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Vivre ensemble dans l'open space - Page 214

  • Grégoire Alexandre

     

    En regardant la publicité pour les lauréats du prix HSBC pour la Photographie je tombe sur cette image. Je l'ai trouvé super. Elle est de Grégoire Alexandre. J'en poste d'autres qui sont étonnantes.

     


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    Le pigeon en Converse me plait beaucoup.

    http://www.gregoirealexandre.com/

     

    PS : le lauréat cette année est Matthieu GAFSOU, un jeune photgraphe suisse, qui a fait un travail étonnant sur les paysages. Son site est spectaculaire. Dans un tout autre genre.

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    Le lien vers son site perso : http://www.ph0.ch/

     

     

     

     

     

  • Chanson de gestes

    Mon histoire de Zorro des duplex a bien sûr fait des histoires. D'une part par ma faute, car je l'ai racontée, de l'autre parce qu'elle a été re-interprétée. Mais quel intérêt de vivre une histoire si ensuite on ne peut pas la raconter, n'est-ce pas ? Donc l'indélicatesse d'un de mes chefs à fait le tour de l'open space, pas complètement parce qu'un des chefs découvre le pot aux roses avec horreur seulement aujourd'hui! moi je suis déjà passée à autre chose, donc son étonnement me fait plutôt rigoler.

    Je lui raconte, donc, une nouvelle fois, la savoureuse histoire des vrais faux duplex. Je lui dit que mise en colère par ce procédé j'ai raconté l'épisode à un collègue qui m'a enjointe de le révéler à mon chef suprême. Réaction du chef bis : "mais pourquoi tu as raconté cette histoire à ton collègue, tu sais qu'ils se détestent". Je reste une seconde sans voix. "Mais Pierre, le problème n'est pas qu'il déteste Paul, c'est que Paul m'ait demandé de commettre une indélicatesse et qu'à ce jour je n'ai toujours pas de réponse satisfaisante à cette histoire !"

    Jeudi après-midi je me suis fait prendre à partie par trois collègues.

    L'histoire sous-jacente à leur réaction disproportionnée à mon égard (je trouve) est désormais ancienne, mais elle a resurgit parce que j'ai raconté une nouvelle histoire à leur sujet.

    Dans toutes les rédactions du monde, le travail est distribué sous forme de piges. Cette répartition est parfois faite de façon équitable parfois non. On ne connait pas les règles non écrites de la distribution des piges. Il m'arrive d'appeler le liège sur lequel est punaisé le planning de la rédaction le mur des lamentations. Moi même, qui suis passée depuis 5 ans au statut permanent, je n'ai plus l'angoisse de découvrir le nombre de journées travaillées en ouvrant le planning, mais je la comprend. Donc quand trois pigistes montent au crénau pour dénoncer la répartition inéquitable des piges du planning du mois de décembre, je me dit bravo, ils ont du courage. Par contre quand je découvre que ce sont ces trois mêmes qui ont en moyenne 16 à 18 jours de travail par mois, je m'étonne. Quand ma collègue qui est chargée de faire les plannings me raconte (encore une histoire) qu'on lui a demandé de refaire le planning de décembre et de redistribuer le travail et la répugnance qu'elle a à appeler des journalistes pour leur enlever des journées de travail afin de les donner à d'autres je suis consternée. Evidemment je ne peux pas m'empêcher de raconter cette histoire à une collègue, sans faire attention qu'une autre collègue va re-raconter cette histoire aux intéressés. Et boum !

    Je me retrouve confrontée à mes trois collègues furieux qui demandent à me parler en privé (dans l'open space il s'agit de la tisanière, sinon ce sont les toilettes ...) et m'accusent des pires intentions. Première reflexion : je divulgue des informations confidentielles les concernant et c'est mal. Deuxième reflexion : je dois faire attention à qui je parle parce que ce que je dis à des conséquences sur leurs vies....

    Dans le fond, sur le moment même, je m'en veux ! C'est pas bien de raconter des histoires. Mais pas moyen d'en placer une ! Pas moyen de les stopper ! Je me sens peinée et triste. Je trouve qu'ils se trompent de cible. Le problème ce n'est pas moi qui les juge des enfants gâtés parce qu'ils ont, contrairement à d'autres, beaucoup de piges, c'est que d'un mois sur l'autre certains de leur collègues connaissent une brusque baisse de travail.

    Maintenant il y aura deux versions de l'histoire, la leur, la mienne. La véritable histoire, la véridique, personne ne la connaîtra jamais.

    Le fin mot de l'histoire, c'est : à quand une répartition juste et équitable des journées de travail, des piges, des reportages à la rédaction ! Et ce n'est pas moi qui l'ait, c'est clair.

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    La Chanson de Roland

  • Le liquide vaisselle

    J'achète mes produits de vie quotidienne en ayant en tête différents critères. Le premier est le prix bien sûr, ensuite la qualité. Mais l'esthétique, la forme de l'emballage, sa couleur, comptent pour beaucoup. N'oublions pas le spot publicitaire. Si la publicité est nulle ou véhicule des valeurs qui me sont opposées, je n'achèterai pas le produit.

    Dans le cas du liquide vaisselle, j'essaye aussi de m'amuser un peu. La couleur doit être jolie, et le parfum agréable. Donc, je n'achète pas le liquide vaisselle Leader price au muguet car le vert "hulk" du flacon jure avec l'ensemble des accessoires de ma cuisine. Pour la même raison, je n'achète pas la ligne "Fructis" de Garnier, le vert fluo des flacons est à hurler avec les carreaux immondes de ma salle de bain, d'un jaune moutarde tirant vers le miel (si on veut).

    Donc, je me laisse séduire par ce liquide vaisselle, qui plus est l'association "guarana fruits rouges", totalement fantaisiste me fait plus penser à du gel douche qu'à un liquide vaisselle. D'ailleurs, le gel douche au guarana existe.

    Les voici tous les deux :

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    Comment me donner de l'énerge pour faire une tâche que j'aborre par sa répétivité, la vaisselle, et comment me donner un coup de fouet le matin grâce au léger parfum de coca cola et de bergamote du gel douche body shop.

    Grâce au guarana, je peux affronter la tristesse du quotidien. En effet en ce moment les choses qui me sont les plus pénibles sont les tâches domestiques et me lever le matin.

    Je ne savais pas ce qu'était le guarana avant de lire le journal d'Edgar Morin "Pleurer, aimer, rire, comprendre" publié chez Arléa en 1996. Dans son journal, au milieu de reflexion profondes sur la vie en général, j'apprend aussi qu'il habite du côté de la rue des Arquebusiers dans le 3ème arondissement, qu'il va s'acheter de temps en temps du tarama chez le traiteur grec du Bld Beaumarchais (Les Cyclades) et les fameuses gélules de guarana dont il croit aux vertus énergisantes, rue de Charenton, chez Guarapi international. En lisant cela, je me suis persuadée qu'un jour je le croiserai forcément. En effet, à l'époque je travaillais rue des Tournelles, parfois il m'arrivait d'acheter quelque chose chez son traiteur grec, et j'habite toujours pas loin de la rue de Charenton. Or je ne l'ai croisé qu'une seule fois, douze ans plus tard, complètement par hasard, rue St Claude. Il avait un téléphone portable à l'oreille et je n'ai donc pas osé le saluer.

    D'un seul coup, dans l'ennui et la lourdeur - parfois - de ma vie de tous les jours, je fais souffler un vent d'Amazonie et d'intelligence sociologique et tout ça, grâce au liquide vaisselle!

    Merci Franprix! Par un acte tout simple, faire des courses,  je m'associe à un grand penseur contemporain qui explique dans ses ouvrages que la simplicité est complexe. Je passe de ma cuisine, de la morosité de ma vie de tous les jours à la forêt amazonienne. Je comprends finalement qu'acheter du liquide vaisselle est un acte complexe, qui exerce ma créativité et mon imagination. Plus que la réalité même du guarana - contenu ou pas dans le liquide vaisselle et dans mon gel douche - c'est l'idée même du coup de fouet qu'il est censé me donner qui va transformer la dureté de mon quotidien en un monde enchanté à la portée de tout un chacun.