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vie de bureau - Page 19

  • Les états d'âmes

    A force de traiter de sujets graves tous les jours - et aujourd'hui c'est particulièrement dur avec ce massacre dans un lycée professionnel en Allemagne - notre attitude au travail est plutôt légère, voire même potache. C'est une soupape de sécurité, certainement. D'ailleurs, heureusement qu'il y a un peu de légèreté et d'esprit potache sinon nous n'arriverions pas indemnes (ou sans avoir frappé quelqu'un) à la fin de la journée. Sauf que ce comportement de sauvegarde mentale pousse également à des habitudes alimentaires infantiles finalement assez mauvaises pour la santé : c'est à dire qu'après un direct assez pénible - légers problèmes de calage de duplex, stress inutile, confusion totale pour un résultat finalement passable - j'ai pour ma part tendance à me précipiter sur le distributeur et m'acheter un Kit Kat ou tout autre cochonnerie du même acabit.

    Au fait, il faut apprendre à intérioriser nos émotions pour mieux les analyser ensuite. C'est ce qu'explique sur toutes les chaînes en ce moment même, un psychiatre qui officie à Sainte Anne et qui vient d'écrire un livre sur les états d'âmes.

    A l'entendre, si je pratiquai plus la méditation je mangerai moins de Kit Kat et en plus je serais plus agréable avec mes collègues de travail.

    On peut remplacer le Kit Kat par du Bordeaux blanc ou un demi de bière voire même un Picon pour certains, c'est selon.

    Je dirais que c'est une autre des conséquences de l'effet kleenex de notre profession que j'évoquais hier. Dès que nous avons terminé notre direct de 10 ou 20 minutes, nous passons immédiatement à autre chose. Or, je pense qu'il serait bon, voire même utile, si ce n'est nécessaire, je ne dirai pas vital, que l'on prenne le temps de réfléchir, de s'attarder cinq-dix minutes sur ce qui s'est passé. Méditer, intérioriser, maîtriser nos états d'âmes. Dans le fond, aller mieux !

    Continuons donc à pratiquer l'esprit potache, la légèreté mais posons-nous. En effet nous nous amusons déjà tous les jours dans l'open space, nous pourrions donc aussi en profiter pour aller mieux !

    Comme d'habitude, le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

    PS : je vois qu'Odile Jacob, l'éditeur de M. Christophe André a choisi une illustration de Gerda Müller, tirée d'un album du Père Castor. Pourquoi ressortir ce vieil album racontant l'histoire d'une petite fille qui devient amie avec un loup qui du coup pour ne pas lui faire de la peine devient végétarien ? Tout ça pour exprimer la méditation ? La fin de l’histoire de Marlaguette c’est qu’elle se rend compte que le loup est très malheureux quand il ne peut pas manger de viande et donc elle lui rend sa liberté.


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  • Quand le rédac chef se prend pour Spielberg ou Chereau, c'est selon

    Nous l'avons compris, nous travaillons dans le quotidien. Notre travail s'apparente un peu au kleenex. Il n'est permanent que dans sa répétition quasi immuable, jour après jour, mois après mois, année après année (si Dieu nous prête vie, ou Sarkozy, c'est selon).

    Donc, un journal qui dure 10 minutes, ce n'est pas Guerre et Paix. Mais au moment où il est fait, c'est la chose la plus importante au monde pour le Rédac chef qui le signe ! Au nom de cette importance il fait régner un stress pas possible en régie, il saute partout, gueule sur l'opérateur synthé car le DEKO a planté en gros 10 minutes avant l'antenne et que du coup "son" banc titre est en péril. Le drame. Finalement tout s'est très bien passé, dans le sens que le JT a bien été fait à l'heure et dans les temps. Mais que d'énervement.

    La semaine dernière, le carrefour de la rue Faidherbe avec le Fbg St Antoine était bloqué pour le tournage d'une scène du prochain film de Chéreau. Romain Duris positionné devant le Crédit Mutuel devait assister à un accident : une moto renversait un piéton sur le passage clouté. Toute l'équipe était en place, figurants, cascadeur, acteurs, éclairage, preneurs de son, caméras etc, dans le froid depuis 19 heures. Ils ont terminé leur travail vers 4 heures du matin. Dans le calme et la meilleure organisation possibles. Chacun était à sa place. Malgré le froid, la faim, la fatigue, car c'était un des derniers jours d'un tournage difficile qui s'est terminé aujourd'hui. Chéreau attentif et poli avec tout le monde.

    Et bien j'aimerai que nos Rédac chefs prennent la peine d'aller faire des stages de patience dans ce genre d'environnement. Disons, que même en télé, nous faisons tous partie d'une équipe. C'est un des charmes de ce métier. Chaque poste participe à la réalisation d'une émission quelle que soit sa durée ou son importance. Chacun a son rôle à jouer. Chacun est à sa place.

    Le Rédac chef devrait apprendre à rester à sa place.

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  • J'éteins la lumière en partant

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    Dans notre chronique du quotidien (ce qui est un peu une redondance, mais bon, nous savons que nous n'écrivons pas ici une chanson de geste), nous abordons aujourd'hui ce qui est un peu la suite du vivre ensemble dans un open space qui est occupé 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365, c'est à dire, penser à la personne qui va s'asseoir après nous à ce qui a été pendant 7, 8 ou 11 heures notre poste de travail. Je résumerai ce comportement par la phrase : "j'éteins la lumière en partant".

    Quelle que soit l'heure à laquelle nous arrivons à notre bureau, nous savons que quelqu'un d'autre était assis là à "notre" place. Parfois, nous arrivons plus ou moins de bonne humeur et remplis d'entrain, et rien que la vue de notre bureau nous serre le cœur.

    Dans d'autres cas, la vue de notre poste de travail ne provoque pas ce mouvement d'humeur bien compréhensible car nous avons été précédés par un collègue dont la maman ou le papa a été un peu plus sévère, ou qui lui a transmis un sens d'autrui plus développé. Ce collègue jette les vieux papiers, le gobelet dans lequel il ou elle a bu, le papier gras de son sandwich, le journal etc. Il vous laisse un poste de travail nickel.

    D'autres laissent tout en plan. Ce qui fait que quelle que soit l'heure ou le jour où nous arrivons dans l'open space, nous trouvons des lampes allumées, voire même des télés, des piles de journaux un peu partout ce qui donne l'impression assez surréaliste que l'endroit où nous passons tout de même 80% de notre temps est toujours sale.

    Autre constatation, la livraison des quotidiens est bien amoindrie si nous avons le malheur de travailler l'après-midi ou le soir.

    Le phénomène de disparition des Libé à partir de 14h30 est assez préoccupant.

    Si je préconise à toute personne un peu responsable, d'acheter son propre "Canard enchaîné" - à 1,20 € l'exemplaire, on n'est pas ruiné - car il n'y en a que 3 pour la Rédaction entière, je pense qu'on peut aussi laisser quelques Libé aux collègues qui arrivent le soir. Une fois qu'on l'a lu sur son temps de travail, il n'est pas obligatoire de l'emmener avec soi dans le métro.

    De la même façon, il est tout à fait agréable, quand nous arrivons le matin ou en début d'après-midi de trouver nos quotidiens, rangés en piles impeccables et a contrario, il est fort déprimant de voir en quel état ces piles sont réduites par certains. Il n'est pas nécessaire de laisser son Monde ou son Figaro ouvert une fois que nous l'avons feuilleté. Nous le replions et le remettons sur sa pile. Ca tombe sous le sens. Le sens du bien vivre ensemble. Pensons à la personne qui a fait les piles.

    Je souhaiterai que nous soyons plus nombreux à faire partie du club de "j'éteins la lumière en partant". Toutes ces personnes qui nettoient après elles, qui probablement ne collaient pas leur chewing-gum en dessous de leur bureau au collège ce qui ne voulait pas dire qu'elles étaient tristes ou ennuyeuses, des personnes qui savent vivre, tout simplement.

    Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.