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Vivre ensemble dans l'open space - Page 225

  • Qu'est ce qu'on mange ce soir ?

    poulet.gifEntre 19h30 et 20h si vous traversez l'open space vous êtes accueilli à plein nez par des effluves les plus variées. En un mot : ça ne sent pas la rose.

    En fonction du jour c'est sushi ou Picard.

    C'est sûr, un plat est à proscrire pour le bon vivre ensemble : la coquille Saint Jacques (ou les fettucine 4 fromages, ou le curry d'agneau). Grosso modo, tout plat à base de poisson est interdit de séjour afin de préserver la paix des ménages. Ou tout simplement par respect pour nos collègues de travail.

    Ce qui est du plus mauvais goût, c'est d'appliquer la politique du "après moi le déluge" au micro-onde. C'est à dire laisser la porte de la tisanière ouverte - oui rappelez-vous, c'est ainsi que se nomme ce petit espace qui, il y a quelques années, abritait un évier en état de fonctionnement, une machine à café, une table, 3 chaises, un frigidaire, une bouilloire et le micro-onde.

    De même qu'on ne laisse pas la porte du micro-onde ouverte une fois après avoir réchauffé son plat qui pue. Et on laisse la fenêtre ouverte par exemple. Et nous passons un coup d'éponge sur le plateau en verre car Maman n'est pas là pour nettoyer derrière nous.

    Par ailleurs, en fonction du temps de chauffage de notre plat, on pense à prendre son tour. Genre si vous avez pris du poulet masala de chez Picard qui a besoin de 6 à 7 minutes à 900 watts, ce serait cool de laisser la place aux canneloni Fleury Michon qui n'ont besoin que de 2 minutes.

    Il est aussi du plus mauvais goût de s'exclamer à haute voix : c'est qui qui mange ce truc pourri qui pue ? Non. On s'approche discrètement pour connaître les menus des uns et des autres et ensuite, on fait gentiment remarquer à la personne qu'elle peut changer ses habitudes alimentaires.

    Voilà. Il est clair, l'idéal serait de pouvoir aller manger dans un espace ad hoc, mais la vie dans l'open space ne le permet pas.

    Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

  • Pierre et Paul

    Pierre et Paul.jpgL'open space - comme son nom l'indique - est un espace ouvert.

    Je ne peux enrichir le texte, mais imaginez ce mot souligné : ouvert, avec tout ce que cela comporte. C'est pour cette raison que toutes mes réflexions portent sur le vivre ensemble, car nécessairement, dans un espace ouvert on est vraiment confronté aux autres.

    Comme nous vivons en société, pour que l'espace ouvert ne soit pas synonyme de jungle, ou de savane (qui sont d'autres bons exemples de grands espaces), nous avons des règles non écrites de savoir-vivre. Hier nous avons eu un parfait exemple du vivre ensemble dans l'open space - je devrais dire un exemple de disfonctionnement du vivre ensemble: une réunion!

    Malgré que nous soyons en présence d'une assemblée d'adultes, l'espace ouvert s'est transformé en foire d'empoigne où les propos les plus divers ont été vigoureusement soutenus par les uns contre les autres.

    L'effet a peut-être été libératoire, c'est agréable de vider son sac de temps en temps, mais pour quel résultat on peut se le demander ! Ce qui aurait pu être une mini assemblée de l'ONU - sans interprètes (ce qui normalement facilite la communication) a vite viré à la cour de récré.

    Dans mon souvenir, même dans la cour de récré il y avait des règles. On savait que telle bande, il ne fallait pas l'emmerder, qu'il y avait le groupe qui jouait à l'élastique qui jamais n'aurait joué à chat souris fromage. Il y avait ceux qui lançaient des cailloux, ceux qui jouaient aux billes. Bref. "Passez pon pon le carillon les portes sont ouvertes..."

    Et bien hier on a parlé des clans. De la bande de Paul et de celle de Pierre. De qui fait quoi et surtout de qui ne fait pas quoi. Bien sûr, des sujets importants ont été évoqués, quelle ligne éditoriale en général pour la rédaction, si on pouvait évaluer le travail, comment coordonner les reportages et surtout - grand sujet de discorde - qui part ou ne part pas en reportage. Mais à mon souvenir il n'y a pas eu de réponses claires.

    Comme dans l'open space on se croise entre personnes qui travaillent le jour et personnes qui travaillent la nuit, personnes qui travaillent en semaine et personnes qui travaillent le week-end, pigistes et permanents, filles et garçons, etc etc, le dialogue n'est pas simple bien que nous parlions tous la même langue.

    C'est là où la réunion m'a rappelé l'ONU. On se croyait un peu au moment du Kosovo, pas de dialogue possible entre albanais, monténégrins, serbes et croates.

    Je ne tenterai pas une explication interculturelle sur la francophonie sur les incompréhensions entre belges, suisses, français et algériens. Mais ce serait un bon sujet de discussion.

    Ma question est : qui est Ban Ki Moon dans l'open space ?

    Dans la vie professionnelle, le vivre ensemble est structuré par un organigramme. Bien des sociologues l'ont déjà mieux dit avant moi, il y a les organisations officielles et celles qui font vraiment fonctionner la vie de bureau. Elles ne sont pas forcément les mêmes. Et le sujet de la réunion d’hier était : l'organigramme ! Ce qui est tout à fait ironique, car malgré la discussion à bâtons rompus, la question de l'organisation du travail n'a pas avancé d'un iota.

    Finalement, il faudrait se fier à l'instinct des habitants de l'open space et ne pas se préoccuper des règles écrites de la vie professionnelle.

    Chassez le naturel, il reviendra au galop. Les règles non écrites de la cour de récrée s'installeront d'elles même et tout marchera finalement plutôt bien.

    Il y aura, sans la nommer, la bande à Paul et la bande à Pierre. Il y aura ceux qui fument en cachette dans les cabinets et ceux qui traînent en haut des escaliers. Ceux qui joueront aux billes avec Xavier et ceux qui restent tous seuls dans leur coin comme Patrick.

    Jusqu'au moment où le conseiller d'éducation s'énervera et tapera du poing sur la table. Un avertissement pour tout le monde.

    Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

  • Le Voyage de presse

    Un des attraits de l'open space c'est qu'il bénéficie d'un fax sur le quel arrivent plein de faxs de toute provenance et communiquant les informations les plus diverses et d'intérêts multiples et variés, si ce n'est relatifs.

    Coincé entre une promo sur les sandwichs de Chaud Devant et une annonce du Comité français pour la santé du cœur et quelques conducteurs de nos partenaires j'ai trouvé ce fax du Ministère de la Défense.

    Un exercice multinational d'hélicoptères se déroulera du 9 au 20 mars à Gap, dans cette très jolie région des Alpes de Haute Provence.

    Souvenez-vous, cette merveilleuse daube, excusez-moi, ce film populaire, "Les Cavaliers du Ciel" avec Magimel et Torreton. Ca se passe là, dans la base militaire de Gap. C'est sublime. Un merveilleux paysage.

    Bref. Si vous voulez, vous aussi, vivre une expérience similaire, et bien vous n'avez qu'à vous fournir d'une carte de presse et contacter le DICoD, sous ce sigle ésotérique se cache la cellule de presse du ministère de la Défense.

    Au menu de la journée :

    - 7h30 : départ en bus de l'Ecole Militaire (Paris VIIe)

    - 8h15 : arrivée base aérienne 107 de Villacoublay

    - 9h : départ en CASA (rien à voir avec les magasins de déco, il s'agit d'un avion pour le transport de parachutistes)

    - 10h45 : arrivée à la base aérienne 701 de Salon de Provence

    - 11h30 : départ en hélicoptère vers Gap

    - 12h30 : accueil et visite

    - 13h : briefing

    - 13h30 : déjeuner avec les équipages (on peut être certain que l'ordinaire sera bien amélioré pour cause présence de la presse)

    - 14h : briefing mission

    - 15h : décollage vers la zone d'observation

    - 16h15 : retour vers Gap / café

    - 16h30 : conférence de presse (on est quand même venu pour ça)

    - 17h : départ pour Valence

    - 17h30 : transfert en bus vers la gare TGV de Valence

    - 18h28 : départ en TGV pour Paris (bien plus prosaïque que le CASA...)

    - 20h41 : arrivée Gare de Lyon

    Tout ça est organisé par l'Agence européenne de la Défense car plusieurs pays européens participent à ces manœuvres. Au fait, participent à ces manœuvres 10 appareils de 5 nationalités différentes (tchèque, hongrois, espagnol, belge et français) avec le soutien terrestre de l'escadrille de haute montagne de Gap. Il y a intérêt qu'il fasse beau.

    J'oubliais, rendez-vous mercredi 18 mars.

    Ca fait rêver..

    Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

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