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Vivre ensemble dans l'open space - Page 226

  • Fare le nozze con i fichi secchi

    Chez moi il y a une expression qui dit "fare le nozze con i fichi secchi", dont la traduction littérale est : faire un mariage avec des figues séchées. Le sens de l'expression est clair : quand on n'a pas les moyens on ne fait pas semblant d'en avoir. Genre, tu ne mets pas que des figues séchées à ton buffet de mariage.

    Donc, hier, enregistrement d'une émission phare de la chaîne, invités importants et star montante de la chanson world à la plastique plus qu'avantageuse.

    Le service communication se propose d'organiser un petit buffet. Très bien.

    Sauf que manque de temps et/ou d'argent, les canapés ont été achetés chez Picard. Donc nous nous sommes retrouvés avec deux pains-surprise surgelés ! Et les invités, qui avaient été royalement installés dans notre salon VIP avec sa belle banquette de fauteuils en alcantara bleu ciel, n'avaient donc rien à se mettre sous la dent.

    Moi j'appelle ça "fare le nozze con i fichi secchi".

    Si tu veux impressionner la galerie, tu y mets les moyens. Si tu n'as pas envie, et bien tu prévois le coup et il n'y aura que de l'eau minérale et des jus de fruits, mais le pain-surprise surgelé, donc totalement immangeable, non.

    Eventuellement, j'ai essayé de le décongeler dans le micro-onde mis à disposition du personnel technique... Malgré le côté sec à l'extérieur et un peu froid à l'intérieur, ils ont été tous mangés. Ca prouve que les invités avaient faim.


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  • Les états d'âmes

    A force de traiter de sujets graves tous les jours - et aujourd'hui c'est particulièrement dur avec ce massacre dans un lycée professionnel en Allemagne - notre attitude au travail est plutôt légère, voire même potache. C'est une soupape de sécurité, certainement. D'ailleurs, heureusement qu'il y a un peu de légèreté et d'esprit potache sinon nous n'arriverions pas indemnes (ou sans avoir frappé quelqu'un) à la fin de la journée. Sauf que ce comportement de sauvegarde mentale pousse également à des habitudes alimentaires infantiles finalement assez mauvaises pour la santé : c'est à dire qu'après un direct assez pénible - légers problèmes de calage de duplex, stress inutile, confusion totale pour un résultat finalement passable - j'ai pour ma part tendance à me précipiter sur le distributeur et m'acheter un Kit Kat ou tout autre cochonnerie du même acabit.

    Au fait, il faut apprendre à intérioriser nos émotions pour mieux les analyser ensuite. C'est ce qu'explique sur toutes les chaînes en ce moment même, un psychiatre qui officie à Sainte Anne et qui vient d'écrire un livre sur les états d'âmes.

    A l'entendre, si je pratiquai plus la méditation je mangerai moins de Kit Kat et en plus je serais plus agréable avec mes collègues de travail.

    On peut remplacer le Kit Kat par du Bordeaux blanc ou un demi de bière voire même un Picon pour certains, c'est selon.

    Je dirais que c'est une autre des conséquences de l'effet kleenex de notre profession que j'évoquais hier. Dès que nous avons terminé notre direct de 10 ou 20 minutes, nous passons immédiatement à autre chose. Or, je pense qu'il serait bon, voire même utile, si ce n'est nécessaire, je ne dirai pas vital, que l'on prenne le temps de réfléchir, de s'attarder cinq-dix minutes sur ce qui s'est passé. Méditer, intérioriser, maîtriser nos états d'âmes. Dans le fond, aller mieux !

    Continuons donc à pratiquer l'esprit potache, la légèreté mais posons-nous. En effet nous nous amusons déjà tous les jours dans l'open space, nous pourrions donc aussi en profiter pour aller mieux !

    Comme d'habitude, le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

    PS : je vois qu'Odile Jacob, l'éditeur de M. Christophe André a choisi une illustration de Gerda Müller, tirée d'un album du Père Castor. Pourquoi ressortir ce vieil album racontant l'histoire d'une petite fille qui devient amie avec un loup qui du coup pour ne pas lui faire de la peine devient végétarien ? Tout ça pour exprimer la méditation ? La fin de l’histoire de Marlaguette c’est qu’elle se rend compte que le loup est très malheureux quand il ne peut pas manger de viande et donc elle lui rend sa liberté.


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  • Quand le rédac chef se prend pour Spielberg ou Chereau, c'est selon

    Nous l'avons compris, nous travaillons dans le quotidien. Notre travail s'apparente un peu au kleenex. Il n'est permanent que dans sa répétition quasi immuable, jour après jour, mois après mois, année après année (si Dieu nous prête vie, ou Sarkozy, c'est selon).

    Donc, un journal qui dure 10 minutes, ce n'est pas Guerre et Paix. Mais au moment où il est fait, c'est la chose la plus importante au monde pour le Rédac chef qui le signe ! Au nom de cette importance il fait régner un stress pas possible en régie, il saute partout, gueule sur l'opérateur synthé car le DEKO a planté en gros 10 minutes avant l'antenne et que du coup "son" banc titre est en péril. Le drame. Finalement tout s'est très bien passé, dans le sens que le JT a bien été fait à l'heure et dans les temps. Mais que d'énervement.

    La semaine dernière, le carrefour de la rue Faidherbe avec le Fbg St Antoine était bloqué pour le tournage d'une scène du prochain film de Chéreau. Romain Duris positionné devant le Crédit Mutuel devait assister à un accident : une moto renversait un piéton sur le passage clouté. Toute l'équipe était en place, figurants, cascadeur, acteurs, éclairage, preneurs de son, caméras etc, dans le froid depuis 19 heures. Ils ont terminé leur travail vers 4 heures du matin. Dans le calme et la meilleure organisation possibles. Chacun était à sa place. Malgré le froid, la faim, la fatigue, car c'était un des derniers jours d'un tournage difficile qui s'est terminé aujourd'hui. Chéreau attentif et poli avec tout le monde.

    Et bien j'aimerai que nos Rédac chefs prennent la peine d'aller faire des stages de patience dans ce genre d'environnement. Disons, que même en télé, nous faisons tous partie d'une équipe. C'est un des charmes de ce métier. Chaque poste participe à la réalisation d'une émission quelle que soit sa durée ou son importance. Chacun a son rôle à jouer. Chacun est à sa place.

    Le Rédac chef devrait apprendre à rester à sa place.

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