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Art - Page 14

  • Journées du Patrimoine, épisode 2

    Dimanche, je me dirige vers le 10ème arrondissement. Je parcours la rue d'Hauteville, qui malgré le soleil est plutôt sinistre. La visite est payante, mais tant pis, cet hôtel de Bourrienne me paraissait très intéressant.

    03 Mme la Propriétaire.jpgLa facade n'est pas géniale, c'est l'intérieur qui est extraordinaire, mais aucune photo n'est autorisée par la propriétaire des lieux qui nous accueille à l'entrée (c'est elle que vous entrevoyez assise, d'ailleurs elle m'a disputée parce que je prenais des photos de la façade!) Je ne suis pas déçue de la visite car il s'agit d'un hôtel directoire dont le décor est resté tel quel. La maison est habitée et les propriétaires bien qu'aisés (un belle Citroën est garée dans la cour) ne me paraissent pas vraiment avoir les moyens d'entretenir un tel bâtiment. Tout me parait un peu vieux et nécessitant d'un bon nettoyage, d'une nouvelle installation électrique, voire de nouveaux rideaux... En faisant un petit tour sur internet j'apprends cependant que l'on peut louer la maison pour des réceptions et des coktails ! Mais je suppose que ce ne doit pas arriver trop souvent vu l'état et donc les 9 euros du billet ne seront pas de trop. Le clou de la visite : une salle de bain en marbre, très rare exemple d'une salle de bain de cete époque. M. de Bourrienne était fournisseur de l'armée napoléonnienne. C'était un ami de jeunesse de Napoléon Bonaparte. Malgré les millions qu'il a détournés, il n'a pas pu conserver longtemps cette splendide demeure et l'a vite revendue à une Merveilleuse, Madame Hamelin, grande amie de Joséphine de Beauharnais. C'est elle qui a fait faire cette splendide salle de bain en marbre. Elle aussi vivait visiblement au dessus de ses moyens et a vite revendu l'hôtel, mais nous lui devons une partie du décor. La maison possède aussi un petit jardin.

    Partout sur les gueridons empire ou les petites tables en acajou des photos de famille, de mariage etc. Moi personnellement, ça m'amuse. Sur ce lien, les interieurs sont absolument magnifiques, je vous assure que tout est bien moins en ordre que ça, mais c'est très beau quand même : http://regardantiquaire.canalblog.com/archives/2010/09/13/19055313.html

    Après plusieurs passages de mains, l'hôtel a été acheté par Charles Tuleu (ancètre de l'actuelle propriétaire) en 1886. Il fait construire une fonderie qui se trouve juste derrière le jardin et qui a récemment été restaurée pour être transformée en logements (Ville de Paris). C'est un bel exemple d'architecture industrielle en brique et carreaux de céramiques. Le problème est qu'on ne peut y accéder qu'en passant par un souterrain, l'accès par la Rue Martel ne pouvant plus se faire. Là j'avoue que j'ai un peu décroché et je n'ai plus trop suivi les explications de l'élégante femme qui nous servait de guide. 

    Ensuite je suis redescendue vers le Marais et j'ai fait mon premier loupé du week-end, je me suis pointée devant un hôtel particulier rue du Pont Louis-Philippe (auquel on ne peut accéder que par une cour) qui n'était ouvert que samedi. Pas grave, je croise un jeune couple qui était muni d'un papier avec les monuments à visiter dans le Marais et qui me conseille d'aller voir l'hôtel de Châlon-Luxembourg, Rue Geoffroy L'Asnier à deux pas de là. Je les remercie et m'y précipite. Je constate qu'il faut faire la queue, mais après l'expérience de l'hôtel Potocki je suis prête à tout. Au bout de 20 minutes on nous fait entrer et je découvre dans la petite cour, la facade en brique d'un très joli hôtel du début XVIIe dont l'intérieur est totalement ou presque dégradé.

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    06 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpgLe vieux monsieur qui nous explique les particularités architecturales de l'édifice est adorable et parle d'une voix très basse.

    L'escalier XVIIe est à moitié écroulé et la Ville de Paris (qui en est l'actuel propriétaire) a mis des boisseaux de soutènement.

    15 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpgNotre gude (qui doit certainement être un bénévole de l'association du Vieux Paris) nous explique que l'avant dernier propriétaire, le caricaturiste Charles Huard a laissé l'hôtel à l'abandon en le dépouillant de ses boiseries peu après la Première guerre. C'est M. Walter (un architecte qui a légué sa collection de tableaux au musée de l'Orangerie, la collection Walter -Guillaume) qui l'achetera pour 1 franc symbolique et s'engage à le restaurer. Il en fera don à la Ville de Paris en 1948. L'hôtel devient ensuite le siège de la Commission du Vieux Paris. La notice Wikepedia n'est pas à jour, car le monsieur nous apprend que l'hôtel a été récemment mis en vente (avis aux amateurs).

    Après avoir traversé la majestueuse entrée et un salon de réception (murs dans un triste état) nous descendons au jardin.

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    10 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpg13 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpg14 Hôtel de Châlon-Luxembourg.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Un couple d'un certain âge s'était arrêté pour poser quelques questions à notre guide et au fil de la discussion la dame nous entraîne dans l'immeuble mitoyen qui, ô miracle, n'a pas de code. Nous entrons sous un porche, traversons une petite cour, passons sous un autre porche et découvrons un autre hôtel du même style, avec une facade élégante bien que toute noire, un magnifique escalier carré avec une rampe en fer forgé d'origine. Tout semble vaguement entretenu, un peu à l'abandon bien qu'habité. Il y a un appartement par étage. Je resiste à l'envie de pousser une porte qui a été laissée entrebaillée pour jeter un coup d'oeil à l'intérieur. La dame nous explique qu'une de ses amies habite là et qu'il s'agit également d'appartements de la ville de Paris. Je suis abasourdie par cet endroit incroyable dont on ne peut soupçonner l'existence de l'extérieur. Nous nous quittons en nous serrant la main bien chaleureusement.

  • Journées du Patrimoine, episode 1

    Il y a deux ans j'avais visité complètement par hasard le Ministère des Finances à Bercy et j'avais trouvé ça très intéressant. Mais cette fois-ci, j'ai fait les choses bien, j'ai regardé le site internet du ministère et ai préparé mes visites. 

    Samedi j'ai préféré changer de quartier et je me suis laissée tenter par le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, 27 avenue de Friedland dans le 8ème, l'hôtel Potocki. J'étais attirée par le nom du propriétaire qui devait certainement être un descendant de Jan Potocki, l'auteur du "Manuscrit trouvé à Saragosse" (http://www.jose-corti.fr/titresromantiques/manuscrit-saragosse.html) que j'ai lu il y a quelques années.

    L'Hôtel Potocki fut construit en 1857 par Renaud et achevé en 1882 par Reboul pour le Comte Potocki. C'est un gros machin mastoc en style Louis XIV typique de ces quartiers et de l'époque (cf. l'hôtel Rotschild rue d'Artois ou l'hôtel de Camondo rue de Monceau). Bizarrement, j'aime bien. J'y arrive vers 14H30 et il y a déjà une queue d'environ 80 personnes. Une journée du Patrimoine ne serait pas tout à fait réussie si l'on ne faisait pas la queue, je me dis que ça ira relativement vite et je rejoins le bout de la file derrière les barrières Vauban. J'ai exprès choisi des monuments pas trop connus pour avoir une chance d'y arriver. Je commence à croire que j'ai fait un mauvais calcul: comme la visite est guidée, il faut attendre que le groupe qui nous précède soit sorti pour nous faire entrer. J'ai donc fait la queue une heure. Ensuite, quand je suis presque au stade ultime du bouillonnement (finalement, je découvre que ma patience a des limites), on nous fait entrer dans l'hôtel ! Ma joie est vite douchée car on nous annonce qu'il nous faudra encore attendre. Là j'avoue que j'ai des envies de meurtre. Certains en profitent pour aller aux toilettes et se précipitent sur les quelques chaises de l'entrée.

    Au bout d'une vingtaine de minutes, la guide de la Chambre de commerce, une blonde platine en tailleur noir, arrive toute essoufflée et nous demande 5 minutes pour boire un verre d'eau en roulant les "R" avec un accent qui est russe comme elle nous l'expliquera elle-même en se présentant : "je m'apelle Ljudmilla et je suis russe". Et bien Ludmilla a mis un tel enthousiasme dans son explication de la famille Potocki, de la construction de l'hôtel et de son histoire que je me suis très vite calmée. L'hôtel a effectivement un décor incroyable. Mme Potocka née Emmanuela Pignatelli, grande famille napolitaine, a amené dans ses bagages de magnifiques tapisseries di XVIIe de la famille Moncada (on peut en voir au Musée de Capodimonte à Naples). La Chambre de Commerce a acheté l'hôtel en 1923 et y a fait faire un salon de musique qui a été décoré par Ruhlman. C'est splendide. 

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    01 hotel Potocki.jpg10 Hotel Potocki.jpg24 Hotel Potocki.jpg17 Hotel Potocki.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ensuite j'ai couru vers le 7ème arrondissement pour y voir le Temple de Pentemont, anciennement la chapelle du couvent des religieuses du Verbe incarné (http://www.erf-pentelux.org/p14histoires.htm). On y trouve un magnifique orgue Cavaillé Coll abrité par un buffet de Baltard.

    39 orgue de Baltard.jpg

     

    Et pour finir, complètement par hasard, je visite l'hôtel d'Avaray, qui est la résidence de l'Ambassadeur des Pays-Bas en France. C'est un bel hôtel particulier construit en 1721 avec un agréable jardin juste derrière. Le Royaume des Pays-Bas a acheté l'hôtel en 1923. http://www.amb-pays-bas.fr/lhotel-davaray.phtml

    40 Hôtel d'Avaray.jpg

     

  • 1917 - Centre Pompidou à Metz

    Il y a quelques semaines, je suis allée à Metz pour voir le Centre Pompidou (je n'ai pas été bouleversée par l'architecture du lieu) et l'exposition remarquable mais très dense intitulée "1917".

    http://www.centrepompidou-metz.fr/node/13872

    Le clou de l'exposition est le rideau de scène peint par Picasso pour le ballet "Parade". Mais il y avait bcp d'oeuvres très ou moins connues et surtout quantité d'objets, fuselage d'avions (celui de Guynemer notamment), affiches, tracts, médailles... La chose la plus étonnante a été pour moi la collection d'art "poilu", des centaines de douilles d'obus gravées par les poilus quand ils étaient dans les tranchées. Cette collection réunie par Jean-Jacques Lebel est bouleversante. L'effet d'accumulation peut provoquer le rire, mais un rire qui n'est pas loin des larmes quand on commence à s'imaginer les personnes qui ont fait ces objets. Mon grand-père maternel a vécu la première guerre mondiale et en a ramené un jeu d'échec gravé dans le bois, comme nous avons pu en voir dans cette exposition.

    Metz n'étant plus qu'à une heure et demi de train de Paris ça vaut la peine d'y aller.

    On découvre la gare construite au début du siècle par l'empereur Guillaume (et oui la Lorraine était Allemande entre les deux guerres, je n'y pensais plus) à l'architecture unique. La ville en elle-même est agréable et les gens d'une grande gentillesse et serviabilité. Plusieurs patisseries vous proposent des spécialités à la mirabelle. Chez Jean - place de la cathédrale - est tout à fait traditionnel. Sinon, presqu'en face de la gare, une excellente patisserie-chocolaterie vous propose d'essayer le "Paris-Metz", invention qui vise à concurrencer le Paris-Brest mais qui n'a rien à voir puisqu'il s'agit ici d'une sorte de sandwich composé de deux macarons et de crème patissière à la mirabelle avec des framboises. Très, mais très sucré...

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