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  • Nostalgie ...

    DSC_0069.JPGCe qui est tout de même extraordinaire dans l'open space c'est qu'on y est comme chez soi.

    Je peux très bien arriver complètement dans le coltard à 8 heures (et encore, d'autres arrivent bien plus tôt , 7 heures voire 5h30 ), je peux me faire un thé, aller acheter du sucre au Franprix de la rue Gounod (qui ouvre à 8h30), m'installer à "mon" bureau et boire du thé en mangeant des madeleines tout en lisant un quotidien.

    Il ne manque plus que la terrasse et le soleil et ce seraient les vacances !

    A ce propos, rue Cognac-Jay, nous avions ça. La cantine avec sa terrasse au 8ème étage avec vue sur la verrière du grand Palais et la tour Eiffel. Nous pouvions y accéder par un monte-charge extraordinaire quand l'espace restauration n'était pas encore ouvert.

    Il y avait des chaises en plastique, des tables, également en plastique. On pouvait tranquillement boire un café en clignant des yeux au soleil avant de redescendre pour vraiment commencer à travailler.

    Je me sens nostalgique ce matin. Est-ce ce froid piquant, malgré la saison printanière?

    Je me mets à regretter les sublimes croissants de Secco ex-Poujauran. Les petits élèves du conservatoire du VIIe que l'on croisait rue St Dominique. La vieille américaine qui promenait son caniche gris parfaitement coiffé vers dix heure trente du soir. Quant on ne croisait pas quelques célébrités qui n'en sont plus, Anthony Delon, par exemple.

    L'open space de Cognac-Jay était plus intime.

  • Qu'est ce qu'on mange ce soir ?

    poulet.gifEntre 19h30 et 20h si vous traversez l'open space vous êtes accueilli à plein nez par des effluves les plus variées. En un mot : ça ne sent pas la rose.

    En fonction du jour c'est sushi ou Picard.

    C'est sûr, un plat est à proscrire pour le bon vivre ensemble : la coquille Saint Jacques (ou les fettucine 4 fromages, ou le curry d'agneau). Grosso modo, tout plat à base de poisson est interdit de séjour afin de préserver la paix des ménages. Ou tout simplement par respect pour nos collègues de travail.

    Ce qui est du plus mauvais goût, c'est d'appliquer la politique du "après moi le déluge" au micro-onde. C'est à dire laisser la porte de la tisanière ouverte - oui rappelez-vous, c'est ainsi que se nomme ce petit espace qui, il y a quelques années, abritait un évier en état de fonctionnement, une machine à café, une table, 3 chaises, un frigidaire, une bouilloire et le micro-onde.

    De même qu'on ne laisse pas la porte du micro-onde ouverte une fois après avoir réchauffé son plat qui pue. Et on laisse la fenêtre ouverte par exemple. Et nous passons un coup d'éponge sur le plateau en verre car Maman n'est pas là pour nettoyer derrière nous.

    Par ailleurs, en fonction du temps de chauffage de notre plat, on pense à prendre son tour. Genre si vous avez pris du poulet masala de chez Picard qui a besoin de 6 à 7 minutes à 900 watts, ce serait cool de laisser la place aux canneloni Fleury Michon qui n'ont besoin que de 2 minutes.

    Il est aussi du plus mauvais goût de s'exclamer à haute voix : c'est qui qui mange ce truc pourri qui pue ? Non. On s'approche discrètement pour connaître les menus des uns et des autres et ensuite, on fait gentiment remarquer à la personne qu'elle peut changer ses habitudes alimentaires.

    Voilà. Il est clair, l'idéal serait de pouvoir aller manger dans un espace ad hoc, mais la vie dans l'open space ne le permet pas.

    Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.

  • Pierre et Paul

    Pierre et Paul.jpgL'open space - comme son nom l'indique - est un espace ouvert.

    Je ne peux enrichir le texte, mais imaginez ce mot souligné : ouvert, avec tout ce que cela comporte. C'est pour cette raison que toutes mes réflexions portent sur le vivre ensemble, car nécessairement, dans un espace ouvert on est vraiment confronté aux autres.

    Comme nous vivons en société, pour que l'espace ouvert ne soit pas synonyme de jungle, ou de savane (qui sont d'autres bons exemples de grands espaces), nous avons des règles non écrites de savoir-vivre. Hier nous avons eu un parfait exemple du vivre ensemble dans l'open space - je devrais dire un exemple de disfonctionnement du vivre ensemble: une réunion!

    Malgré que nous soyons en présence d'une assemblée d'adultes, l'espace ouvert s'est transformé en foire d'empoigne où les propos les plus divers ont été vigoureusement soutenus par les uns contre les autres.

    L'effet a peut-être été libératoire, c'est agréable de vider son sac de temps en temps, mais pour quel résultat on peut se le demander ! Ce qui aurait pu être une mini assemblée de l'ONU - sans interprètes (ce qui normalement facilite la communication) a vite viré à la cour de récré.

    Dans mon souvenir, même dans la cour de récré il y avait des règles. On savait que telle bande, il ne fallait pas l'emmerder, qu'il y avait le groupe qui jouait à l'élastique qui jamais n'aurait joué à chat souris fromage. Il y avait ceux qui lançaient des cailloux, ceux qui jouaient aux billes. Bref. "Passez pon pon le carillon les portes sont ouvertes..."

    Et bien hier on a parlé des clans. De la bande de Paul et de celle de Pierre. De qui fait quoi et surtout de qui ne fait pas quoi. Bien sûr, des sujets importants ont été évoqués, quelle ligne éditoriale en général pour la rédaction, si on pouvait évaluer le travail, comment coordonner les reportages et surtout - grand sujet de discorde - qui part ou ne part pas en reportage. Mais à mon souvenir il n'y a pas eu de réponses claires.

    Comme dans l'open space on se croise entre personnes qui travaillent le jour et personnes qui travaillent la nuit, personnes qui travaillent en semaine et personnes qui travaillent le week-end, pigistes et permanents, filles et garçons, etc etc, le dialogue n'est pas simple bien que nous parlions tous la même langue.

    C'est là où la réunion m'a rappelé l'ONU. On se croyait un peu au moment du Kosovo, pas de dialogue possible entre albanais, monténégrins, serbes et croates.

    Je ne tenterai pas une explication interculturelle sur la francophonie sur les incompréhensions entre belges, suisses, français et algériens. Mais ce serait un bon sujet de discussion.

    Ma question est : qui est Ban Ki Moon dans l'open space ?

    Dans la vie professionnelle, le vivre ensemble est structuré par un organigramme. Bien des sociologues l'ont déjà mieux dit avant moi, il y a les organisations officielles et celles qui font vraiment fonctionner la vie de bureau. Elles ne sont pas forcément les mêmes. Et le sujet de la réunion d’hier était : l'organigramme ! Ce qui est tout à fait ironique, car malgré la discussion à bâtons rompus, la question de l'organisation du travail n'a pas avancé d'un iota.

    Finalement, il faudrait se fier à l'instinct des habitants de l'open space et ne pas se préoccuper des règles écrites de la vie professionnelle.

    Chassez le naturel, il reviendra au galop. Les règles non écrites de la cour de récrée s'installeront d'elles même et tout marchera finalement plutôt bien.

    Il y aura, sans la nommer, la bande à Paul et la bande à Pierre. Il y aura ceux qui fument en cachette dans les cabinets et ceux qui traînent en haut des escaliers. Ceux qui joueront aux billes avec Xavier et ceux qui restent tous seuls dans leur coin comme Patrick.

    Jusqu'au moment où le conseiller d'éducation s'énervera et tapera du poing sur la table. Un avertissement pour tout le monde.

    Le débat est ouvert, les suggestions bienvenues.