Grâce à zone-turf, j'en sais un peu plus sur la Marquise de Moratalla.
Elle est née en 1930. Descendante d'une grande famille d'aristocrates espagnols, son ancètre Alvar Nuñez Cabeza de Vaca (1507-1559) fut l'un des quatre conquistadors rescapés de la malencontreuse expédition de Floride (1527). Son père est un héros de la guerre civile espagnole du côté franquiste. Plongeur de combat, il a fait sauter deux sous-marins en plaçant lui même les mines. Il est surtout connu pour avoir été un sportif accompli : c'était le meilleur golfeur d'Espagne, un yachtsman de premier ordre et évidemment un cavalier de polo émérite. Sa mère est anglo irlandaise et chasse à courre.
Soledad avait un frère, Alfonso de Portago, dont la vie ressemble à un film des années 50. Beau, riche, bourré de talent, il meurt à même pas trente ans tragiquement au volant de sa Ferrari, alors qu'il participe aux Mille Miglia, en 1957. L'accident est terrible et marquera la fin de la course car neuf personnes seront tuées, dont cinq enfants. Il laisse une femme (américaine) et deux enfants. Au moment de sa mort il sortait avec l'actrice Linda Christian, la ravissante ex-epouse de Tyrone Power.
(A propos de Linda Christian, elle eu deux enfants de Tyrone Power, dont Romina, devenue célèbre en Italie en formant un duo avec Albano. Je ne sais pourquoi je n'avais jamais réalisé qui étaient les parents de Romina Power. Pour moi, c'était un nom d'artiste. Linda a ensuite épousé Edward Purdom dont elle a divorcé assez vite. Elle est restée vivre à Rome.)
La Marquise joue au bridge, très bien même, en 1982 elle manque de peu de remporter la finale des championnats du monde qui se déroulent justement à Biarritz.
Son autre passion sont les chevaux. Son frère lui a offert son premier cheval, une jument, Cassandre. Elle la marie avec Stymphale. De cette union naît Blacklock qui remporte le Grand Prix de Merano en Italie en 1962 et surtout le Prix du Président de la République à Auteuil en 1965. Il y avait vingt-huit partants et le cheval fait afficher 39/1. Pour moi, ces détails c'est du chinois, mais ça me fascine. Avec les 200.000 francs alloués au vainqueur, elle fait construire des boxes en dur. C'est zone-turf qui me raconte tout ça. ce détail est vraiment important. Ca me montre que nous avons affaire à quelqu'un de sérieux. Les premiers gains, même si elle me semble être richissime, elle les investit immédiatement dans son écurie.
Elle achète toute sorte de chevaux: des trotteurs, des chevaux de course de plat, de steeple.
Et c'est là que nous la retrouvons face à face avec l'émir de Dubaï, Mohamed Al Maktoum, le même auquel elle dispute les ventes de yearlings à Deauville cette année. En 1988, elle connaît la consécration suprême en voyant sa casaque triompher dans le Prix du Jockey-Club grâce à Houers After. Cette même année, elle termine tête de liste des propriétaires avec 67 victoires. Elle devance à cette occasion Mohammed Al Maktoum. Et toc. Je trouve ça très fort.
On la décrit comme quelqu'un de discret mais qui a son franc-parler. Elle adore ses chevaux, ne voudra jamais qu'on abuse d'eux. Elle ne laisse pas non plus tomber les personnes qui travaillent avec elle, entraîneurs ou jockey. Bref. Une grande dame. Elle vit toujours à Biarritz. Quand on voit sa photo, je la trouve très élégante, très classe. Je dévine qu'elle a du être très belle dans sa jeunesse.
Maintenant, je sens que je regarderai les résultats des grands prix et du tiercé pour savoir si ce sont ses chevaux qui gagnent.
Sol de Moratalla