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vie quotidienne - Page 57

  • Le liquide vaisselle

    J'achète mes produits de vie quotidienne en ayant en tête différents critères. Le premier est le prix bien sûr, ensuite la qualité. Mais l'esthétique, la forme de l'emballage, sa couleur, comptent pour beaucoup. N'oublions pas le spot publicitaire. Si la publicité est nulle ou véhicule des valeurs qui me sont opposées, je n'achèterai pas le produit.

    Dans le cas du liquide vaisselle, j'essaye aussi de m'amuser un peu. La couleur doit être jolie, et le parfum agréable. Donc, je n'achète pas le liquide vaisselle Leader price au muguet car le vert "hulk" du flacon jure avec l'ensemble des accessoires de ma cuisine. Pour la même raison, je n'achète pas la ligne "Fructis" de Garnier, le vert fluo des flacons est à hurler avec les carreaux immondes de ma salle de bain, d'un jaune moutarde tirant vers le miel (si on veut).

    Donc, je me laisse séduire par ce liquide vaisselle, qui plus est l'association "guarana fruits rouges", totalement fantaisiste me fait plus penser à du gel douche qu'à un liquide vaisselle. D'ailleurs, le gel douche au guarana existe.

    Les voici tous les deux :

    DSC_0006.JPG

    Comment me donner de l'énerge pour faire une tâche que j'aborre par sa répétivité, la vaisselle, et comment me donner un coup de fouet le matin grâce au léger parfum de coca cola et de bergamote du gel douche body shop.

    Grâce au guarana, je peux affronter la tristesse du quotidien. En effet en ce moment les choses qui me sont les plus pénibles sont les tâches domestiques et me lever le matin.

    Je ne savais pas ce qu'était le guarana avant de lire le journal d'Edgar Morin "Pleurer, aimer, rire, comprendre" publié chez Arléa en 1996. Dans son journal, au milieu de reflexion profondes sur la vie en général, j'apprend aussi qu'il habite du côté de la rue des Arquebusiers dans le 3ème arondissement, qu'il va s'acheter de temps en temps du tarama chez le traiteur grec du Bld Beaumarchais (Les Cyclades) et les fameuses gélules de guarana dont il croit aux vertus énergisantes, rue de Charenton, chez Guarapi international. En lisant cela, je me suis persuadée qu'un jour je le croiserai forcément. En effet, à l'époque je travaillais rue des Tournelles, parfois il m'arrivait d'acheter quelque chose chez son traiteur grec, et j'habite toujours pas loin de la rue de Charenton. Or je ne l'ai croisé qu'une seule fois, douze ans plus tard, complètement par hasard, rue St Claude. Il avait un téléphone portable à l'oreille et je n'ai donc pas osé le saluer.

    D'un seul coup, dans l'ennui et la lourdeur - parfois - de ma vie de tous les jours, je fais souffler un vent d'Amazonie et d'intelligence sociologique et tout ça, grâce au liquide vaisselle!

    Merci Franprix! Par un acte tout simple, faire des courses,  je m'associe à un grand penseur contemporain qui explique dans ses ouvrages que la simplicité est complexe. Je passe de ma cuisine, de la morosité de ma vie de tous les jours à la forêt amazonienne. Je comprends finalement qu'acheter du liquide vaisselle est un acte complexe, qui exerce ma créativité et mon imagination. Plus que la réalité même du guarana - contenu ou pas dans le liquide vaisselle et dans mon gel douche - c'est l'idée même du coup de fouet qu'il est censé me donner qui va transformer la dureté de mon quotidien en un monde enchanté à la portée de tout un chacun.

  • La souffrance au travail

    Il est plus que difficile de plaisanter sur la souffrance au travail. La récente vague de suicides, notamment à France Telecom, remet en lumière ce problème terrifiant. Cependant, j'ai adoré le dessin grinçant mais vraiment amusant de Martin Vidberg auquel je vous renvois.

    http://vidberg.blog.lemonde.fr/2009/09/12/bienvenue-dans-la-mortcom/

    Et pour approfondir la question, je vous recommande l'ouvrage fondamental de Christophe Desjours, psychiatre "Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés." publié en 1995. Xavier Darcos ferait bien de le lire, et ensuite de décider une mission inter-ministérielle qui serait confiée au Dr Desjours et surtout qui soit suivie de mesures. Car il ne suffit pas d'avoir un appareil législatif, il faut pouvoir l'appliquer. Il faut avoir plus d'inspecteurs du travail. Il faut des syndicats efficaces et instaurer un vrai dialogue social. Plus généralement, je reprends la phrase d'Edgar Morin, cité à tort et à travers par Génération Ecologie, "changer de société pour changer de vie". 

    Un article du monde diplomatique de mai 2006 fait la critique de l'excellent documentaire de Sophie Roudeau et Marc-Antoine Roudil inspiré par ce livre :

     

    http://www.monde-diplomatique.fr/2006/05/ROBERT/13482

     

     

    peste.jpg"Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés." Les Animaux malades de la peste - Jean de La Fontaine

     

     

     

     

  • Serons-nous habillées comme des femmes lascives cet automne ?

    Ce matin à la station Havre Caumartin, je pouvais voir la nouvelle campagne Mango étalée sur 3 mètres par 2. Scarlett Johansson en blond platine se vautre dans des poses d'une sensualité extrême, pour Mango.

    Je le sais, cette rentrée la mode c'est un certain retour aux années '40, les belles, celles de Schiapparelli, avec des jupes étroites à la taille haute qui galbent les hanches, une petite ceinture venant marquer la taille par dessus de petites vestes bien coupées. Il y a aussi l'imprimé léopard. Mais l'imprimé bête sauvage ça a toujours existé. On veut aussi nous faire croire que les années 80 étaient glamour, avec le retour du bleu électrique et des épaules structurées et du cuir. Moi personellement, j'ai trouvé les années 80 à gerber. Je sais, j'y ai vécu.  A par les dessins animés japonais avec leurs génériques absurdes, Boy George, Bronski Beat et le skateboard, je ne vois pas trop ce que je pourrais sauver de ces années où j'avais quatorze ans... Maintenant que j'y pense, nous étions en pleines années de plomb. Rome avait une junte de gauche et nous vivions l'explosion culturelle de l'Estate Romana de Nicolini. C'était chouette. J'avais un solex.

    Mais là, aurons-nous envie de ressembler à Scarlett Johansson cette rentrée ?scarlett_1-500x696.jpg

    Y a-t-il une évolution par rapport à la tendance porno-chic de Tom Ford pour Gucci il y a trois ans ? Je crois que oui. Scarlett est seule. Elle a l'air, oui, echevélée comme si elle sortait de je ne sais quels ébats, mais à part ça elle n'a pas l'air dominée, ni hagarde, ni perdue. Juste, regardez-moi, je suis là. Le vernis noir est tout à fait gothique, parfait pour les teenagers. L'oeil charbonneux à plaisir comme les posters de The Cure (abondamment repris par Tokyo Hotel). Même ce blond platine me rapelle Kim Wilde. Donc tout est fait pour réveiller l'ado revêche et provocante qui sommeille dans la femme fatiguée de 40 ans. Mais y-a-t-il une ado revêche et provocante dans la femme de l'an 2009 à la quarantaine sans illusions ? Et l'ado d'aujourd'hui a-t-elle des illusions d'ailleurs ...

    C'est peut-être ça que réussi Scarlett Johansson ce matin pour Mango, réunir deux êtres a priori irréconciliables, la mère et la fille.




    Photo Mario Sorrenti.



    (le pauvre, son nom est écrit n'importe comment, avec un ou deux "r", c'est selon)