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Vivre ensemble dans l'open space - Page 215

  • Je ne suis pas Zorro, suite et fin !

    Finalement, j'en ai parlé au chef suprême, c'est à dire que j'ai fait quelque chose de totalement contraire aux lois non écrites et forcément silencieuses de l'omertà professionnelle.

    En même temps, ne pas en parler au chef suprême laisserait sous-entendre qu'il cautionne ce genre de comportement et ce n'est pas bien non plus. Donc, j'ai expliqué brièvement la situation. Au début il semblait ne pas vouloir me croire, ensuite il a admis que quelque chose n'allait pas. Je me suis fait accompagner d'un collègue journaliste et du coup il ne pourra pas dire qu'il n'a rien entendu, vu qu'il y a un témoin... Hou que c'est machiavélique tout ça ! Mais dans la vie de bureau il faut être malin, ou tout simplement un peu intelligent.

    Le lendemain de mon entrevue, mon chef suprême m'invte dans son bureau et me dit qu'il en a parlé à l'intéressé, que l'intéressé doit lui apporter une explication (ce qui laisse sous-entendre clairement qu'il n'en a pas) et que je ne devais plus me préoccupper de cette question. Il me remercie de lui en avoir parlé. Immense soulagement de ma part. J'avoue avoir eu un moment de lâcheté et avoir regretté d'en avoir parlé "à qui de droit". Ce qui est absurde. Celui qui devait être gêné en premier lieu était l'intéressé qui me demande, ainsi qu'à ma collègue, de commettre une indélicatesse.

    L'intéressé maintenant est totalement débordé par la préparation d'une "spéciale anniversaire chute du mur de Berlin" et n'est pas très présent. Il est d'une obséquiosité mielleuse avec ma collègue. Avec moi, il est d'une politesse glaciale qui me convient tout à fait.

    Dans l'open space, l'histoire n'intéresse plus personne. On est passé à autre chose. Moi j'y ai gagné la réputation d'une incorruptible qui ne laisse rien passer.


    http://www.idee-jour.fr/Le-breviaire-des-leche-culs

  • Je ne suis pas Zorro, ou la mafia au quotidien.

    Il n'y a pas de petits profits, ou comment la mafia est finalement si ordinaire.

    Un de mes supérieurs hiérarchiques passe me voir, se place à côté de moi et me demande de vérifier que nous avons bien noté la prestation d'un collaborateur extérieur afin qu'il soit rémunéré. ll ne me lâche pas tant que je n'ai pas noté devant lui ladite prestation extérieure dans le fichier excel ad hoc.

    C'est mon rôle de noter ce genre de prestation pour qu'en suite ces personnes soient payées par notre service du personnel. Je note donc puisque c'est mon chef qui me dit de le faire. Puis, j'ai une deuxième pensée comme disent les Anglais, "an after thought". Ce jour là j'étais présente, mon collègue chargé de production aussi, ce n'était pas mon chef qui était en fonction, mais une autre personne. Et nous n'avons jamais fait travailler ce collaborateur, ce jour là, à l'heure qu'il m'indique... Du coup je vérifie les deux autres prestations notées dans le dit fichier. Cette personne n'a pas travaillé ces jours-là pour nous, je peux le démontrer.

    Alors pourquoi me demande-t-il de le faire ? Super. Cela fait du 600 euros net, comme ça, aux frais de la boîte. Entre-nous, cette personne est également salariée ailleurs.

    C'est gênant. C'est injuste. C'est malhonnête. Mais je ne suis pas Zorro.affiche_Zorro_1957_1.jpg

    Je m'en sors en faisant un mail écrit ou je joue l'ingénue. Je ne comprends pas, ce jour là je travaillais, mon collègue qui note les moyens techniques aussi, donc je sais que cette personne n'a pas fait de collaboration avec nous, peut-être se trompe-t-elle ? Est-ce qu'il pourrait vérifier directement avec elle ? J'attends et je me tiens tranquille. Très tranquille.

    Je me pose plusieurs questions :

    1) Combien de fois a-t-il déjà fait ce manège avec d'autres moins "fûtées" que moi ? Depuis combien de temps ça dure ? Le fait-il avec d'autres prestations ?

    2) Pourquoi le fait-il ? Quelle est sa motivation ?

    3) Pourquoi les collaborateurs extérieurs qui bénéficient de ce genre de "largesses" acceptent ?

    Moi je pense très simplement et brutalement que l'on commence par prendre les taxis de la boîte en dehors des heures auxquelles on y a droit et qu'en suite ça se termine par des délits d'initiés.

    Peut-être que j'y vais un peu fort. Moi-même ne piquai-je pas des enveloppes ou une ramette de papier de temps en temps ? N'ai je pas fait quelques photocopies ? Mais ce n'est pas du même ordre.

    Enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez. Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

  • Berlusconi

    "L’attuale Presidente del Consiglio italiano è l’editor migliore del mondo. Grazie a lui ho imparato un sacco di cose, senza bisogno di andare alla scuola Holden. Grazie a lui negli ultimi anni ho imparato ad avere orrore delle frasi fatte, a espellere la bassa retorica dalla mia lingua, a soppesare scrupolosamente la verità di ogni sillaba. Grazie a lui ho sviluppato un’ossessione per i rapporti di causa-effetto, per la tenuta logica di ogni paragrafo che scrivo. Grazie a lui ho espulso il narcisismo che abitava nei miei primi testi, l’ho messo fuori dalla porta come un gatto puzzolente. Che lui lo sapesse o meno, e che il suo esempio agisse in realtà per contrasto, non conta poi tanto. Il Presidente mi ha insegnato tutto quel che serviva, e lo ha fatto gratis! Bastava osservarlo e fare tutto il contrario.
    …ma in realtà, disse una sera un amico esasperato durante una cena a base di cibo vegano e nichilismo politico, siete davvero convinti che, qualunque cosa sia successa negli ultimi anni, sia stata tutta colpa sua?
    Decisamente no. Io scossi la testa. Ho sempre pensato a Berlusconi come a un problema linguistico, e il problema linguistico oggi è di tutti. Anche dell’Europa che ride tanto di noi.
    Il problema linguistico occidentale è quello di una vita sempre più flessibile, multipla, frammentata, una vita-collage di identità provvisorie cui corrispondono, per mancanza di tempo e risorse, esperienze sempre più standard. Lungi dal portare a una comprensione dell’esistenza più estesa e profonda, la moltiplicazione delle identità (dai mille lavori che uno fa per sopravvivere, agli ambienti sociali più vari e disgregati che ci si trova a frequentare) porta a esperienze sempre più brevi, standardizzate, fatte di contatti superficiali e frasi fatte. Una vita composta di frammenti precotti. Di parole innocue, di frasi da montare e smontare senza dolore come un mobile dell’Ikea."

    Marco Mancassola, La lingua italiana dopo Silvio Berlusconi

    Il sito di Marco Mancassola : http://www.marcomancassola.com/

    Ed ecco dove ho trovato questo testo fantastico : http://luccone.splinder.com/tag/altri+altrove