Depuis quelques temps je suis affectée par cette maladie que j'avais un peu oubliée, cette mélancolie qui vous étreint au moment d'aller se coucher une veille de lundi.
Après m'être endormie vers 3 heures du matin, finalement débarassée des motifs de déprime, je suis réveillée par mon réveil lumineux. Je garde les yeux fermés cependant. Mais le téléphone sonne. Oussama Ben Laden est mort me dit mon collègue, et si je peux arriver à 7 heures.
Je suis bien réveillée.
Je me lave vaguement, j'appelle un taxi, je m'habille vaguement. Je suis dans la rue à 6h35, j'arrive en régie de production en plein boom à 6h52. Je libère mon camarade qui a travaillé la nuit et nous sommes partis pour une heure de spéciale.
J'apprendrai plus tard que notre expert du monde arabe lui aussi s'était couché très tard après avoir fêté la réussite de son fils à son concours d'entrée des Beaux-Arts.
Moi au moins, je n'avais bu ni vin, ni digestif.
La journée va se dérouler normalement après un flash à 9 heures, un autre à 10 heures, ensuite le JT de 11 heures. C'est pour mes camarades du - 1 que ça se corse. Ils vont enchaîner avec l'enregistrement de notre émission hebdomadaire de football juste après notre JT de 11 heures et ensuite un invité très politique (la ministre suisse de l'énergie) à 13 heures (qui bien sûr est arrivée à 13h30). Ensuite la vie redevient normale (j'espère) avec notre habituel JT à 14 heures. Je ne veux pas savoir ce qui se passera cet après-midi.
Par contre, en ce qui concerne les conséquences mondiales de cet événement, je n'ose même les imaginer. Les télévisions américaines nous montrent en boucle des images de leurs concitoyens mainfestant leur joie. Sur les pages facebook on peut lire des messages du style "on a fini par t'avoir salaud". Je sais qu'ils ont été traumatisés par les attentats du 11 septembre 2001, mais j'ai du mal à comprendre. Est-ce de cette façon que la haine s'enracine ?
La journée va être longue.
Ci-contre, affiche de propagande britannique de la 2me Guerre Mondiale, conçue en 1939 pour une éventuelle invasion allemande qui n'a jamais eu lieu et qui n'a donc jamais servi. Aujourd'hui déclinée sur divers supports à cause de son graphisme (mugs, affiches, tapis de souris etc.).