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Loisirs - Page 4

  • Le Salon du Bourget - suite

    Comme je le disais précédemment, au Bourget il est possible de voir des avions de toutes sortes, au sol et évoluant dans les airs.

    Les industriels y exposent leurs modèles en espérant remplir leurs carnets de commande. C'est ainsi que j'ai vu décoller le nouveau A 350 d'Airbus, surnommé "hushliner" car il est très silencieux.

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    L'énorme avion, peint en deux tons de gris et blanc s’élevait gracieusement dans les airs et effectuait des manœuvres délicates devant un parterre de passionnés captivés. Ensuite nous avons vu un énorme transporteur militaire propulsé par 4 hélices. Il démarre très fort, avec un décollage à presque 40°, et ensuite effectue des virages en épingle, et pour finir, après avoir atterri et inversé le sens de ses hélices, il effectue une marche arrière, ce qui sur des terrains de conflits peut s'avérer très utile, souligne le speaker ! Nous avons droit à deux commentaires, un en français et ensuite un en anglais. Comme dans un concours hippique, la foule applaudit très poliment à la fin de chaque exhibition, chose complètement absurde car les pilotes ne peuvent certainement pas entendre ces appréciations ! Au moment du décollage du Rafale je fais mine de ne pas vouloir m'y intéresser, j'en ai plus que marre d'en entendre parler ! Par ces temps troublés, nous avons réussi à en vendre un certain nombre. La récupération par le pouvoir politique de cette vente m'agaçait au plus haut point et par principe, je ne voulais donc pas regarder l'avion de chasse en vol. Mais le vrombissement assourdissant des réacteurs s'est avéré irrésistible. Malgré moi, tel St Augustin qui fermait les yeux au cirque et les a ouverts, je me suis arrêtée et j'ai regardé le petit triangle effectuer des tonneaux, monter en chandelle, bref, montrer quelle arme de guerre terriblement efficace il est... Je constate que les aviateurs américains qui se trouvaient juste derrière moi ont suivi en connaisseurs le vol, de larges sourires sur leur visage. Je vois sur leur treillis la devise de leur régiment qui est très étonnante car elle est en français "Toujours prêts", c'est la même que les guides et scouts du monde entier...

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    Avant de repartir vers nos navettes RATP, nous passons devant un étonnant petit appareil qui semble être fabriqué avec des bouts d'autres avions, un cockpit d'hélicoptère, un seul réacteur qui semble venir d'un avion de ligne. Il ne ressemble à aucun autre avion connu, et comme je m'écrie d'étonnement un des ingénieurs nous fait la visite guidée très heureux de voir que je trouvais son avion "unique" et pas "very unique" ce qui ne veut strictement rien dire. Il m'a fait monter à l'intérieur et j'ai pu ainsi constater que la visibilité est excellente. Nous sommes repartis avec la carte de visite de cet appareil qui n'existe pour l'instant qu'en 22 exemplaires dans le monde.

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    Le propriétaire du brevet habite au fin fond du sud de l'Angleterre, dans le Wiltshire. Son entreprise est domiciliée dans sa ferme (so British) où il élève des Angus noires. Il y a deux ans un incendie a dévasté complètement sa grange comme j'ai pu le découvrir sur le net. En 1985, un incendie avait déjà détruit 10 appareils dans son usine. Et un dramatique accident la même année d'un appareil qui avait été acheté par la police du Hampshire, tuant le pilote et le passager, a donné un coup fatal à son entreprise.

    Son invention a été achetée par un autre fabriquant qui l'a développée avec succès jusqu'au moment où l'armée britannique n'ayant finalement pas acheté l'appareil, il a laissé tomber. En 2007, M. John Edgley peut finalement racheter son appareil et avec trois anciens collègues en reprend la fabrication. En 2008 le nouveau appareil est présenté avec succès. En attendant de le vendre, de quoi vit Monsieur Edgley je me demande !

    C'est probablement lui qui se trouvait au Bourget où il espérait trouver avec son collègue Fin Colson - qui m'a fait grimper dans le cockpit - des financiers. Je me rend compte a posteriori de la chance inouïe que j'ai eu de poser mes fesses sur le fauteuil en cuir ultra confortable de cet appareil si étonnant !

    Au Bourget on trouve de tout, d'un côté l'énorme stand d'Israël avec le célèbre Iron Dome financé par les Etats-Unis, et les Américains avec leurs Boeing aux couleurs d'Air China. Mais il y a aussi la place pour un M. Edgley avec son tout petit Optica. L'esprit des frères Voisins est toujours là !

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  • Salon du Bourget

    Troisième visite du salon du Bourget... Les deux premières fois j'y suis allée pour faire plaisir à mon filleul qui voulait depuis ses 12 ans devenir pilote d'avion. Il a failli réussir, mais hélas le concours de l'école de pilotage de Toulouse est monstrueusement sélectif. Il a échoué de peu à la 2ème épreuve. Mais il a intégré une école d'ingénieur où il s'épanouit.

    Spontanément je ne serais jamais allée au Salon du Bourget, si ce n'est que mon cher frère qui travaille pour l'industrie spatiale me procure à chaque fois des invitations pour les journées professionnelles.

    Cette fois-ci la visite était tout à fait autre puisque j'étais accompagnée d'un homme poétique et la tête dans les nuages qui gardait un souvenir vague et apocalyptique de ce salon. Il y était allé avec un ami il y a plus de 15 ans et se rappelait surtout de la foule, des embouteillages monstres pour en repartir et finalement très peu des avions. Or si on va au Bourget c'est surtout pour y voir des avions, de près sur le sol et surtout en l'air, y faire des choses qu'ils ne font pas d'habitude.

    Tout commence assez mal vu qu'au moment de descendre l'escalier qui nous mène à la voie 43 du RER B à la Gare du Nord je me rend compte que j'ai oublié les billets électroniques à la maison... Pas de crise de nerfs, je suis accompagnée d'un être doué d'une infinie patience. Après un bref aller-retour nous voici repartis ! Je signale au passage que le café Segafredo à la hauteur des voies 41-43, sous un aspect triste et mal éclairé propose d'excellents gâteaux à l'ananas (et banane coco) faits maisons. Une part coûte 2 euros et est de taille plus que raisonnable, un peu comme les parts de gâteau de votre grand-mère !

    Descendus du RER, le ciel est gris mais pas de signes de pluie... Nous nous engouffrons dans les navettes RATP. Je suis passablement agacée par un cadre trentenaire espagnol qui fait profiter tout le bus de sa conversation. Descente et passage de sécurité avec une file pour les hommes et une pour les femmes. Il y a 80% de visiteurs hommes, les femmes passent très vite le check-in... Un jour, peut-être, le ratio changera ?

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    Le but de la sortie est aussi culturel, il s'agit non seulement de voir de gros avions mais aussi le musée. Donc après avoir un peu tourné sur le tarmac et s'être perdus dans les énormes hangars où pour ma part je fais des comparaisons ethnographiques sur le fleurissement des différents stands : les russes ont quelques sobres (et laids) guzmanias en pot, un avionneur britannique a placé des phalaenopsis un peu partout, et sur le stand de la région Aquitaine il y a foule, normal on y mange et on y boit - nous allons payer le prix exorbitant de 4 euros par personne pour avoir le droit de monter à bord de l'ancien Boeing 747... Le cockpit nous parait bien étroit et la visibilité très réduite.

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    A l'entrée une toute petite dame (de la taille d'un nain de Blanche neige) habillée en tenue bleu et rouge sécurité incendie surveille notre montée. A la sortie une espèce de paysanne aux joues bien rouges et ridée comme une pomme, habillée en combinaison de pilote d'un bleu clair très délavé nous dit gentiment au revoir avec un grand sourire. Mais d'où viennent ces personnes ?

    Le musée est situé dans les hangars de l'aéroport (on a tendance à oublier que Le Bourget est un aérodrome.) Je voulais voir la partie consacrée aux débuts de l'aviation. Une salle très belle regroupe tout ce qui concerne les ballons aérostatiques et l'aventure de Nadar. Hélas, une partie des vitrines est éteinte, les spots éclairent un mur et pas l'étiquette explicative. Je suis consternée alors que les objets et tableaux exposés sont très beaux et qu'on les distingue à peine dans l'obscurité !

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    Nous continuons vers l'atelier des Frères Voisin. Ici un bel effort de mis en scène a été fait mais tout semble un peu à l'abandon. Un film fort intéressant montrant les premiers vols est projeté dans une grange mais on le voit mal car deux carrés blancs (les fenêtres éclairées) se dessinent sur la surface de projection ! La pensée de ces deux frères qui collaborent ensemble, Charles (né en 1880) qui meurt en 1912 dans un accident de voiture et son frère Gabriel (1882) qui lui survivra jusqu'en 1973, me touche. Je pense à tous ces frères qui ont été novateurs, les frères Wright, les frères Lumière...

    Face à la richesse de la matière exposée nous sommes un peu tristes de l'état un peu vieillot des salles d'exposition. Or il y a tellement d'histoires passionnantes à raconter, il y a vraiment matière à faire des expositions pendant des années ! J'en retiens une parmi d'autres, celle de Jean-Marie Le Bris, un Breton génial qui fit fabriquer une barque avec des ailes et qui en se faisant tirer par une charrette à cheval réussi à s'élever dans les airs dans les années 1850 sur la plage de Trefeuntec près de Plonévez-Porzay !

    http://aerostories.free.fr/precurseurs/lebris/

    Personne n'est capable de dire le jour où il tenta l'expérience ! Des passionnés ont repris le brevet déposé en 1857 par Le Bris et ont reconstruit la barque ailée avec le concours de six élèves ingénieurs de l'Ecole du bois de Nantes et des élèves du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec. Le modèle est exposé au Musée.

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    Rien que pour ça, et pour plein d'autres choses il faut aller au Musée...

     

     

     

     

  • Promenades dans le Châtillonnais n°3 - Cunfin

    Au fur et à mesure des marches dans les forêts avoisinantes, il m'est venu le goût de comprendre un peu plus précisément où je me trouvais. J'ai donc acheté les cartes IGNs du pays. C'est en regardant une de ces cartes que j'ai eu la curiosité d'aller chercher la Chapelle Ste Anne à Cunfin, qui se trouve - pour être exacts - dans l'Aube, donc pas vraiment en Côte d'or, mais il s'agit d'une poignée de kilomètres.

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    En regardant la carte, je n'avais aucune idée que j'allais tomber sur ce charmant ermitage, un édifice d'une simplicité minérale, avec un porche en bois et un toit en ardoise. L'inventaire du Ministère de la culture nous apprend que la "chapelle primitive fut élevée à la même époque que la fondation d'un prieuré par Simon de Valois, comte de Bar-sur-Aube en 1076, qui, dit la chronique, se fit charbonnier en ces lieux et bâtit une cellule avec un oratoire qu'il dédia à sainte Anne. Au nord de la chapelle était adossé un ermitage, sorte de grotte où un ermite s'était établi pour la garder. Sainte-Anne avait encore un ermite en 1738."

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    L'Édifice actuel fut construit en 1836 par les propriétaires du domaine, Thérèse Delaunay et Nicolas Bellot, et consacré le 27 juillet 1837. Comme cela peut se lire sur l'inscription sous le porche.DSCF6633.JPG

    La souche du chêne qui vit St Bernard est là, à l'intérieur. Son passage est attesté et relaté dans la thèse de sciences sociales de Claude Paris : " Déclin d'une commune française - Cunfin en Champagne " (Paris X - 1985,86).

    "On ne peut donc pas passer sous silence l'importance de cet arbre dans la vie historique de la communauté car il y est intimement lié.

    Ainsi, près de l'ancienne chapelle de Sainte-Anne, on pouvait voir un chêne qui jouissait d'une grande célébrité dans toute la contrée en devenant l'objet d'une sorte de respect populaire. Planté en l'année 1070, sous la première dynastie des comtes de Champagne, ce chêne(1) a vu sous son ombrage Saint-Bernard lors de son passage car il n'y avait pas d'autre voie à suivre pour rejoindre Clairvaux que celle qui passe près de celui-ci. Cet arbre, Monsieur Lapérouse, dans son histoire de Châtillon, le nomme "Le chêne de Saint-Bernard". Il aura, sans nul doute, abrité aussi à la fin du XIème siècle, Pierre l'Ermite (2) revenant de la Palestine. Il est également probable que des bataillons de croisés, en partant pour la terre sainte, se reposèrent à ses pieds. En effet, les mouvements de troupes étaient devenus fort nombreux à cette époque car les Champenois n'ayant pas pris part à la première croisade, se rattrapèrent sous l'exhortation de ce moine et participèrent en grand nombre à la seconde (d'ailleurs, un comte de Champagne, Henri II, deviendra lors de la troisième croisade, Roi de Jérusalem)."

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    On peut à droite de la chapelle parcourir un sentier qui traverse un bois et ensuite longe une grande prairie, jusqu'à un autre sentier qui vous amène direct à une ferme cistercienne. Promenade que nous nous sommes promis de faire une prochaine fois.