poveri, tout ce qui a fait ma jeunesse était banni de la maison. Même Brassens ne trouvait pas grâce à ses yeux : il chantait faux disait-il (ce qui est vrai, Brassens est d'un demi ton plus bas que sa guitare, mais qu'importe, nous adorions La Chanson de l'Auvergnat). Bref. Quand il n'était pas là, Maman mettait la BO d'American Graffiti et nous apprenait à danser le twist. Nous écoutions Simon & Garfunkel (Cecilia était la chanson préférée de mon petit frère qui avait à peine 4 ans quand le 33 tours est arrivé à la maison). Ca n'a pas empêché mon autre frère d'écouter les Beatles à 10 ans et de vite passer à Iron Maiden, Led Zeppelin, Alan Parson's project et la new wave anglaise... Tout ça pour dire qu'à la maison la différence entre "grande musique" et l'autre, la musique commerciale ou populaire, existait. Or, quand j'écoute certaines chansons de Dietz & Schwartz je trouve qu'il faut être un pur génie pour atteindre ce résultat d'excellence en seulement 2'30. 

    Je pense plus particulièrement à "A Shine on your shoes" (1932) chantée par Mel Tormé. Fred Astaire l'interprète dans la Comédie musicale "Band Wagon" (vous la trouverez facilement sur internet), mais Mel Tormé possède un swing qu'Astaire n'a pas. On peut entendre sa version ici : 

    http://www.musicme.com/#/Mel-Torme/albums/My-Kind-Of-Music-0731454379526.html

    (Profitez en pour écouter aussi "You and the night and the music", toujours de Dietz & Schwartz)

    Les paroles sont toutes simples mais d'une efficacité extraordinaire. Ca raconte que si on a les chaussures qui brillent, ça change tout, c'est comme si on avait une petite musique dans le coeur et que ça vous fait affronter le monde avec entrain chaque jour.

    Très naïf, très américain, mais parfois on a besoin de petites choses comme ça. Et quand on écoute Mel Tormé, on oublie la simplicité un peu béate des paroles tellement il nous épate par l'élégance absolue avec laquelle il interprète cette mélodie.

    When there's a shine on your shoes 
    There's a melody in your heart 
    With a singable, happy feeling 
    What a wonderful way to start 
    To face the world every day 
    With a "deedle-um-dee-di-di" 
    Little melody that is making the world go by 
    When you walk down the street 
    With a happy-go-lucky beat 
    You'll find a lot in what I'm repeating 
    When there's a shine on your shoes 
    There's a melody in your heart 
    What a wonderful way to start the day

    Ci dessous la compilation d'où est extrait "A Shine on your shoes". 
    Dietz and Schwartz sont les auteurs de "Dancer in the dark"... Quand même !
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  • La fête de la musique

    Aujourd'hui ça a été :

    1) La Gaîté Lyrique, où il y a une expo de jeux videos qui mêlent interactivité, art, lumière et sons. Il faut y aller, absolument. Totalement jouissif.

    http://www.gaite-lyrique.net/theme/joue-le-jeu-ete-2012

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    2) direction le MK2 Beaubourg pour voir "Je sens le beat qui monte en moi" de Yann Le Quellec

    http://www.youtube.com/watch?v=bcZGnwi09kc

    3) direction le Marais où une chorale totalement amateur de plus de 50 ans Le cercle du Génie, distribuait les textes de "La Java bleue", "Nini-peau d'chien", "Mon amant de la St Jean", "La Butte rouge" etc. sous l'arbre de la rue Mahler et tout le monde chantait !

    4) rue Pavée, devant la poste, le trio vocal Melodivines, trois jeunes filles extraordinaires de talent et drolerie, ont chanté Le fameux "Air des clochettes" de "Lakmé", "Amazing grace", "les Feuilles mortes" etc.etx. Magnifique. Allez y voir :  http://www.melodivines.com/

    5) au centre Culturel suedois, Midsommar, avec des kirs à l'airelle, et tout le personnel féminin du centre vous accueillait couronné de fleurs blanches, jaunes et bleues. 

    Sibis.JPG

    http://www.si.se/Paris/Francais/Institut-suedois-a-Paris/?id=8065

    6) place des Vosges il y avait un peu de tout et surtout des jeunes chantant simplement ce qui leur passait par la tête en grattant furieusement leur guitare sèche resistant au bruit du groupe folklorique un peu plus loin qui jouait avec des cornemuses et des violons de sortes de bourrées.

    7) Bld Richard Lenoir ça dubbait grave avec un DJ qui envoyait un son electro et garage qui résonnait bien dans la cage thoracique. 

    8) rue de Charonne, le salon de chicha diffusait une musique digne d'un grand samedi soir, Un dos tres Maria, suivi par le remix d'Alexandrie, bonne humeur garantie. Enfants de 4 ans, mamans, jeunes adolescentes, touristes américains, un groupe d'indonésiens, un jeune vietnamien... tout le monde dansait dans la rue.

    9) rue de la forge royale, un 4x4 BMW était garé au milieu de la rue bloquée de toutes façons par la masse de jeunes qui écoutaient la musique mixée par le club 21 et ondulaient dans les fumées odorantes d'une herbe bien connue.

    Il n'a pas plu.