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Vivre ensemble dans l'open space - Page 73

  • So ouest… l’attrait du vide par le centre commercial en banlieue

    Je n’arrive pas à justifier mon envie de me précipiter dans un tout nouveau centre commercial.

    Quand je suis dans un pays étranger j’aime aller dans les supermarchés car j’y trouve des choses que je ne verrais pas chez moi et qui m’apprennent  beaucoup sur le quotidien des gens. Pas si loin de nous, il suffit d’arpenter le rayon poisson fumé et en boîte ou plus simplement café et chocolat d’un supermarché belge pour se rendre compte de la différence de nos modes de vie. J’ai pu y acheter une boîte de café Malongo à l’effigie du roi et de la reine des Belges, Paola et Albert. Les hyper de province recèlent des trésors ! Le rayon bière de l’Intermarché de Berck est absolument fabuleux, pour ne pas parler du rayon vin du Auchan de Chatillon sur Seine qui vous propose des bourgognes que vous ne trouverez pas en région parisienne.

    Habitant en ville, je ne vais jamais dans des hyper marchés car je n’ai pas de voiture. Le centre commercial exerce donc, malgré moi, un attrait irrésistible. Alors, quand mon collègue qui habite Clichy me vante ses achats au Marks & Spencer de Levallois je craque, je me dis que ce n’est pas si loin que ça et, effectivement, depuis le 17ème arrondissement j’y suis en 5 arrêts de métro.

    Une fois arrivée à Anatole France, la réalité est tout autre. Certes, j’ai beau être à 5 stations de métro de Wagram, je n’en suis pas moins à Levallois qui est une ville totalement déconcertante, construite sur un plan de decumanus romanus, c’est-à-dire avec des rues qui se coupent à angle droit, et avec moult flèches vous indiquant Paris, Clichy et Neuilly. J’en perds mon sens de l’orientation, sans compter que personne n’est en mesure de m’indiquer la direction du fameux Centre commercial. C'est le marchand de journaux, espèce qui d’habitude en a plus que marre de servir de bureaux de renseignements,  qui me répondra très civilement et d’une façon fort claire.

    Tout droit me dit-il, ensuite à droite au feu rouge et ensuite avenue d’Alsace  à gauche.

    Je longe la mairie qui est un somptueux château en faux Louis XIII ultra kitch, entouré d’un vaste jardin en empruntant la rue Voltaire. Je me rends compte que je suis dans le fief de Balkany. J’ai l’impression que cette rue Voltaire est sans fin et que je ne trouverai jamais le fameux feu rouge et la rue qui me mènera à la rue d’Alsace… Mais quand je commence à désespérer, la voilà ! Je suis au bout de Levallois. De grands ensembles HLM s’étalent en bordure de périph. Et au fond, je ne manque pas de voir l’énorme et rouge H&M qui me rassure quant à ma destination finale. Il m’aura fallu au moins 20 minutes pour l'atteindre...

    Il ne me reste plus qu’à trouver Marks & Spencer. Evidemment, cette enseigne est située à l’autre bout du machin. Je traverse donc ce temple de la consommation au sol en marbre blanc brillant où tout est irréellement propre et neuf. Des salons avec de beaux fauteuils rythment l’allée centrale. Des personnes âgées s’y reposent. Je les soupçonne de s’y installer pour faire leur sudoku ou leurs mots fléchés pour l’après-midi. Je trouve le niveau sonore de l’habillage musical insupportable, mais eux, qui doivent être sourds (infirmité qui me guette), ça ne doit pas les gêner.

    Au bout de 10 minutes de marche je parviens à mon but. Au départ, mon idée était d’acheter des pulls, mais ils n’ont pas ceux que je cherche, des chandails traditionnels en shetland, comme j’avais l’habitude d’en acheter il y a 20 ans. A la place, Ils proposent de beaux cachemires pour 65 euros, ce qui n’est pas mal, mais je n’en veux pas. Le rayon alimentaire par contre comble toutes mes espérances. Le choix de vins et de bières est réjouissant pour ne pas parler du reste. Je sacrifie donc quand même aux mânes de la consommation, je m’en voudrai d’être venue pour rien.

    Je sors de ce magasin épuisée et je m’assieds sur une banquette en cuir située près d’un espace consacré aux enfants. Le sol est tapissé d’une grande dalle où sont projetées des images vidéo qui s’animent  au piétinement des enfants. Bonheur garanti pour les petits qui se sont déchaussés, et sautent et se roulent par terre en criant de joie. Une première animation propose un ciel bleu avec des ballons de baudruche en couleur et une autre un bassin avec des dauphins qui sautent hors de l’eau. Véritablement magique. 

    En sortant rue Victor Hugo, une grande affiche me propose de gagner un voyage pour Dubaï afin de découvrir leur centre commercial ! Mais comment rentrer ? Il est hors de question que je me retape la traversée de Levallois à pieds pour reprendre le métro ! Sur le parvis, je constate l’existence d’une navette, un énorme bus à deux étages, qui est censée vous ramener place des Ternes gratuitement ! Mais elle ne démarre qu’à partir de 16 heures. Une dame très au fait m’explique qu’il y a les bus RATP juste à droite qui me ramènent tous à Paris. Mais oui, à 5 minutes à peine de là, le 94 et le 53 s’arrêtent ! Au milieu de vieilles dames emperlouzées et en Burberry, de jeunes blacks plus ou moins branchés et de mères de famille maghrébines en foulard je grimpe dans un 94 direction Opéra et en 10 minutes je suis arrivée place Malesherbes où je choisi de descendre pour reprendre la ligne 3 direction République.

    Vais-je revenir à SO OUEST ? Je me tâte…

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    .

  • La fête des vendanges à Montmartre

    Ma tante Marie-Andrée habite le XVIIIe, raison de plus pour être au courant des évènements qui s’y passent, mais je pense que même si elle n’avait pas habité le XVIIIe elle aurait été au courant de la création d’une « cantate » par Nicolas Frize. Pour être tout à fait exact, il s'agit d’une « action musicale collective pour grand ensemble, percussions et instrument à vent ».

    Inutile de vous dire que je ne connaissais pas avant ce jour l'existence de Nicolas Frize. je vous renvois à son site. A vue de nez, comme ça, il a l'air d'être un type formidable.

     http://www.nicolasfrize.com/textes.php

    Evidemment, Marie-Andrée était au courant. Et avec plusieurs dizaines d’autres choristes de tous âges, elle a chanté et créé cette « action musicale ». Pourquoi je dis évidemment ? Mais parce que Marie-Andrée est curieuse de tout, ouverte à beaucoup de choses et originale. Qui plus est, elle a un peu plus de temps pour elle depuis qu’elle ne travaille plus, donc les possibilités de découvrir de nouvelles choses avec elle ont augmenté d’une façon exponentielle. Je ne dis pas ça pour lui faire plaisir mais parce que c’est vrai.

    En tous les cas, je n’avais jamais mis les pieds dans la mairie du XVIIIe que j’ai toujours vue de l’extérieur et dont le style Haussmannien 3ème république revisité par Garnier me paraissait sans grand intérêt, mais une fois dedans j’ai été épatée par les escaliers, complètement triomphaux, la belle verrière qui surplombe le hall, l’inondant d’une belle lumière naturelle, la salle de bal au parquet et aux angelots en stuc comment dire, opulents,  et surtout les deux belles vues de Montmartre d’Utrillo dans la salle des mariages.

    Mairie 18-6.jpgMairie 18-4.jpg


































    Bref, même sans l’action musicale « Amours en vie », la mairie du XVIIIe à elle seule suffisait à mon bonheur.

    La mairie du XVIIIe est tout un escalier monumental, comme si l’acte de monter et descendre était de la plus haute importance. Elle est certainement la meilleure façon de se mettre en scène. Je suppose que ce double escalier (qui se retrouve reproduit à l’identique à l’entrée et dans le hall) a la même fonction que l’escalier des ambassadeurs à Versailles... Il me rappelle, marbres et dorures en moins, l’escalier de l’hôtel Potocki (siège de l’actuelle Chambre de commerce et de l’industrie de Paris, avenue de Friedland) et l’escalier d’honneur de l’opéra Garnier avec ses torchères.

    Marie 18-2.jpg



    J’étais quand même venue pour écouter Nicolas Frize. A l’entrée, une feuille avec la partition nous a été distribuée. Au fait, il s’agit de croquis qui rappellent un rébus.

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    Guidés par le percussionniste et le saxophoniste, les choristes claquaient des lèvres, vocalisaient, embrassaient leur main, agitaient un trousseau de clé etc. C’était réjouissant !

    Tout de suite après un buffet avec des rafraichissements était offert. Le temps d’arriver aux tables (dans la salle aux Utrillos), les tartines de fromage (de l’excellent Brie) étaient déjà terminées. Je sais qu’il s’agissait de Brie parce que j’ai pu en choper trois sur le buffet du rez-de-chaussée. J’avais aussi réussi à me faire servir trois gobelets de champagne. Des cubis de vin rouge étaient disponibles et de jeunes brasseurs proposaient leur bière, que je n’ai pas goûtée afin d’éviter des mélanges dévastateurs pour mon organisme.

    Ensuite nous avons pu nous raconter nos impressions avec ma tante et une de ses amies du cours de philo (car en plus de faire du yoga et être au courant de ce qui se passe dans son quartier, ma tante va à un cours de philo gratuit pour adultes), une dame d’une soixantaine d’années très sympathique, et nous avons croisé deux poulbotes. Oui, des poulbotes, création typiquement Montmartroise. Leur costume est un étrange mélange d’uniforme de garde française et de sans culotte révolutionnaire revisité par la IIIème république. Elles le portaient très bien. Les poulbots défilent traditionnellement pour la fête des Vendanges. Bref. Je ne suis au courant de rien ce qui confirme l’adage que les parisiens ne connaissent pas Paris en dehors de leur quartier !

    Je suis désolée pour la mauvaise qualité de l’image qui ne rend pas justice à ces deux adolescentes qui ont eu la patience de poser. Notez le vernis à ongle bleu turquoise métallisé, qui montre comment la poulbote est bien ancrée dans l’actualité du jour. Ca lui donne un petit air crâne, très parisien, très Montmartre.

     Les Poulbotes.jpg

  • Autocollant

    Maintenant il y aussi une autre façon de détourner les murs de la ville, les autocollants. Celuis-ci je l'ai trouvé sur un gros tuyau, à auteur d'yeux, rue Trousseau.

    Visah.jpg