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vie de bureau - Page 16

  • Je ne suis pas Zorro, ou la mafia au quotidien.

    Il n'y a pas de petits profits, ou comment la mafia est finalement si ordinaire.

    Un de mes supérieurs hiérarchiques passe me voir, se place à côté de moi et me demande de vérifier que nous avons bien noté la prestation d'un collaborateur extérieur afin qu'il soit rémunéré. ll ne me lâche pas tant que je n'ai pas noté devant lui ladite prestation extérieure dans le fichier excel ad hoc.

    C'est mon rôle de noter ce genre de prestation pour qu'en suite ces personnes soient payées par notre service du personnel. Je note donc puisque c'est mon chef qui me dit de le faire. Puis, j'ai une deuxième pensée comme disent les Anglais, "an after thought". Ce jour là j'étais présente, mon collègue chargé de production aussi, ce n'était pas mon chef qui était en fonction, mais une autre personne. Et nous n'avons jamais fait travailler ce collaborateur, ce jour là, à l'heure qu'il m'indique... Du coup je vérifie les deux autres prestations notées dans le dit fichier. Cette personne n'a pas travaillé ces jours-là pour nous, je peux le démontrer.

    Alors pourquoi me demande-t-il de le faire ? Super. Cela fait du 600 euros net, comme ça, aux frais de la boîte. Entre-nous, cette personne est également salariée ailleurs.

    C'est gênant. C'est injuste. C'est malhonnête. Mais je ne suis pas Zorro.affiche_Zorro_1957_1.jpg

    Je m'en sors en faisant un mail écrit ou je joue l'ingénue. Je ne comprends pas, ce jour là je travaillais, mon collègue qui note les moyens techniques aussi, donc je sais que cette personne n'a pas fait de collaboration avec nous, peut-être se trompe-t-elle ? Est-ce qu'il pourrait vérifier directement avec elle ? J'attends et je me tiens tranquille. Très tranquille.

    Je me pose plusieurs questions :

    1) Combien de fois a-t-il déjà fait ce manège avec d'autres moins "fûtées" que moi ? Depuis combien de temps ça dure ? Le fait-il avec d'autres prestations ?

    2) Pourquoi le fait-il ? Quelle est sa motivation ?

    3) Pourquoi les collaborateurs extérieurs qui bénéficient de ce genre de "largesses" acceptent ?

    Moi je pense très simplement et brutalement que l'on commence par prendre les taxis de la boîte en dehors des heures auxquelles on y a droit et qu'en suite ça se termine par des délits d'initiés.

    Peut-être que j'y vais un peu fort. Moi-même ne piquai-je pas des enveloppes ou une ramette de papier de temps en temps ? N'ai je pas fait quelques photocopies ? Mais ce n'est pas du même ordre.

    Enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez. Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

  • La grippe A H1N1

    Hier matin nous avons eu la bonne surprise de voir toutes les portes de l'immeuble grandes ouvertes, les portes palières et les portes coupe-feu des escaliers. Devant les trois ascensceurs des affichettes nous indiquent le quel prendre en fonction de l'étage auquel nous allons, car, ô drame, il y a un cas de grippe A dans une des sociétés abritées par notre immeuble ! Donc les collaborateurs de la société A sont sommés de prendre l'ascensceur de gauche, les autres celui de droite.

    Evidemment, vers onze heures, quelqu'un s'était déjà amusé à intervertir les affichettes dans les étages et la mesure n'avait plus beaucoup de sens.

    Mardi, une de nos collègues enceinte avait été priée de rester chez elle, elle était en congé de toutes façons à partir d'aujourd'hui ! Ce qui est comique c'est que dans la société A, celle qui est "contaminée", ils ont aussi une femme enceinte mais elle continue de venir travailler.

    Nous avons reçu une note de 6 pages nous rappelant les consignes d'hygiène. Tout le monde rigole car nous ne devons plus nous serrer la main ni nous faire la bise. Moi qui suis légèrement obsessionnelle sur la propreté car je travaille dans l'openspace qui est occupé 24h/24h, 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365 par des équipes tournantes, suis absolument ravie d'avoir finalement récupéré un bidon de lingettes qui me permet à chaque prise de service de nettoyer - at last - mon poste de travail.

    Nous ne savons pas si prendre au serieux ou pas cette pandémie. ce n'est pas la peste tout de même ! Mais c'est que là que je constate que le Français est fondamentalement indiscipliné. En Angleterre, je suis sûre qu'on ne plaisante pas avec les consignes pour la collectivité.

     

     

  • Et pan dans ta gueule

    Encore un exemple de comment les relations de travail sont vraiment bizarres dans ce métier.

    Voilà, notre journaliste est à Alger. Elle nous envoit de bons sujets. Tout le monde l'a félicitée. Bref. Ca se passe bien. Elle fait quand même le plus beau métier du monde, elle est en reportage à l'étranger. Et bien elle vient juste d'appeler le chargé de production en l'engueulant car le duplex ne se fait pas à l'extérieur mais en studio, devant un fond vert. Et elle lui raccroche au nez. Nous sommes tous désolés pour lui. Lui-même reconnaît qu'il a peut-être fait une erreur. Elle ne lui a même pas laissé le temps de s'expliquer. Elle rappelle aussi sec la chargée d'édition pour lui dire combien elle est furieuse et qu'elle vient de raccrocher au nez de son collègue. Sainte carte presse priez pour nous!

    J'essaye de comprendre sa réaction. C'est quelqu'un de plutôt gentil. Mais là elle est sous pression, elle doit être stressée. D'où son comportement avec son collègue qui encore une fois a fait office de fusible. Je ne trouve pas ça juste. C'est un peu trop facile de réagir comme cela. Evidemment, nous allons passer à autre chose et demain est un autre jour, mais c'est tout de même un peu violent. C'est qui la star ici ?

    Or aujourd'hui est une journée chargée avec les obsèques de Michael Jackson. Evidemment le chargé de production a du gérer pas mal de trucs. Par contre le correspondant de France 2 à Los Angeles est comme à son habitude toujours charmant. Réveillé à 6 heures du matin, il a gardé sa bonne humeur qui devait quand même être pas mal entamée. C'est le métier qui veut ça.

    Voilà. Nous exerçons des metiers pas faciles, mais si on ne peut pas le faire alors on ne le fait pas.